Cette ardeur avec laquelle il [Dieu] nous poursuit est sans doute un effet d'une très grande miséricorde. Mais la douceur dont ce zèle est accompagné marque une bonté encore plus admirable. Nonobstant le désir extrême qu'il a de nous faire revenir, il n'use jamais de violence, il n'emploie pour cela que les voies de la douceur. Je ne vois nul pécheur, en toute l'histoire de l'Évangile, qui ait été invité à la pénitence autrement que par des caresses et par des bienfaits. Il attira Matthieu, Zachée et les autres publicains, en s'invitant lui-même à manger chez eux, et témoignant qu'il ne les fuyait point, comme faisaient les pharisiens, qui les regardaient comme des infâmes. Il toucha Magdeleine, non point en lui permettant de l'aborder toute décriée qu'elle était, mais en disant du bien d'elle et prenant sa défense en
La miséricorde de Dieu
Ce texte vient d'un sermon que saint Claude La Colombière a prêché à Londres devant la duchesse d'York1. Il nous montre comment l'expérience spirituelle est d'abord vécue dans la prière personnelle, et transposée ensuite dans un langage apostolique. Une souffrance tourmente l'apôtre quand il découvre en lui la présence nocive du péché qui le détourne de sa vocation à la sainteté chrétienne, et quand il dénonce dans sa prédication le péché qui souille et obscurcit l'humanité, appelée à partager l'héritage des saints, dans la lumière. Une exigence d'amour le fait brûler du désir d'être purifié, et nourrit son zèle jaloux de la maison de Dieu. Un sursaut de confiance, surtout, le porte à jeter ses péchés, « comme un bloc », aux pieds du Sauveur, et lui fait répéter l'appel à la conversion et l'assurance que Dieu, comme le père de la parabole, ne cesse de venir au-devant du prodigue. Cet accent de confiance est peut-être la marque distinctive de La Colombière, confiance en l'infinie miséricorde de Dieu qui sauve le pécheur, tous les pécheurs, et les fait naître à une vie nouvelle, riche d'un surcroît d'amour.
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- Vous avez continué de m'aimer
- Le cœur percé de douleur
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