Considérer Joseph, c’est considérer aussitôt Marie, Jésus, la sainte famille. De fait, Joseph n’a pas la même place dans l’économie du Salut que Marie et Jésus. D’ailleurs, l’oraison du jour le dit : Joseph « a la garde des mystères du Salut », mission qui nous rapproche de notre propre position puisque l’Eglise est appelée dans cette même oraison «  à veiller sur leur achèvement ». Autrement dit, à chaque fois, des positions d’auxiliaires... La manière de vivre sa mission pour l’un, Joseph, peut aider l’autre, l’Eglise, les croyants, à vivre la sienne, les leurs. En ces jours, tout spécialement, la manière d’être de Joseph peut  inspirer nos propres attitudes.

La différence entre Marie et Joseph surgit dès le début. Marie est la première à laquelle Gabriel s’adresse. Et Joseph sera appelé à se positionner devant une histoire déjà en route avec le « oui » de Marie. Cela donnera à Joseph de devenir un juste non seulement selon la Loi mais selon la foi, la parole adressée, puisqu’« il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit ».

Et pourtant réalisons-le bien. Cette mission si elle est auxiliaire, elle n’est pas subalterne. Sans Jospeh rien ne se serait opéré. Jésus aurait été sans filiation dans le peuple juif  parce que cette parole n’aurait pas été reçue : « tu lui donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés ». Et ensuite sans le soutien d’un foyer uni, sans un adulte lui inculquant un métier, son développement humain aurait été perturbé...

Joseph certes fait peu mais surtout il tient une place. Il lui est demandé en fait plus d’être, d’adhérer que de faire en propre. Aussi, nous avons à nous laisser toucher par l’exemple de Joseph, en recevant pleinement notre place, là où nous sommes, et spécialement en ces jours de confinement.

Des personnes agissent, en ces jours. Et faut-il le rappeler les malades en premier, luttant pour leur vie, ils assurent aussi la protection durable de notre population. En revenant à la santé, ils renforcent notre capacité commune à résister au virus. Ils sont aidés dans leur combat pour la vie et la santé, par les soignants et aussi par tous ceux qui assurent la vie de base de la société : les transports, la nourriture, la sécurité. Voilà ceux qui agissent... et il y a enfin nous, nous à qui il est demandé d’une certaine manière de ne rien faire, mais de le faire bien, en respectant raisonnablement le confinement pour ne pas saturer le système de santé et aussi de pouvoir accepter la maladie, en sachant que de lutter contre elle, d’abord chez nous, puis à l’hôpital, éventuellement ensuite, c’est aussi renforcer la force vitale de notre nation, de tous ceux qui vivent sur notre sol. Nous sommes appelés à subir le confinement, la maladie, à consentir à cette inaction, à l’assumer vraiment en étant disponibles. Que saint Joseph et son exemple nous y aident.