Il faut saluer la première bio­graphie du P. Jacques Sevin, qui fut le fondateur et l’initiateur du scoutisme ca­tholique. Dès 1913, le jésuite, alors pro­fesseur d’anglais, va s’informer auprès de Baden Powell qui le tiendra toujours en très grande estime. Jacques Sevin participera avec le chanoine Cornette à l’intégration du scoutisme dans l’Église à partir de 1920. Prodigieux éducateur, au rayonnement humain et spirituel étonnant, le commissaire général chargé en particulier de la formation des cadres du jeune mouvement, dans les camps de Chamarande, sera victime de cabales. Elles aboutiront en 1933 à son exclusion de l’oeuvre qu’il avait créée.
Prieure générale de la congrégation de la Sainte-Croix de Jérusalem, Madeleine Bourcereau permet de saisir comment le projet d’un Ordre scout (l’autre grande intuition du P. Sevin) a pu se réaliser en 1944. Son livre, très documenté, permet d’avoir accès à l’unité d’une vie offerte, ainsi qu’aux profondeurs étonnantes d’une union à Dieu que les épreuves successives ont permis d’atteindre. Le religieux, dont le procès de béatification est engagé, impressionne par l’ardeur de son chemin mystique. À ses « filles », il a donné accès à la cantate de l’amour qui naît des épousailles avec Dieu : « Vie usée jusqu’au bout », abandonnée, dont l’abnégation a ouvert les portes de la grande joie. Le P. Mallet-Guy, aumônier général des scouts et guides de France jusqu’à cette rentrée, a joué un rôle considé­rable dans la récente unification de ce mouvement. Il lui revenait de présenter, dans un bel ouvrage, la spiritualité en action du scoutisme catholique. Naître à la Parole : à sa propre parole de jeune scout ou guide, à sa parole de chef ou cheftaine, mais aussi à la Parole de Dieu telle qu’elle se donne dans la pédagogie éducative du mouvement catholique du scoutisme, presque quatre-vingt-dix ans après sa fondation par le P. Sevin.