Lethielleux, coll. « Collège des Bernardins », 2011, 112 p., 14 €.

Fruit d’un bref colloque tenu aux Bernardins, voici une excellente introduction à l’oeuvre de John Henry Newman récemment béatifié par le pape Benoît XVI. Représentant éminent de la culture anglaise du XIXe siècle, universitaire de renom et pasteur anglican, Newman se convertit, non sans courage, au catholicisme. Bien éloignés d’un certain triomphalisme romain, les cinq spécialistes rassemblés ici développent chacun une facette de la personnalité de Newman. Sa conversion, officialisée non sans drame en 1845, fut un processus continu, depuis sa première expérience spirituelle fondatrice à l’âge de quinze ans, en 1816, où il prit conscience qu’il n’existait réellement que reçu de son créateur. Son sens de l’Église, fruit d’une connaissance approfondie des Pères de l’Église et des premiers Conciles, s’appuie sur le rôle structurant du dogme tant pour la communauté ecclésiale que pour le croyant. Sa philosophie combat, sous le nom de libéralisme, tout relativisme condamné à être inopérant. Sa dévotion mariale s’enracine dans le sens de l’incarnation. Enfin, son sens pastoral se nourrit d’une vie intérieure qui lui permet de remettre à sa juste place la conscience dans sa relation au Magistère et aux lumières de la raison. Les auteurs n’ont guère de mal à montrer que Newman travailla le terreau où s’épanouirent un siècle plus tard les plus belles fleurs du Concile Vatican II.