Pref P Barbann
Nouvelle Cite, coll « Racines », 2005, 159 p , 17 €


On sait la place de la miséricorde chez Jean Paul II Dans sa deuxième encyclique (novembre 1980), il invitait l'Eglise à prononcer ce mot non seulement en son nom, mais au nom de tous les hommes de notre temps Reconnaissant toutefois le caractère désuet du terme, le P Patrice Chocholski part à la recherche de toutes ses occurrences et de ses synonymes à travers les expressions religieuses et philosophiques. De cette quête, il résulte que la notion de miséricorde (au sens d'un amour tendre, compatissant et fidèle, qui restaure l'autre dans sa dignité) se retrouve dans tous les textes sacrés. Le musulman invoque tout au long du jour le « Très Miséricordieux » ; pour l'hindou aussi, Dieu est infinie compassion, et « la miséricorde de Dieu s'avère déterminante quant à la réception humaine d'une connaissance de Dieu ».
La seconde partie de ce livre dense est consacrée à l'approche judéo-chrétienne. Bien des chrétiens allergiques au Dieu vengeur qu'ils croient trouver dans le Premier Testament devraient lire ces pages Elles évoquent, à travers les différents termes hébreux, les entrailles d'un Dieu père-mère dont la bonté infinie est fidélité. A travers la lecture des Evangiles, Jésus (visage de la Miséricorde divine) apparaît dans toute son exigence — exigence déjà présente dans Osée « C'est la miséricorde que je veux, et non les sacrifices. »