Se recueillir est devenu vital Emporté par le tourbillon du monde, dispersé par ses multiples activités, happé par l'exigence du « nu-présent » 1, l'homme est à la recherche de lui-même. Faire l'unité de sa vie, sans même avoir d'exigence spirituelle, lui intime de se retirer du bruit et de la fureur du monde. Qui ne peut se recueillir court à l'épuisement. Individualistes et pragmatiques, nos contemporains cherchent des voies. Multiples, elles s'offrent à eux. Entre la valse des émotions et le tango de la raison, la liturgie du recueillement leur offre l'unification désirée Pressentant les vastes palais de l'intériorité, ils expérimentent des méthodes. Sur le marché du religieux, les propositions sont légion. Comment discerner, parmi les démarches de développement personnel, les techniques inspirées des grandes traditions religieuses et les nouvelles spiritualités, celles qui conduisent au recueillement ?

Intériorité ou spiritualité ?


Distinguons, pour éviter toute confusion, la nécessaire mise en oeuvre d'une méthode du don de se recueillir, indissociable de la grâce d'eue accueilli. La distinction de l'ascèse et de la mystique permet de différencier le monde de l'intériorité de celui de la spiritualité. Si le second s'inscrit dans le premier, il ne s'y réduit pas. A la simple immanence d'une recherche de soi ou du Soi répond la Transcendance qui la fonde et la dépasse. Seul Celui qui a tiré la créature du néant et lui demeure présent d'une présence d'immensité peut aussi se