Photos : Q. Dagli Orti. Marne, coll. • Cin certain regard », 1998, 117 p., 198 F.
C'est une très belle contemplation mariale que propose Christine Pellistrandi à partir de deux grandes oeuvres : la Nativité dite « au chancelier Rolin » conservée à Autun, et le triptyque de La Vierge en gloire de la cathédrale de Moulins. Ces deux chefs-d'oeuvre, de la fin du XV' siède sont héritiers d'une iconographie typiquement flamande, bien que dominée par une darté formelle et une palette toutes françaises. Ils sont dus à un peintre français dont l'identité incertaine lui vaut le patronyme de Maître de Moulins.
Mais ce qui fait l'originalité de l'ouvrage, et lui donne valeur de lecture spirituelle, n'est pas tant le commentaire artistique de l'auteur que l'« ancrage » de ces oeuvres au coeur des réalités politiques et des transformations artistiques, philosophiques et religieuses de la France du XV* siède, ayant engendré angoisses, peurs, joies ou plaisirs, et qui ne sont guère éloignées des nôtres, sinon dans leurs formes. Or, comme pour mieux « arrimer ses tableaux à son temps », le peintre selon une pratique répandue à l'époque, inscrit les donateurs à l'intérieur même de la vision. L'audace ou la volonté est telle que dans la Nativité, le cardinal Jean Rolin est « entré » dans la crèche avant les bergers, et les duc et duchesse de Bourbon sont dans le triptyque de La Vierge en gloire, déjà au paradis, avec leur fille Suzanne introduits par les saints protecteurs et intercesseurs. Ces présences, auxquelles le fidèle-spectateur peut s'identifier grâce à leur attitude de profil, transcendent l'espace et le temps. Christine Pellistrandi le fait bien comprendre lorsqu'elle complète sa contemplation par quelques très belles prières du XV*.
Par le plaisir esthétique, le Maître de Moulins crée une clarté subtile qui envahit le coeur du visiteur : ces deux visages de Marie l'un aux couleurs blanches du linceul sacrificiel, à genoux, à la crèche, l'autre feu rayonnant en gloire avec l'Enfant révèlent à l'homme quelle que soit son époque, les deux aspects du Mystère divin (Incarnation et Résurrection), auxquels il est appelé et destiné.
C'est une très belle contemplation mariale que propose Christine Pellistrandi à partir de deux grandes oeuvres : la Nativité dite « au chancelier Rolin » conservée à Autun, et le triptyque de La Vierge en gloire de la cathédrale de Moulins. Ces deux chefs-d'oeuvre, de la fin du XV' siède sont héritiers d'une iconographie typiquement flamande, bien que dominée par une darté formelle et une palette toutes françaises. Ils sont dus à un peintre français dont l'identité incertaine lui vaut le patronyme de Maître de Moulins.
Mais ce qui fait l'originalité de l'ouvrage, et lui donne valeur de lecture spirituelle, n'est pas tant le commentaire artistique de l'auteur que l'« ancrage » de ces oeuvres au coeur des réalités politiques et des transformations artistiques, philosophiques et religieuses de la France du XV* siède, ayant engendré angoisses, peurs, joies ou plaisirs, et qui ne sont guère éloignées des nôtres, sinon dans leurs formes. Or, comme pour mieux « arrimer ses tableaux à son temps », le peintre selon une pratique répandue à l'époque, inscrit les donateurs à l'intérieur même de la vision. L'audace ou la volonté est telle que dans la Nativité, le cardinal Jean Rolin est « entré » dans la crèche avant les bergers, et les duc et duchesse de Bourbon sont dans le triptyque de La Vierge en gloire, déjà au paradis, avec leur fille Suzanne introduits par les saints protecteurs et intercesseurs. Ces présences, auxquelles le fidèle-spectateur peut s'identifier grâce à leur attitude de profil, transcendent l'espace et le temps. Christine Pellistrandi le fait bien comprendre lorsqu'elle complète sa contemplation par quelques très belles prières du XV*.
Par le plaisir esthétique, le Maître de Moulins crée une clarté subtile qui envahit le coeur du visiteur : ces deux visages de Marie l'un aux couleurs blanches du linceul sacrificiel, à genoux, à la crèche, l'autre feu rayonnant en gloire avec l'Enfant révèlent à l'homme quelle que soit son époque, les deux aspects du Mystère divin (Incarnation et Résurrection), auxquels il est appelé et destiné.