De tout temps, les hommes se sont risqués à prendre la mer pour explorer de nouvelles contrées, relier les terres et rapprocher les êtres. Les océans ont vite été perçus comme des moyens de communication et des axes stratégiques importants pour développer les échanges commerciaux. De grands mouvements de population, prenant forme d’exils douloureux ou d’aventures pleines de promesses, se sont faits par bateau. Car la mer est à la fois trait d’union entre les continents et frontière toujours dangereuse. Jamais l’homme ne peut totalement maîtriser la mer, et pourtant, siècles après siècles, le transport marin ne cesse de croître. Depuis toujours, la soif d’échanges, de relations, de découvertes est plus forte que l’effroi des eaux profondes et la peur des tempêtes. Elle conduit les hommes à construire des navires toujours plus puissants, rapides et résistants pour sillonner les océans, connecter les ports. Aujourd’hui, la révolution numérique nous fait entrer dans une ère nouvelle, mais internet répond sans doute à ce même désir marin : rapprocher les hommes, tisser sa toile entre les rives, élargir les horizons…
 

Internet : relier et rapprocher Comme des « marins » du web


L’image de la mer, avec sa symbolique très riche, m’apparaît donc comme une métaphore particulièrement parlante pour appréhender internet et ses enjeux, ses usages et impacts sur nos vies relationnelles. Avec internet, nous sommes presque tous devenus des marins ! Nous naviguons en ligne plusieurs heures par jour, la mer du web est devenue notre univers quotidien ! Habités par cette quête d’échanges et de connaissances, nous embarquons, la souris à la main, pour avancer toujours plus avant sur l’océan numérique. Toutes les activités humaines se numérisent et nous sommes devenus les habitants connectés d’une société « liquide » [1] et les cathos 2.0 [2] de l’Église liquide [3]. En vingt ans, internet grand public s’est développé, toujours plus rapide et omniprésent, bouleversant bien des fonctionnements et pratiques relationnelles. Perçu au départ comme