Dieu habite la ville de toutes sortes de manières, à travers les lieux de culte et de prière mais aussi à travers les multitudes d'hommes et de femmes qui la peuplent. Un pasteur propose ici une méditation sur la grande ville, un accueil de la ville comme elle est.
J'écris ce texte de la chapelle d'un petit monastère caché au fond d'un bois. Après avoir vécu vingt ans dans l'hyper-centre d'une grande ville, je suis venu ici pour la joie d'être là et écouter le vent. Chaque matin, après les laudes, j'ouvre grandes les fenêtres de l'oratoire et je me pose : les oiseaux chantent. Au loin, j'entends les bruits de la ville. Je ferme les yeux et je regarde. Pèlerin immobile, je m'en vais rejoindre ceux que j'aime. Assis, je marche à leur rencontre. Mon esprit quitte Clerlande, traverse Mons et Tournai. J'arrive alors à Lille…
C'est une ville. Mais ce sont des mondes. Des hommes. Des femmes. Des jeunes. Des vieux. Des gens d'ici. Des gens de là. Des peuples. Des gens du monde entier.
Il y a ceux qui vivent là à demeure, en permanence, certains depuis toujours. Et ceux qui passent. Ceux qui travaillent. Ceux pour qui travailler, c'est vivre ; et ceux pour qui travailler, c'est ne plus vraiment vivre parce qu'il y a dans les