La jeunesse, c’est ce qui vient de Dieu, c’est l’inattendu en réponse à l’attendu vieillissant de notre regard sur le monde. L’auteur invite ici à relire l’Évangile à la manière d’une expérience qui conduit à penser Dieu comme jeunesse annoncée du monde. En ces temps de Synode sur les jeunes, laissons-nous porter par cette méditation sur la jeunesse.
Il peut nous arriver de ne plus croire la jeunesse possible. Ou de ne voir dans la jeunesse qu’une obsession de vieillards et de rois mortels. Nous nous débarrassons vite ainsi de la jeunesse. De son appel. D’autant plus vite que nous entretenons aujourd’hui l’illusion de pouvoir posséder la jeunesse, ses attributs en quelque sorte, sans la vivre vraiment. Sans traverser ni sa désespérance ni son élan. Sans, finalement, prendre le temps de répondre à son appel. Nous avons fini par préférer les images de la jeunesse à sa radicalité. Laquelle ne tient pas uniquement à ce sentiment poignant d’un temps de potentialités infinies qui n’est que de passer trop vite. La jeunesse tient davantage à l’urgence d’un appel. Sa faiblesse même, sa précarité, son incertitude, qui en font le corps d’un appel.
La jeunesse de Dieu
À l’origine de ce qu’est la jeunesse, il y a l’attente d’une parole, d’un message. Il y a un évangile. Le mot évangile veut dire d’abord que notre situation est d’attendre une nouvelle, un message. Que ce message lui-même est la nouveauté que nous attendions. Que notre attente portait, et porte encore, et surtout aujourd’hui, sur la jeunesse du monde dans lequel nous vivons. Un certain Jésus de Nazareth, Juif de Galilée au tout début de notre ère, fut reconnu et identifié par certains comme porteur de cette bonne nouvelle de la jeunesse du monde, que tout un peuple attendait depuis des siècles.