Écrits sur la vie intérieure, Prés. D et M. Tronc.
Arfuyen, coll. « L es carnets spirituels », 2005, 200 p., 18,50 euros.
Entretiens familiers avec Dieu, Prés. S. Eck. Trad. G. Pfister.
Arfuyen, coll. « L es carnets spirituels », 2005, 130 p., 14 euros.
Les courts textes de Jeanne Guyon, fort bien choisis, illustrent cette spiritualité du « pur amour » dont Fénelon s’était fait le théologien et qui a continué de nourrir la vie spirituelle des chrétiens fervents dans la suite des temps, mais souterrainement, dans les correspondances particulières et la confidentialité de la direction de conscience. L’Abandon à la Providence divine, longtemps attribué à Jean-Pierre de Caussade (Desclée de Brouwer, coll. « Christus », 2005), en est une autre illustration.
Pur amour : il s’agit d’aimer Dieu radicalement, non pour les dons qu’il nous fait, fût-ce les plus spirituels, mais jusque dans l’obscurité de la foi la plus nue, lorsque tout semble se liguer pour contrarier les projets de sanctification qu’on avait pu se forger. Le « repos » (« quiétude ») dont jouit alors l’âme libérée de son instinct « propriétaire », n’a rien d’une léthargie apathique. Il est pure réponse à l’amour gratuit et inconditionnel de Dieu. On retrouve dans ces pages l’écho de la grande tradition mystique dont Madame Guyon et Fénelon ont été les derniers représentants déclarés.
Le contraste est violent avec le journal spirituel de l’anonyme de Guebwiller. C’est un hymne vibrant au Créateur qui comble de ses bienfaits sa créature de bonne volonté. C’eût pu être le journal de Job avant sa grande épreuve. Tout parle de Dieu à ce chrétien fervent et qui n’oublie pas son prochain, tout est pour lui sujet d’action de grâces, à commencer par la splendeur et la générosité de la nature qui l’entoure. Nous avons là un beau témoignage de ce christianisme quasi vétéro-testamentaire, typique lui aussi du siècle des Lumières (le Christ n’apparaît qu’une fois), dont il est difficile de deviner la confession (luthérienne ou romaine ? l’Église et les sacrements en sont absents) et qui ressemble comme un frère à la « religion naturelle » professée par le Vicaire Savoyard. C’est le visage le plus bénin de la Providence qui se profile ici, dans une religion du bonheur dont l’avenir dira si c’était la bonne.
Arfuyen, coll. « L es carnets spirituels », 2005, 200 p., 18,50 euros.
Entretiens familiers avec Dieu, Prés. S. Eck. Trad. G. Pfister.
Arfuyen, coll. « L es carnets spirituels », 2005, 130 p., 14 euros.
Les courts textes de Jeanne Guyon, fort bien choisis, illustrent cette spiritualité du « pur amour » dont Fénelon s’était fait le théologien et qui a continué de nourrir la vie spirituelle des chrétiens fervents dans la suite des temps, mais souterrainement, dans les correspondances particulières et la confidentialité de la direction de conscience. L’Abandon à la Providence divine, longtemps attribué à Jean-Pierre de Caussade (Desclée de Brouwer, coll. « Christus », 2005), en est une autre illustration.
Pur amour : il s’agit d’aimer Dieu radicalement, non pour les dons qu’il nous fait, fût-ce les plus spirituels, mais jusque dans l’obscurité de la foi la plus nue, lorsque tout semble se liguer pour contrarier les projets de sanctification qu’on avait pu se forger. Le « repos » (« quiétude ») dont jouit alors l’âme libérée de son instinct « propriétaire », n’a rien d’une léthargie apathique. Il est pure réponse à l’amour gratuit et inconditionnel de Dieu. On retrouve dans ces pages l’écho de la grande tradition mystique dont Madame Guyon et Fénelon ont été les derniers représentants déclarés.
Le contraste est violent avec le journal spirituel de l’anonyme de Guebwiller. C’est un hymne vibrant au Créateur qui comble de ses bienfaits sa créature de bonne volonté. C’eût pu être le journal de Job avant sa grande épreuve. Tout parle de Dieu à ce chrétien fervent et qui n’oublie pas son prochain, tout est pour lui sujet d’action de grâces, à commencer par la splendeur et la générosité de la nature qui l’entoure. Nous avons là un beau témoignage de ce christianisme quasi vétéro-testamentaire, typique lui aussi du siècle des Lumières (le Christ n’apparaît qu’une fois), dont il est difficile de deviner la confession (luthérienne ou romaine ? l’Église et les sacrements en sont absents) et qui ressemble comme un frère à la « religion naturelle » professée par le Vicaire Savoyard. C’est le visage le plus bénin de la Providence qui se profile ici, dans une religion du bonheur dont l’avenir dira si c’était la bonne.