À vingt ans, j’ai eu la chance d’avoir eu à faire des choix dans mes études : choix entre plusieurs écoles après la réussite aux concours, puis choix de la discipline une fois entrée à l’École Nationale Supérieure (ENS). Je ne connaissais pas encore les règles du discernement de saint Ignace, mais j’ai expérimenté de manière forte que le discernement se faisait entre deux choses bonnes. Comment choisir entre Polytechnique ou l’ENS, entre les ma­thématiques, la physique ou la chimie ? Je reste persuadée aujourd’hui que j’aurais été aussi très heureuse après un choix différent posé à cette époque.
 

Discernements


Après avoir soutenu une thèse à caractère fondamental à l’ENS, je suis allée travailler dans le centre de re­cherches d’une industrie française et j’y ai découvert une autre manière de faire de la recherche. Après cinq ans, j’ai quitté la région parisienne pour Grenoble en revenant à la recherche universitaire. Je suis aujourd’hui en­seignant-chercheur en chimie-physique dans une école d’ingénieurs. Ce choix, porté et mûri pendant plusieurs mois, allait encore m’apprendre par l’expé­rience quelques caractéristiques du discernement que je n’avais pas bien anticipées.
Je « savais » bien que choisir, dire « oui » à quelque chose, voulait dire renoncer, dire « non » à une autre, et, de façon