En suivant le fil des Écritures au long de l'Histoire du salut, nous pouvons discerner trois tempéraments spirituels différents auxquels Dieu adresse un appel particulier pour éduquer et conduire son peuple. Ces types spirituels sont différents mais complémentaires. Sans doute chacun est-il habité par ces trois appels qui se mélangent à l'infini pour nuancer sa personnalité, mais il restera toujours quelques grands traits caractéristiques pour distinguer des écoles différentes. Ainsi, nous trouvons dans la Bible toute une littérature sacerdotale qui a sa manière d'interpréter les événements et de juger des gens et des choses. Les prophètes ont leur façon d'agir et de parler et leurs disciples rassemblent ces paroles et ces gestes dans une littérature prophétique, dont la caractéristique est de vouloir hâter la transformation du monde pour l'adapter à leur vision eschatologique. Dans les écoles de scribes et de sages naît une littérature sapientielle qui propose un message marqué par sa sensibilité propre. Au sage appartient plutôt la religion du cœur, la religion des psaumes. Foncièrement, il est disciple. Il est celui qui écoute. Il écoute et il accomplit. Il se laisse former par l'expérience. Il découvre le fondement de toute sagesse dans la crainte de Dieu. « Écoute, Israël, le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est un. » Et cette écoute est aussi obéissance, car elle consiste à conformer sa propre destinée à la volonté du Créateur. L'attitude juste de l'homme devant son Créateur est l'écoute, l'attention humble et l'ouverture du cœur qui permettent d'entendre, de laisser descendre en soi et de mettre en pratique la Parole qui est vie : « Chaque matin, il éveille mon cœur pour que j'écoute, comme un disciple, le Dieu qui m'ouvre l'oreille » (Isaïe 50,4).

Pour apprendre à écouter, il faut d'abord servir. Le jeune Samuel avait été « cédé au Seigneur tous les jours de sa vie » (I Samuel 1,28) pour qu'il serve dans le Temple et sa docilité lui permet de répondre