La dernière semaine de l’Avent ne dure que quelques heures, cette année. Du coup, la liturgie nous offre à 12h de distance  un raccourci saisissant du mystère de l’Incarnation. Dimanche, le récit de l’Annonciation, et la nuit suivante celui de la Nativité. L’annonce et l’accomplissement, selon le même évangéliste, Luc. De ce rapprochement inhabituel, nous pouvons tirer un grand profit spirituel au bénéfice de notre prière et de notre action.

Dieu tient Parole et L’accomplit en la confiant à Marie et Joseph pour Lui donner chair et corps dans notre monde. Mais saurons-nous, comme eux, le reconnaître dans l’enfant qui vient au monde et ouvre l’avenir ? Parviendrons-nous, comme des pauvres, à l’écouter dans l’espérance des bergers qui vivent déjà de sa joie communicative ? Oserons-nous, comme tous auprès de lui, goûter le réconfort de sa présence dans sa manière d’accueillir avec douceur l’inconfort des circonstances, d’offrir sa tendresse à la violence des situations et à l’agression des comportements ?

La lucidité et la foi de Marie nous ouvrent un chemin sûr. Nous ne sommes pas maîtres des temps ni des lieux où Dieu choisit de manifester aux hommes la vérité de sa parole et la fidélité de son amour. Mais comme Marie à l’Annonciation, nous pouvons nous aussi ouvrir chaque instant de notre vie  à la voix, à la présence, au soin de celui qui nous fait signe et nous bouleverse intérieurement à ce moment-là, dans nos relations,  dans la famille, au travail ou dans la société et toute sa complexité… De cette rencontre naît une vie nouvelle, discrète mais prenante et pleine de joie comme avec un nouveau-né. Elle triomphe des forces de violence et d’indifférence qui nous habitent. Sa paix s’étend et appelle toutes les bonnes volontés à l’œuvre dans l’entourage. C’est Noël, avec une émotion débordante à partager, celle qui fait grandir la confiance et la bienveillance.