Qui donc est l’« âme sœur », sinon celle d’un autre qui rejoint et éveille la nôtre ? Tel un « vermisseau ronge-bois », elle nous tire du sommeil intérieur où vivotent nos petites convoitises, pour ouvrir notre intériorité comme une vaste demeure peuplée de signes où la vie se déchiffre, où se promener rend des forces et nourrit le grand désir qui nous habite : aimer. Ce livre bref se présente comme une promenade et une conversation. L’auteur, abbé d’En-Calcat, nous emmène dans une petite soixantaine de lieux et d’expériences de vie, fragmentées, très concrètes et ramassées (jamais plus d’une page et demie), et la conversation est une « distillation » où paroles et silences, intérieur et extérieur entremêlés, sécrètent l’eau précieuse de la vie qui déploie et unit fraternellement les âmes, sœurs les unes des autres. Le choix des mots et des images, souvent cocasses, ouvre des espaces intérieurs qui se mettent à vivre et sollicitent la mémoire. C’est le tour de force et la sagesse de ce petit livre qui intègre l’âme du lecteur, comme une compagne de vie, dans son écriture. « L’âme humaine est le témoin magnifique de l’aimantation du monde. » Un petit livre tout simple qui nourrit la vie spirituelle.