Ed. et prés. J. Beaude. Jérôme Millon, coll. Atopia », 2001, 176 p., 9,15 €.

Ce petit recueil permet d'entrevoir au plus près la vie spirituelle d'une des premières carmélites françaises. Catherine, morte en 1623 à trente-trois ans, impressionna suffisamment ses soeurs pour que sa prieure jugeât bon d'écrire sa vie et de la publier quelques années après sa mort. Joseph Beaude en a extrait les « billets » (propos tenus oralement, en réalité), petits écrits autographes et lettres reproduits au fil de cette biographie spirituelle.
Vingt-deux des trente-trois lettres sont adressées à Bérulle. L'influence de la spiritualité bérullienne est sensible chez cette carmélite (mystique de l'enfance de Jésus notamment), au moins autant que celle de la Mère Thérèse. En plus d'une lettre, on constate que Bérulle faisait appel à ses vues surnaturelles à propos de décisions à prendre (comme Surin demandait à Jeanne des Anges de consulter son « bon Ange ») La « supposition impossible », pierre de touche du discours mystique du temps, n'est pas absente de ces pages (« la soumission que je dois au Fils de Dieu, même quand je serais dans le profond des enfers »). On lira avec intérêt ces pages où, Catherine en fait l'aveu, il arrive qu'une autre voix que la sienne s'impose irrésistiblement à elle.