La tradition spirituelle nous dit que Dieu se communique immédiatement à sa créature. C'est même fondamental et la raison d'être de tout discernement. On ne peut saisir en soi cette action directe de Dieu qui est le Tout-Autre. Mais elle est perceptible à travers son effet, la consolation : cette joie qui survient dans l'homme, touchant sa liberté incarnée dans l'unité de l'affectivité et de la raison. Ce dynamisme peut survenir sans que j'en puisse déceler la cause, comme je peux aussi en saisir l'objet qui meut mon intelligence et émeut mon affectivité. […]

Que Dieu se communique à l'homme est fondamental, c'est la source de toute prière et de toute vie, mais, paradoxalement, ce don de Dieu dans l'Esprit demande le discernement de l'homme qui cherche la vérité jusqu'au bout par sa raison et son cœur guidé par la joie. Sans le dynamisme de l'action de Dieu, le discernement n'aurait aucune raison d'être. Il ne consisterait qu'à prendre des décisions selon l'intuition et la raison. Mais inversement, sans discernement, l'action de Dieu peut se confondre avec