Scène de la vie conjugale. Un homme et une femme sont assis côte à côte, ils se regardent et se parlent, sans se toucher : proximité corporelle, sécurité affective, intensité des regards croisés, paroles échangées, sourire esquissé — la photo d’ouverture de ce dossier suggère tout cela. De nos jours, où en est l’alliance conjugale et quelle en est la scène ? de quel esprit vivent l’homme et la femme qui se lient d’amour ? une spiritualité de la chair est-elle encore envisageable, comme, dès l’entrée de ce dossier, s’interroge Xavier Lacroix ?
Car une hésitation réelle travaille notre société à propos de l’amour et des possibles qu’il ouvre. Dans la confusion ambiante, l’alliance conjugale, fragilisée, ne va pas de soi. Jusqu’où se fier à l’amour comme réalité qui fait vivre et qui s’incarne dans la relation entre l’homme et la femme ? C’est que nous percevons les contradictions dans lesquelles tant de personnes sont prises autour de nous et les impasses souvent provoquées par la place omniprésente que tient le « sexe » dans notre société (Jean-Claude Guillebaud). Aimer, faire alliance, s’unir charnellement : pour les couples, une spiritualité pourrait partir de la convergence de ces trois attitudes, portée par l’inspiration biblique. Il est un savoir, une saveur donnés dans la rencontre amoureuse des corps (Yves Roullière).
Face à la dissociation actuelle entre l’amour et la sexualité, qu’aggravent les dénis de la différence sexuelle, la lecture de la Genèse ouvre à un amour sans crainte (Véronique Margron). « Une seule chair » : qu’en dit aujourd’hui l’Église ? Dans le passé, il est vrai, elle a peiné à en parler. Le récent enseignement des papes a renouvelé son regard. Quand « le féminin se retrouve face au masculin tandis que le masculin se confirme par le féminin » (Jean Paul II), comment la promesse contenue dans les débuts de la relation se déploie-t-elle dans la durée d’une « alliance charnelle » (Emmanuel Falque, Michèle Montrelay, Jacques Perrier) ? Cela ne va certes pas sans la mise à l’épreuve du désir (Natalie Héron)...
Si la parole johannique — « toi en moi, et moi en toi » (Jn 17,21) — peut être entendue comme parole conjugale (Xavier Lacroix), c’est que les disciples du Christ croient qu’en se donnant l’un à l’autre, dans la parole et dans l’union des corps, l’homme et la femme se donnent à Dieu et que Dieu se donne à eux (Claire- Anne Baudin). C’est à cette lumière que nous pouvons alors aborder les bouleversements dus aux révolutions biomédicales sur l’exercice de la sexualité dans la vie des couples (Franck Damour), mais aussi le mystère de la vie qui se donne dans la naissance de l’enfant (José Raúl Arbeláez).
En conclusion, Nicolle Carré revient sur l’affirmation paulinienne : « S’il me manque l’amour je ne suis rien. » Car il n’y a qu’un amour, celui de Dieu pour les hommes, et il est source de fécondité et de charité dans nos vies.
Car une hésitation réelle travaille notre société à propos de l’amour et des possibles qu’il ouvre. Dans la confusion ambiante, l’alliance conjugale, fragilisée, ne va pas de soi. Jusqu’où se fier à l’amour comme réalité qui fait vivre et qui s’incarne dans la relation entre l’homme et la femme ? C’est que nous percevons les contradictions dans lesquelles tant de personnes sont prises autour de nous et les impasses souvent provoquées par la place omniprésente que tient le « sexe » dans notre société (Jean-Claude Guillebaud). Aimer, faire alliance, s’unir charnellement : pour les couples, une spiritualité pourrait partir de la convergence de ces trois attitudes, portée par l’inspiration biblique. Il est un savoir, une saveur donnés dans la rencontre amoureuse des corps (Yves Roullière).
Face à la dissociation actuelle entre l’amour et la sexualité, qu’aggravent les dénis de la différence sexuelle, la lecture de la Genèse ouvre à un amour sans crainte (Véronique Margron). « Une seule chair » : qu’en dit aujourd’hui l’Église ? Dans le passé, il est vrai, elle a peiné à en parler. Le récent enseignement des papes a renouvelé son regard. Quand « le féminin se retrouve face au masculin tandis que le masculin se confirme par le féminin » (Jean Paul II), comment la promesse contenue dans les débuts de la relation se déploie-t-elle dans la durée d’une « alliance charnelle » (Emmanuel Falque, Michèle Montrelay, Jacques Perrier) ? Cela ne va certes pas sans la mise à l’épreuve du désir (Natalie Héron)...
Si la parole johannique — « toi en moi, et moi en toi » (Jn 17,21) — peut être entendue comme parole conjugale (Xavier Lacroix), c’est que les disciples du Christ croient qu’en se donnant l’un à l’autre, dans la parole et dans l’union des corps, l’homme et la femme se donnent à Dieu et que Dieu se donne à eux (Claire- Anne Baudin). C’est à cette lumière que nous pouvons alors aborder les bouleversements dus aux révolutions biomédicales sur l’exercice de la sexualité dans la vie des couples (Franck Damour), mais aussi le mystère de la vie qui se donne dans la naissance de l’enfant (José Raúl Arbeláez).
En conclusion, Nicolle Carré revient sur l’affirmation paulinienne : « S’il me manque l’amour je ne suis rien. » Car il n’y a qu’un amour, celui de Dieu pour les hommes, et il est source de fécondité et de charité dans nos vies.