Minuit, coll. « Paradoxe », 2007, 260 p., 27 euros.
Jean-Louis Chrétien évoque ici l’expérience de la joie, cette dilatation de tout l’être qui met « au large dans le grand large du monde soudain révélé comme tel ». « L’épreuve de la joie est toujours une épreuve de l’espace en crue », souligne- t-il. Ainsi sommes-nous arrachés « à l’étroit, à l’angoisse et à la pesanteur, nos entraves se rompent, nos cadres éclatent qui nous faisaient juger du possible et de l’impossible ». La joie n’est-elle pas cette hospitalité d’un autre, « de cet invité impromptu, l’Esprit Saint », qui s’invite par surprise et qui m’élargit afin que je puisse l’accueillir ? Cependant, cette joie met au travail, elle est épreuve car elle révèle la difficile croissance de la charité en nous. Grégoire le Grand insiste pour que nous réalisions que « seul l’amour d’autrui peut véritablement m’élargir. La dilatation ne forme en rien la cause de l’amour, elle est sa résultante joyeuse, et l’un de ses dons en retour ».
Jean-Louis Chrétien présente avec un grand art « ces explorateurs de la joie spacieuse », il dialogue avec ces disciples de la dilatation – spirituels, mystiques ou poètes tels Bossuet, Augustin, Grégoire le Grand, Traherne, Whitman ou encore Claudel. Chacun partage à sa manière ce qu’est l’expérience de cet élargissement de l’espace laissé à Dieu pour qu’il improvise et invente nos vies, sans être à jamais prisonnier d’un choix déterminé, écrit l’auteur en évoquant Bossuet.
Ce magnifique essai est une joie pour le lecteur introduit au coeur même de la rencontre de Dieu avec l’homme et donne de goûter le bonheur de la mettre en mots. Il révèle aussi combien la dilatation n’est pas « un état de contentement, mais le mouvement par lequel le désir renaît plus fort et plus vif de ce qu’il a rejoint ». Seul l’amour du prochain, avec ce que cela implique de patience et d’attention, dilate. Seul Dieu ouvre l’espace de la joie. Reste alors à nous disposer afin « qu’une seule chose nous étende, de peur que le multiple ne nous distende et nous arrache à l’un », comme y invite saint Augustin.
Jean-Louis Chrétien évoque ici l’expérience de la joie, cette dilatation de tout l’être qui met « au large dans le grand large du monde soudain révélé comme tel ». « L’épreuve de la joie est toujours une épreuve de l’espace en crue », souligne- t-il. Ainsi sommes-nous arrachés « à l’étroit, à l’angoisse et à la pesanteur, nos entraves se rompent, nos cadres éclatent qui nous faisaient juger du possible et de l’impossible ». La joie n’est-elle pas cette hospitalité d’un autre, « de cet invité impromptu, l’Esprit Saint », qui s’invite par surprise et qui m’élargit afin que je puisse l’accueillir ? Cependant, cette joie met au travail, elle est épreuve car elle révèle la difficile croissance de la charité en nous. Grégoire le Grand insiste pour que nous réalisions que « seul l’amour d’autrui peut véritablement m’élargir. La dilatation ne forme en rien la cause de l’amour, elle est sa résultante joyeuse, et l’un de ses dons en retour ».
Jean-Louis Chrétien présente avec un grand art « ces explorateurs de la joie spacieuse », il dialogue avec ces disciples de la dilatation – spirituels, mystiques ou poètes tels Bossuet, Augustin, Grégoire le Grand, Traherne, Whitman ou encore Claudel. Chacun partage à sa manière ce qu’est l’expérience de cet élargissement de l’espace laissé à Dieu pour qu’il improvise et invente nos vies, sans être à jamais prisonnier d’un choix déterminé, écrit l’auteur en évoquant Bossuet.
Ce magnifique essai est une joie pour le lecteur introduit au coeur même de la rencontre de Dieu avec l’homme et donne de goûter le bonheur de la mettre en mots. Il révèle aussi combien la dilatation n’est pas « un état de contentement, mais le mouvement par lequel le désir renaît plus fort et plus vif de ce qu’il a rejoint ». Seul l’amour du prochain, avec ce que cela implique de patience et d’attention, dilate. Seul Dieu ouvre l’espace de la joie. Reste alors à nous disposer afin « qu’une seule chose nous étende, de peur que le multiple ne nous distende et nous arrache à l’un », comme y invite saint Augustin.