Jean-Michel Maldamé o.p. Institut Catholique de Toulouse.
A récemment publié au Cerf : Le péché originel : foi chrétienne, mythe et métaphysique (2008) et Création par évolution : science, philosophie et théologie (2011), et chez Desclée de Brouwer : Le Paraclet : l’Esprit qui donne la vie (2009).
Parution initiale du présent article : janvier 2000.

Le rapport de l’homme à la nature a toujours fait partie intégrante de la vie chrétienne. Les sacrements se célèbrent avec de la matière et par les symboles premiers de la vie ; la liturgie s’accorde au passage du temps selon le rythme des jours et des saisons. Ainsi, la dimension symbolique des actes religieux doit être comprise dans son enracinement matériel. Plus largement encore, la situation de l’homme dans l’univers fait partie de sa vie spirituelle, dans la mesure où elle ne saurait être séparée de la compréhension de soi, et donc de la place que l’humanité occupe dans l’univers. Que les modifications des connaissances scientifiques portant sur l’univers aient un retentissement sur sa manière de vivre, et donc sur sa foi, n’a rien d’étonnant.

Qu’est-ce que l’homme dans l’infini ?
Le psalmiste interroge Dieu : « À voir le ciel, la lune et les étoiles, qu’est-ce que l’homme que tu en gardes mémoire ? » (Ps 8,4-5). Il nourrit la question de son expérience du monde qui, dans sa naïveté, correspond à l’expérience première que tout enfant a vécu. Le volume de son corps humain est insignifiant en comparaison avec les astres, mais il est en situation de maître par rapport aux autres vivants : d’abord ceux