Le Dieu de l'Ancien Testament suscite un réflexe de peur : les exploits guerriers d'un Dieu violent, vengeur et jaloux occulteraient-ils dans la mémoire collective les gestes de la tendresse divine ? Dieu, en donnant à l'homme la possibilité de s'exprimer par le langage, a pris le risque de voir son message déformé et malmené. La Bible nous fait découvrir Dieu à travers des comportements humains : le langage métaphorique emploie des comparaisons hardies concernant le corps, le couple, l'engendrement ou encore la survie, si bien que des images inattendues de la féminité et des gestes maternels traduisent la vie que Dieu donne. Les récits bibliques passent avec une facilité déconcertante, pour un esprit logique, d'un Dieu qui domine la création en chevauchant les nuages, qui intervient dans l'histoire des hommes et qui se révèle au cœur de ses prophètes, à un Dieu qui éprouve des sentiments semblables à ceux d'une mère pour son nouveau-né !
Acceptons le pouvoir de l'imaginaire pour voir Dieu sauver un bébé abandonné, soit l'histoire allégorique de Jérusalem sous les traits d'une petite fille, selon Ézéchiel. Puis écoutons la manière dont Moïse provoque Dieu en lui disant qu'il est responsable de la survie de son peuple. Les prophètes, en particulier Isaïe, essaient de faire percevoir l'amour divin par le biais de la naissance. Enfin regardons comment s'accomplit la fécondité divine à travers une double naissance, celle d'un enfant et celle d'un peuple.
Cette petite fille,