À la surprise générale, la déchristianisation de notre société n'a pas fait disparaître le besoin de religieux chez nos contemporains. Mais le christianisme n'étant plus désormais la matrice référentielle de notre culture actuelle et aucune religion n'ayant pris la place, ce besoin religieux ne s'exprime plus selon les canons offerts jusque-là par le christianisme, mais sous la forme d'une religiosité dont les contours varient en fonction des individus. De fait, lorsqu'il n'y a plus de norme commune, chacun est sommé de construire lui-même son propre univers de sens, en puisant dans ce qu'il a sous la main ! Or, parmi tout ce qui est, aujourd'hui, à disposition pour alimenter le besoin religieux, il y a ce trésor de dévotions en tout genre qu'offre la piété populaire. Et si ce trésor est, de nouveau, largement sollicité, c'est parce qu'il correspond particulièrement bien au mode de fonctionnement de nos contemporains qui cherchent à trouver quelque chose qui fasse sens à un moment de leur vie, plus qu'à adhérer à une communauté, à se soumettre à une vérité et à s'engager dans une Église.

Je crois qu'il y a, là, pour l'Église, une chance à saisir... avec précaution ! Une chance à saisir, car ces manifestations de religiosité populaire sont peut-être les derniers points de contact avec nos contemporains et donc un des derniers moyens d'annoncer la Bonne Nouvelle à tous. Mais cette chance est à saisir avec précaution car ces pratiques ne sont