Les communautés ecclésiales de base (désormais CEB) ont soulevé dans les années 70-80 beaucoup d'enthousiasme. Trop sans doute, comme si l'on avait vu en elles une sorte de clé universelle capable de transformer radicalement le visage de l'Eglise. Aujourd'hui, les CEB en Amérique Latine paraissent souvent à la recherche d'un second souffle 1. Pourquoi cette initiative n'est-elle pas à la hauteur des espérances qu'on avait placées en elle ? Les limites qu'on peut y déceler mettent-elles en cause la pertinence de cette intuition ?
Cette réflexion prolonge les impressions d'un séjour d'un an en Amérique Latine, qui m'a donne l'occasion de visiter une dizaine de communautés de base (au Venezuela, Colombie, Mexique et République Dominicaine) C'est bien peu, évidemment je ne prétends pas dresser un tableau de la situation, mais simplement partager quelques découvertes et étonnements
Première constatation l'appellation « communauté ecclésiale de base » recouvre des réalités bien différentes Certains groupes rencontrés passaient le plus clair de leurs réunions à travailler la Bible, sous forme d'un enseignement dialogue, et j'y ai entendu relativement peu d'échos de la vie du quartier ou de questions personnelles Ailleurs, j'ai eu l'impression de retrouver des militants, un peu comme chez nous une équipe d'Action Catholique Ouvrière (ACO) Le plus souvent, les CEB sont bien intégrées dans la vie paroissiale dont elles constituent un élément de la structure, sauf lorsque, peu suivies par le cierge local, elles doivent se débrouiller toutes seules En certains lieux, les CEB ont été à l'origine d'une floraison d'initiatives dans le domaine de la santé, de l'éducation, de l'aide juridique, mais aussi de l'économie création de coopératives d'achat ou même de