Que ce soit l’évangile de Luc, les Actes des Apôtres ou Qohéleth, Agnès Gueuret étudie et médite inlassablement l’Écriture pour en proposer une réécriture, ou pour mieux dire une rumination. Comme elle prévient le lecteur dès l’avertissement, son livre ne se veut pas « une traduction au sens littéral du terme », mais « un exercice de l’esprit et du coeur » qui veut « s’accorder à ce qui a été entendu » pour « transmettre à d’autres ce que l’on a contemplé ». Son livre n’est pas en effet une nouvelle traduction, mais un travail d’appropriation dont l’écriture, poétique, travaillée sans maniérisme, fait entendre de manière à la fois neuve et fidèle la prière familière des psaumes. La composition même de l’ouvrage semble renouer avec la forme chantée (le mot « psaume » vient du grec psalmos qui veut dire « chant ») jusque dans la structure et la scansion du recueil : « Ouverture », « Sous le figuier » (Ps 119), « Interlude I », « Psaumes des Montées » (Ps 120 – 134), « Interlude II », « Appel » (Ps 6), « Émerveillement » (Ps 139), « Où donc est la louange ? (Ps 137 et 150) et « Reprise » qui sonne comme un envoi.
Ce petit livre qui porte bien son titre peut se lire indépendamment ou en regard du texte biblique, deux approches dont le lecteur tirera également profit pour, à son tour, s’approprier les cris de supplication ou de gratitude qu’un Je adresse à un Tu.
 

Natalie Héron