Dans la foule qui entourait Jésus Christ, un jour, une voix s'éleva : « Heureuses les entrailles qui t'ont porté et le sein qui t'a nourri. » Il répondit : « Heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la gardent » (Luc 11,27-28). Le chrétien sait que, toute sa vie, il restera le disciple qui n'est pas plus grand que son maître et qu'il doit attendre de lui, chaque jour, la Parole qui est Esprit et Vie.

Pour entendre et écouter cette Parole, un temps privilégié sera toujours celui de la prière et spécialement de l'oraison. La contemplation du Verbe incarné dans les différents mystères de sa vie apporte à qui les médite la réponse à bien des questions posées. Pour mieux entendre cette Parole, il convient de noter combien le fait de se tenir parfois en silence devant Dieu peut permettre d'être plus attentif. On ne parle pas ici seulement du silence intérieur qui vient de l'assujettissement des passions et de l'absence d'attaches désordonnées, mais du silence des mots qui consiste à se taire de temps en temps devant une parole ou un exemple de Jésus, et cela plus ou moins longuement suivant les inspirations de la grâce. C'est de ce silence qu'on voudrait faire sentir la valeur.

Il importe de noter qu'il ne s'agit pas là d'une méthode particulière de prière ou d'oraison, mais d'une manière d'enrichir toute méthode d'oraison, quelle qu'elle soit. Car il semble bien que le silence dans la prière puisse être très glorieux pour Dieu et nous apporter beaucoup à nous-mêmes.

Être attentifs

Le silence nous permet d'être attentifs. La parole de Dieu ne s'impose pas bruyamment à nous, pas plus qu'elle ne s'est imposée bruyamment au prophète Élie sur le mont Horeb. Elle n'est pas venue à lui dans la violence du vent ou celle d'un tremblement de terre, mais dans le bruit d'une brise légère. « Dès qu'Élie entendit ce bruit, il se voila le visage de son manteau… Et voici qu'une voix se fit entendre à lui » (I Rois 19,13). C'était la voix de YHWH.

Dans la contemplation d'une scène d'Évangile, tant de détails risquent de nous échapper si nous ne savons pas