Le désir de conversion nous habite. A notre insu, parfois. Il nous fait désirer  de changer en nous un défaut qui nous gêne ou nous obsède, et qui souvent  met à mal, à nos yeux, notre réputation, la bonne image de nous-même devant les autres. Mais est-ce vraiment  ce que Dieu attend de nous ? Est-ce vraiment sur ces points peut-être douloureux, ou même humiliants parfois,  que le Seigneur m’appelle à dépenser mes forces et mon énergie, à centrer mon attention et mener le combat ?

Les textes liturgiques de ce 2e dimanche apportent ici une aide appréciable. D’une part, ils nous invitent à « préparer le chemin du Seigneur »  là où nous avons soif de simplicité, de droiture, de vérité. De ce point de vue, notre défaut récurrent et déplaisant peut être une aide. Si nous l’abandonnons à la patience de Dieu, nous sommes plus libres et décentrés de nous-même pour orienter notre effort à simplifier et enrichir notre « humus », notre cœur, au bénéfice de Dieu, des autres, de nous-même.

Et dans l’Evangile, Jean-Baptiste nous désigne le Christ à venir : « derrière moi vient celui qui est plus grand que moi  et qui vous baptisera dans l’Esprit  Saint ». Qu’est-ce qui aidera le Christ à grandir en nous ? Bien rarement un combat trop inégal contre des forces qui nous dépassent mais nous séduisent. C’est  plutôt le choix d’un petit pas tout simple à faire dans l’amour ou le service : regard, parole ou geste qui commence et traduit une attitude du cœur nouvelle. Là grandit le Règne du Seigneur et s’affermit la foi en  lui. Le reste suivra en son temps, parfois par surcroît, si Dieu le veut.

 

Se convertir, c’est laisser l’Esprit Saint éclairer le Fils de Dieu déjà présent en nous, à la lumière du Christ qui ne cesse de venir au monde sauver l’amour.

Bonne semaine !