Notre avocat, l'Esprit saint, nous défend à la mesure de l'accueil que nous lui prodiguons dans la prière et la conversation fraternelle. Quand l'enthousiasme déborde d'une lumière qui masque la réalité, il pointe en nous la complaisance. À l'inverse, quand nous perdons pied dans l'échec, sa voix ferme nous prévient du mensonge du ressentiment. Son souffle apaise le nôtre et rythme la traversée victorieuse de l'épreuve. Que l'Esprit saint démasque l'esprit de mort derrière ce qui fascine, Ignace de Loyola en fit l'expérience à Manrèse. À l'issue de révélations divines, il découvrit que la vision, qui l'accompagnait souvent de ses reflets scintillants, était un fruit du démon et il décida de la chasser.

Mais notre avocat nous aide bien au-delà d'une prévention des pièges de l'Ennemi. Notre défense la plus sûre repose sur la recherche inlassable de la vérité et du bien, jusque dans les affrontements les plus durs et jusque dans l'hostilité, à l'image de celle qu'a connue Jésus. L'Esprit de Dieu nous découvre les ressources d'amour qui transforment en promesse toute situation de détresse :

• Promesse de retrouver les traits du Ressuscité dans le visage de ceux qui sont détruits par la violence, l'abattement ou le poids des souffrances, quand nous prenons soin d'eux et luttons avec eux;

• Promesse de sentir et goûter la tendresse du Ressuscité en prenant la main de celui ou celle qui désespère de la vie et des humains ;

• Promesse de toucher le corps du Ressuscité et de renaître en Église, dans la joie des créations et relations nouvelles, quand nous accompagnons la mort de ce qui ne porte plus de fruits, et que nous protégeons les pousses fragiles de ce qui germe.

Avocat de l'amour de Dieu dans un monde qui souvent le refuse, l'Esprit saint en éclaire l'avenir le plus inattendu et fécond dans la fragilité des hommes.