Comme serviteurs de l'Evangile du Christ, notre mission n'est pas simplement de comprendre le monde, mais aussi de le transformer à la lumière des exigences du Royaume de Dieu. Laissons-nous guider sur ce chemin de conversion évangélique. (Texte rédigé par le CCFD-Terre Solidaire).

 

Appelés à l'espérance

 

Notre foi au Christ ressuscité, et notre espérance dans le monde nouveau qu'il apporte, nous conduisent parfois à une déception, voire un découragement, en face du monde tel qu'il est et de son avenir incertain. Mais l'Evangile de l'espérance, que nous sommes appelés à proclamer en paroles et en actes, nous interdit de baisser les bras. Il nous donne la force d'agir concrètement de telle façon que le règne de Dieu qui est justice, paix et amour devienne une réalité pour tous. Etre solidaire est un principe clé de la vie chrétienne et un appel à nous mettre au service de nos frères et soeurs en humanité, du bien commun, de la destination universelle des biens, de l'égalité entre homme et femme, de l'égalité entre les peuples, au service de la justice, de la paix, du développement.

 

"Il ne s'agit pas seulement d'élever tous les peuples au niveau dont jouissent aujourd'hui les pays les plus riches, mais de construire par un travail solidaire une vie plus digne, de faire croître réellement la dignité et la créativité de chaque personne, sa capacité de répondre à sa vocation, et donc à l'appel de Dieu."

(Jean-Paul II, Encyclique Centesimus Annus, 1991)

 

Selon la pensée sociale de l'église

 

Cette expression désigne l'ensemble des textes (conciles, lettres, encycliques, textes des évêques...) concernant les questions sociales. Cette pensée repose sur des piliers fondamentaux : la destination universelle des biens, l'option préférentielle pour les pauvres, le combat pour la justice et la dignité, le devoir de solidarité, le bien commun, le principe de subsidiarité, la laïcité, la liberté de conscience et la liberté religieuse. Ainsi, être solidaire c'est se sentir lié par une condition commune, membre d'un même corps, et faire le choix volontaire de venir en aide à d'autres membres de ce corps. Ce n'est pas simplement une question individuelle ou personnelle, mais un principe social et politique qui se traduit dans les lois et s'exerce entre les nations. Le principe de solidarité apparaît dans tous les textes de l'enseignement social de l'Eglise. Il repose sur deux priorités, la priorité de l'homme sur l'économie, et celle des pauvres sur les riches. Jésus n'a pas prêché autre chose dans son Evangile.

 

"Tous, nous sommes vraiment responsables de tous"

(Jean-Paul II, Encyclique Sollicitudo Rei Socialis, 1987)

 

→ Concrètement, comment procéder ?

Vivre la solidarité internationale, ce n'est pas forcément partir à l'étranger. S'engager ici est l'un des moyens de mettre en actes sa foi et ses convictions : pratiquer soi-même l'hospitalité, faire un don, s'informer, partager son expérience, adopter un mode de vie responsable...

 

⋅ Donner sens au signe de croix 

 

"Nul n'a d'amour plus grand que celui qui se dessaisit de sa vie pour ceux qu'il aime." (Jn 15, 12-13)

 

En faisant le signe de la croix, nous nous engageons à faire advenir un monde de fraternité. En appelant à l'attention aux autres, le Christ invite à être, comme lui, préoccupé de l'avenir de l'humanité : tout l'homme et tous les hommes. Le signe de la croix est une invitation quotidienne à vivre solidaires en étant davantage soucieux du bien-être des autres.

 

⋅ Pratiquer l'hospitalité

 

"N'oubliez pas l'hospitalité car, grâce à elle, sans le savoir, certains ont accueilli des anges !"

(Hébreux 13,2)

 

Vivre la recontre de l'autre, et plus particulièrement de l'étranger, est une manière privilégiée de s'engager dans la solidarité. Grâce à cet accueil sans condition, nous découvrons combien la différence est une richesse humaine qui transforme nos manières de penser et nous conduit bien souvent à dénoncer les stéréotypes, les idées préfabriquées et les peurs agressives.

 

⋅ Mettre l'argent au service de l'humain

 

"Vous ne pouvez servir Dieu et l'argent." (Luc 16, 13)

 

Voici trois chemins à notre portée : 

 

1. Opter pour le prélèvement automatique de nos dons est un geste de fidélité qui permet de répartir sa contribution tout au long de l'année. Ce mode de soutien est une aide précieuse pour un développement durable et favorise les économies de gestion.

2. Ne pas oublier de demander à son banquier à quoi va servir notre argent quand nous le rencontrons pour un placement financier ! Une des campagnes du CCFD-Terre Solidaire encourageait à faire cette démarche : "Aidons l'argent à quitter les paradis fiscaux." Demandons que les multinationales déclarent et publient leur bénéfice et les impôts qu'elles payent dans les pays où elles créent effectivement leurs richesses. Une telle transparence permettra de prévenir la fraude et l'évasion fiscale massive.

3. Investir dans la finance solidaire est une démarche d'épargne doublement responsable : les fonds sont placés exclusivement dans des entreprises sélectionnées selon des critères éthiques ; les revenus de cette épargne sont partiellement ou entièrement reversés pour soutenir une actio solidaire.

 

 

 

**Retrouvez nos propositions pour vivre ce Carême.**