Nouvelle Cité, coll. « Racines », 2001,254 p., 18,29 €.

Naguère, on a pu voir en F.-X. Durrwell « un théologien qui renouvelle ce qu'il touche ». Livre-testament qualifié par l'auteur lui-même d'« offrande du soir », il suscite d'emblée le sentiment d'aller de découverte en découverte, et ce au cœur de notre foi. Trinité, création, rédemption : les « grandes vérités de la foi » sont illuminées par l'intuition fondamentale reçue « un matin de février 1940 » : « La rédemption est le mystère personnel de Jésus, son drame d'homme-Fils de Dieu qui, né dans la solidarité de l'humanité pécheresse, est entré, à travers la mort, dans la plénitude filiale. »
Sauvé en quelque sorte lui-même, « établi Fils de Dieu dans la puissance par la résurrection des morts selon l'Esprit de sainteté » (Rm 1,4), Jésus peut devenir l'aîné d'une multitude de frères. Consentant à entrer dans le même mouvement de « réceptivité filiale », son disciple participe en effet à la même « justifiante justice de Dieu ».
Présenter une lumineuse compréhension du donné de la foi où « tout ensemble fait corps », sans tomber dans le travers d'une pensée systématique, n'est pas le seul mérite du P. Durrwell. Ce qui touche véritablement le lecteur, c'est qu'il se trouve en présence d'une théologie dont la parole vivante, à la jonction de l'Ecriture et de l'expérience humaine la plus authentique, incite constamment au parcours spirituel dans les pas de Jésus. La pensée est d'une telle force et saveur qu'elle éveille spontanément à la prière et appelle la décision.