Là où nous éprouvons le plus notre fragilité et notre impuissance, là où nous sommes aux prises avec nos souffrances, nos combats, nos deuils les plus intimes, là aussi nous faisons souvent l’expérience du silence de Dieu, incompréhensible, voire révoltant. Et pourtant, c’est bien là, au cœur de ce silence, que peut nous être donnée la grâce d’une présence ténue, d’une humble proximité qui libère une vie nouvelle et pacifiée. Un geste, un regard, une parole, un silence ouvrent à la consolation, comme dans ces passages des évangiles où Jésus se montre si vulnérable : la Cananéenne, la mort de Lazare, ou encore ses larmes devant Jérusalem.

Douze chapitres courts, d’une écriture simple et profonde, font converser et s’éclairer entre eux trois registres de la vie de l’auteur : sa lecture méditative de l’Écriture, son goût pour la littérature et les auteurs spirituels, sa vie personnelle pudiquement évoquée dans les richesses et les pauvretés de son expérience de père, de DRH, d’accompagnateur de personnes en fin de vie.
On sent alors à quel point l’évangile donne lumière et résonnance à la vie la plus humble, en faisant de toute situation une rencontre inédite avec le Christ, dont le sens continue de se déchiffrer parfois longtemps après. Un petit livre de chevet qui aide à discerner l’espérance dans les drames et les situations les plus vives de nos existences actuelles.
Remi de Maindreville