On peut présenter ces Exercices comme une retraite ignatienne qui se déroule, non pas dans un centre spirituel, retiré du monde pour un temps, en silence, autour de la méditation de la Parole de Dieu, mais dans les rues d’une ville avec un groupe de quatre à huit personnes. Le vécu de la journée est partagé après le repas du soir pris en commun. Dans l’esprit, cette manière de faire retraite cherche à rejoindre l’expérience originaire d’Ignace à Manresa, avant la rédaction et la mise en forme du livret des Exercices.
Pour en expliquer l’histoire et les pratiques actuelles, Yves Stoesel a repris une intervention prononcée lors d’un forum du Congrès de Nevers de la Communauté Vie Chrétienne (Pentecôte 2 010). Nous en avons conservé le caractère oral.
D’autre part, Claude Tuduri a accepté que certains de ses poèmes se joignent à cette présentation des Exercices dans la rue. Si ces vers n’ont pas été composés dans ce contexte, ils nous semblent comprendre leur démarche de l’intérieur. Ici, tout commence par une marche dans la nuit. Les pas solitaires font résonner ce que l’homme a de plus profond en lui – manière de s’en remettre radicalement à l’Autre pour pouvoir ensuite contempler le monde en pleine lumière. Le poète se fait alors l’interprète d’objets courants visibles dans nos rues (vitrine, carafe, banc, miroir),