Après la mort de Jésus, terrifiés par la violence qui s'est déchaînée contre leur maître et qui menace de se retourner contre eux, les disciples se terrent derrière les murs de leur maison. Ils sont anéantis par la peur contre laquelle les portes fermées de leur abri forment un inutile rempart. L'effroi s'insinue en eux au point de les rendre sourds à la bonne nouvelle de la Résurrection rapportée par les femmes. Ils refusent de prêter foi à ces témoignages qui confirment ce que Jésus lui-même leur avait pourtant annoncé. Ainsi terrassés par la peur, ils ne peuvent plus ni entendre ni croire ce qu'ils savent déjà : la dévastation n'est pas le mot final.

Seule la présence de Jésus en chair et en os va les sortir de leur sidération. Pourtant, la consolation qu'il apporte paraît bien maigre, quelques mots seulement : « La paix soit avec vous. » Jésus ne minimise pas ce qui s'est passé, il va même jusqu'à leur présenter les marques des sévices subis. Il ne garantit pas non plus que l'avenir sera plus léger. Il ne les rassure pas à bon compte. Il apporte juste la promesse d'une présence, sa présence, jusqu'aux confins du monde et des temps, promesse confirmée par le don de son Esprit. Et voilà que, sans que l'extérieur en soit moins menaçant, la peur a alors perdu son emprise et sortir est à nouveau possible.

La promesse que Jésus a faite aux disciples nous est également adressée. Quels que soient nos lendemains, qu'ils chantent ou qu'ils ne chantent pas, il sera là avec nous. Sa présence ne prémunit pas contre les épreuves mais elle donne la force pour les traverser. Nous pouvons donc sortir de nos maisons avec la certitude que sa puissance est la nôtre et, forts de cette confiance, nous porter au secours du monde.