Préf. D. Sicard. Ed. M.-H. Congourdeau. Migne, coll. « Les Pères dans la foi », 2000, 207 p., 90 F.

Les Pères ont abordé la question de l'embryon en fonction de leur anthropologie. Telle est la première leçon à laquelle on sera conduit en méditant les extraits des traités Sur l'âme de Tertullien, La création de l'homme de Grégoire de Nysse ou les Ambigua à Jean de Cyzique de Maxime le Confesseur. On y trouvera encore Augustin d'Hippone ou Cassiodore
Ces textes anciens nous montrent combien le regard biblique sur l'embryon est positif : il est un vivant, capable de vie spirituelle. Déjà, Jérémie se savait « connu et consacré dès le sein de sa mère », et les cousins Jean-Baptiste et Jésus tressaillaient de joie à la rencontre des leurs. Plus avant, les Pères soulignent abondamment que Dieu est le maître d'oeuvre qui façonne les corps et crée les âmes.
Leur position sur les questions éthiques, comme l'avortement volontaire ou le statut de l'embryon, est donc relative à une vision de l'unité du composé humain : « En ce qui concerne l'existence de l'âme et du corps, le temps de la genèse est le même et simultané » (Maxime). L'âme et le corps ne forment ab initio qu'« une seule figure ». De ce point de vue les Pères ne se révèlent-ils pas étonnamment modernes en posant le foetus comme sujet de droit ? Mais la question théologique et spirituelle la plus importante est développée autour du mystère du Christ, clé du mystère de l'homme : nous ne percevrons la vérité de celui-ci qu'en nous laissant éclairer par celui-là.