Notes pour l’exécution de « La lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée » (Jn, 1, 5) Antonio Pileggi
 
«  1Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.
    2Elle était au commencement avec Dieu.
    3Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle.
    4En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes.
    5La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point arrêtée. »
 
Cette pièce dure 20 minutes, la forme en est nouvelle et reprend le début de l’Evangile de saint Jean avec cette idée :  c’est à partir du Verbe de Dieu qui vient dans le monde que tout langage musical prend sa source. Et le Verbe de Dieu est aussi la lumière qui brille dans les ténèbres, une lumière qui peut toucher toute personne. Au début, la première section « scampanio » (carillon), commence avec des faisceaux de sons (lumière du Verbe) servant d’éléments générateurs de l’ensemble de la pièce.
Plusieurs petits fragments de formes musicales se succèdent, tout en gardant une grande unité formelle. Cette succession de parties sans solution de continuité renvoie au mystère du Verbe de Dieu, origine de toute expression. On peut donc  y retrouver des traces de nombreux genres musicaux, les uns relevant de la musique « savante », les autres de la musique « populaire » : prélude, nocturne, blues, soul, choro, (style de musique populaire brésilienne), inventio, toccata, filastrocca (comptine), carillon, songs, grounde (musique anglaise du 17ème, variations sur une petite cellule mélodique ou sur une basse), Te Deum, cantilène, impromptu, etc.  Ces distinctions de genre recouvrent le découpage en quinze sections de cette œuvre musicale.
[NdlR] Les possibilités du piano y sont portées à un point d’incandescence étonnant comme s’il devenait protéiforme et assumait à lui seul le son de beaucoup d’autres instruments de musique.
 
 
La perspective de la pièce part de la conviction que tout langage musical prend sa source à partir du Verbe primordial, le Verbe de Dieu. Dans le Prologue de l’Evangile de Saint Jean, le Verbe est aussi la lumière qui brille jusque dans les ténèbres humaines les plus épaisses.
La succession  des styles et des genres renvoie au mystère du Verbe de Dieu, origine de toute expression verbale personnelle et artistique. Tout en gardant un souci d’unité, on y rencontre donc différentes formes et langages musicaux : du Prélude au Blues, de l’impromptu à la chanson.