Quand ont-ils accueilli l'éveil spirituel ? Disciples de Jean-Baptiste, ils avaient appris les bases d'une vie droite et juste. De plus, le Baptiste les avait habitués à retrouver une disposition d'esprit chère aux prophètes, celle de l'attente de Dieu. Puis un jour, Jean leur avait présenté un inconnu : « Voici l'agneau de Dieu. » Intrigués, ils avaient voulu en savoir davantage : « Où demeures-tu ? », avaient-ils demandé à Jésus. Pourquoi cette question ? Sans doute parce que connaître l'origine d'une personne, c'est avoir part à son mystère.

Quitter la barque


Après cette rencontre, Jean et André avaient repris leur métier de pêcheurs. Puis un jour, Jésus les avait retrouvés au bord du lac et les avait appelés : « Quittez votre barque, quittez vos filets, quittez votre père. » Ils avaient suivi Jésus, mais le mystère demeurait. Il y avait sa parole à la fois chaleureuse et bousculante. Il y avait ses miracles. Mais plus encore, peut-être, les attirait ce goût que Jésus manifestait de se retirer à l'écart pour prier.
Parfois, « à la nuit noire », Jésus se levait, sortait et allait dans un endroit désert pour prier. Saint Luc précise qu'il montait dans la montagne pour prier et qu'il passait parfois la nuit à prier Dieu. Saint Marc rapporte l'étonnement des disciples la première fois qu'ils retrouvent Jésus ainsi, après l'avoir cherché Ensuite, ils s'habitueront à le voir se mettre à l'écart. Peu à peu, ils se laisseront entraîner par lui. Un jour, quand il eut fini de prier, l'un d'eux, peut-être Jean, lui demanda de leur apprendre à prier. Il n'osa pas dire : « comme tu pries toi-même », mais : « comme Jean-Baptiste l'a appris à ses disciples ». Il pressentait dans sa prière quelque chose de son mystère.
La question pouvait paraître curieuse. Les disciples n'avaient-ils pas une longue expérience de la prière ? À cette époque, la prière juive avait des registres divers. Il y avait la prière à la synagogue chaque sabbat, dans les villages où pouvaient se rassembler au moins dix personnes. Il y avait la prière au Temple, plusieurs fois par an, lors des célébrations festives. Il y avait la prière familiale autour de la table. Les disciples voyaient Jésus se soumettre volontiers à ces formes de prière dans lesquelles ses contemporains s'adressaient à Dieu. Il faisait sienne la profession de foi du Deutéronome : « Écoute, Israël, le Seigneur ton Dieu est l'unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces. » Il ajoutait, selon saint Marc : « de tout ton esprit ». Les disciples pressentaient quelque chose de l'esprit nouveau avec lequel Jésus assumait ces formes de la prière juive qu'il recevait de la tradition. L'originalité n'était pas dans la formulation du Notre Père qu'il leur enseigna alors. Chaque proposition avait son équivalent dans les livres de la Bible. Mais l'esprit filial avec lequel il prononçait ces premiers mots : « Notre Père... », éveillait chez les disciples le désir d'en savoir davantage.

Gravir la montagne


Alors un jour, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et, avec eux, il gravit la montagne pour prier. Jésus suit l'exemple des grands priants de l'Ancien Testament appelés à rencontrer Dieu. Pour tous, cette montée est une grande épreuve de foi et d'obéissance Chacun sur la montagne fait une expérience de Dieu : Abraham reçoit la promesse ; Moïse reçoit la Loi ; Elie aperçoit Dieu comme de dos. Dans toute la tradition spirituelle, la montée de la montagne est synonyme d'une descente au plus profond de son cœur. C'est une épreuve douloureuse d'apprendre à se connaître. Le disciple, dans cette retraite à l'écart de la foule, cherche Celui qui le cherche. Son cœur n'est pas encore prêt. Il cherche Dieu car il est attiré, mais en même temps il craint de rencontrer Celui qu'il cherche. Car toute rencontre vraie nous dépouille de nos masques et nous laisse nu.
« Veillez et priez », dit le Seigneur que nous suivons dans cette peineuse descente. Nous découvrons combien l'oubli de Dieu nous a égarés en nous coupant de la source de la vie. Alors nous apprenons peu à peu à veiller sur nos pensées, sur nos volontés, sur nos désirs. Cette vigilance nous convoque à une remise en ordre afin de devenir présentables et aimables pour Celui dont nous découvrons qu'il veut nous aimer. Son regard d'amour provoque encore une certaine crainte, celle de ne pas être à la hauteur. Il s'agit de développer la confiance en soi, par cette vigilance qui débusque en notre cœur, dans nos désirs, dans notre volonté, dans notre action, tout ce qui n'est pas conforme à sa volonté.
Or nous nous découvrons habités par un orgueil originel qui est volonté d'être par soi, de se suffire à soi-même, d'être autonome et libre de toute dépendance. La lumière puisée dans la suite de Jésus, qui nous accompagne dans cette montée peineuse, est celle qui nous fait pénétrer dans cet univers infernal. Mais, aussi douloureuse que puisse être cette prise de conscience, elle reste une blessure de l'amour. Nous découvrons le décalage entre ce que nous sommes et ce que Dieu attend de nous. Nous rougissons de honte devant Dieu au plus profond de notre cœur, ne sachant pas encore que c'est lui qui nous mettra la robe nuptiale et nous donnera l'assurance de l'amour. Pour le moment, nous doutons de nos pensées, et nous devenons d'une maladresse extrême, ne pouvant nous appuyer sur notre jugement ni sur la volonté divine que plus tard nous connaîtrons par la connaturalité de l'amour. Pour le moment, comme Paul à Damas, aveuglés par la lumière divine, nous devons nous laisser guider par la main.
Peu à peu, la vigilance se fait discernement, et une grande lumière s'éveille en nous lorsque nous découvrons ce qui dans notre vie vient de notre esprit propre ou de l'esprit mauvais, tandis que nous apprenons à discerner les motions de l'Esprit Saint. Nous avions entrepris notre ascension avec beaucoup d'illusion, nous croyant sans problèmes. Et la montée nous fait prendre conscience de la force infernale qui se sert de nos passions pour nous éloigner de Dieu. C'est alors la grâce du repentir, le don des larmes, dans la découverte que l'orgueil n'est rien d'autre que les ténèbres extérieures dont parle l'Évangile et qui nous séparent du Dieu d'amour. La résolution est donc prise de suivre pas à pas Jésus qui nous guide et nous conduit au sommet du Tabor.


Pris dans la prière de Jésus


Là-haut, Jésus fait entrer ses disciples dans le mystère de sa prière. Au Tabor, il n'y a qu'une seule prière, celle de Jésus. Le rôle des trois compagnons est d'être unis à lui et d'avoir le cœur entraîné par le mouvement du sien. Ensemble, ils sont séparés des foules, mais Jésus garde la compagnie des siens. La prière solitaire de Jésus est une prière de communion. Ils ne sont pas de simples témoins. Ils entrent dans la nuée. Ils participent au mystère qui s'accomplit sous leurs yeux. Ils accueillent ce que Jésus leur donne à vivre. Dieu se contente de leur bonne volonté. Peu importe qu'ils n'y comprennent rien. Leur cœur est donné à Jésus, cela suffit. Ils deviennent participants de la gloire dont Jésus est inondé. Ce qui se passe au fond de l'âme de Jésus leur est communiqué par la voix du Père. Ils entrent dans sa communion et dans sa solitude. Ils reçoivent la mission d'écouter Jésus. Désormais, le disciple ne lit plus l'Écriture avec curiosité, ou avec la science d'un érudit, ou avec crédulité. Il cherche à connaître Jésus, vrai Dieu et vrai homme, en le laissant resplendir entre le message de Moïse, d'Elie, et celui des Apôtres. Pour lui, toute lecture biblique, faite en communion de l'Église, dans l'Esprit Saint, avec l'intention de rencontrer le Christ, devient lecture sainte, lectio divina. Avec Jésus, nous entrons dans le mystère de sa relation filiale. Avec Jésus, nous commençons à saisir quelque chose du mystère pascal.
C'est une grande étape dans notre vie spirituelle, le jour où Jésus nous invite à entrer dans le mystère de sa prière. Cette expérience est source de grandes consolations. Les trois apôtres ne savent que dire : « Il nous est bon d'être ici. » Et la tentation est grande de garder la présence dans des tabernacles pour que demeure cette expérience.

Descendre de la montagne


En descendant de la montagne, Jésus est seul. La vie continue. Et Jésus nous demande de ne parler à personne de cette expérience. Il est trop tôt pour en témoigner. Cependant, les disciples vont porter en leur cœur le souvenir de cette vision qu'ils conserveront jusqu'à la fin de leur vie : ce sera un viatique dans les épreuves à venir. Car déjà Jésus les prépare à une éventualité dramatique. Mais ils ne comprennent pas ses avertissements. Pour le moment, ils le suivent dans sa montée vers Jérusalem. Ils pensent sans doute qu'on approche de l'heure de l'intronisation du royaume dont Jésus a si souvent évoqué la nouveauté et la fraîcheur.
Pourtant, l'hostilité des pharisiens et des responsables du temple est grande durant l'accueil populaire à Jérusalem. Les apôtres commencent à prendre peur. Judas choisit son camp. Les autres reprennent courage et confiance dans l'intimité de leur maître. Dans une longue action de grâce qui suit le don de son eucharistie, Jésus leur révèle le secret de sa relation au Père et celui du rôle de l'Esprit Saint. Et, dans une dernière prière, Jésus fait cette demande inouïe à son Père que nous soit donnée, à nous pauvres créatures, la vie éternelle qui relie le Père et le Fils dans la communion de l'Esprit. C'est là, dit-il, l’œuvre filiale qu'il accomplit en venant sur terre : nous faire participer à la vie de Dieu.
Les apôtres à la Cène ont-ils achevé le parcours de leur éveil à l'Esprit ? Ils le pensent : « Voici que tu parles ouvertement. Nous savons que tu sais tout (...) ; à cela nous croyons que tu es sorti de Dieu. » Mais Jésus leur répond : « Vous croyez à présent, mais voici venir l'heure où vous serez dispersés (...) et me laisserez seul. » Puis l'incroyable arrive. Au jardin des Oliviers, les trois témoins de la Transfiguration ne peuvent supporter son agonie. Jésus est arrêté. Peut-on s'engager à la suite d'un condamné ? Toute cette aventure humaine et spirituelle s'achève lamentablement. Qu'en reste-t-il ? Dieu est mort. Tout n'était qu'illusion. Effroyable épreuve de la foi et de la confiance auprès de laquelle celle de la montée du Tabor n'était rien. La désespérance des disciples est indescriptible. La vie redevient absurde.
Ne jugeons pas le comportement des apôtres qui fuient ou renient leur maître. Marie ne leur a pas fait de reproche.

Vivre la résurrection


Le soir du vendredi saint, Jean a pris Marie chez lui. Fidèle à sa mission de femme au foyer, Marie a allumé la lampe du shabbat Ensemble, ils ont veillé dans la nuit. La petite flamme de l'espérance, qui est foi en l'amour, est restée allumée. Mais c'était dans la nuit. Puis c'est l'inouï. Au grand matin du troisième jour, des femmes ont trouvé le tombeau vide. Elles ont alerté les disciples : Pierre et Jean courent Pierre entre le premier, puis Jean à son tour. Il voit et il croit. C'est pour lui l'éblouissement de la lumière. Le mot « résurrection » employé par Jésus avant sa mort prend tout son sens. Pour Jean, l'Esprit est donné dès le soir de Pâques. Quand il écrira son évangile, il relira tous les événements et les paroles de Jésus à la lumière de sa foi en la résurrection.
Qu'en est-il des autres apôtres ? Ils restent lents à croire. Jésus reproche à certains de douter jusqu'au moment de son ascension.
Qu'est-ce qui va peu à peu éveiller leur foi ? C'est la confrontation étonnante de la rencontre de Jésus, qu'ils constatent vivant, avec le témoignage des Écritures. À chaque apparition, Jésus ressuscité leur fait une catéchèse. Il ouvre peu à peu leur esprit à l'intelligence de la foi en leur commentant les Écritures. Il en donne la véritable interprétation en fonction de sa mission, de sa mort et de sa résurrection. Les apôtres, en juifs pieux, étaient nourris des Écritures méditées et commentées à la synagogue. Jésus ressuscité leur en donne l'exégèse. Et l'Esprit Saint, à la Pentecôte, ouvrira pleinement leur esprit à la lumière. Dès lors, le sens de l'événement du tombeau vide leur apparaît comme une évidence de la foi. Dieu ne pouvait laisser son messie à la corruption du tombeau. Les psaumes de David deviennent lumineux. Dieu a relevé son messie de la mort, car il n'était pas possible que la mort le retienne en son pouvoir.
La mort n'est donc plus l'issue fatale et absurde à laquelle tout vivant est affronté. La vie est plus forte. Jésus vivant témoigne d'une vie après la mort. En Christ, elle est vaincue. Désormais, le mot « résurrection », incompréhensible jusqu'à présent, devient le terme pour nommer le relèvement de Jésus d'entre les morts et la victoire de la vie. Ce sera le cœur de la prédication enthousiaste des apôtres. Ce sera le centre de la catéchèse des premiers siècles avec cette révélation inouïe : « Dieu, père de notre Seigneur Jésus Christ, est notre Père. »

Dynamisme baptismal


Quelques années plus tard, Paul est soudainement terrassé par la lumière du Ressuscité. Il ne l'avait pas connu de son vivant. Aveuglé par sa vision, il est conduit par la main chez un homme de la communauté chrétienne. Ananie lui donne le sens de cette rencontre fulgurante en lui commentant les Écritures. Paul en connaissait la lettre par cœur. La foi de Paul est d'emblée totale. Toute sa vie, il va expliciter cette intuition lumineuse qui lui est donnée : la résurrection du Christ bouleverse totalement la réalité du monde présent telle que nous en avons l'expérience. Celui-ci est entièrement dominé par le refus originel de l'homme de dépendre de son créateur. Dès lors, il écrira un jour : « Dieu m'a confié la charge d'achever l'annonce de la Parole de Dieu, le mystère caché depuis les origines et que Dieu a manifesté maintenant à ses saints » (Col 1,25).
Ce bouleversement apporté par la résurrection commence dans la vie de chacun. Chacun reçoit un nom nouveau au baptême. Le baptême nous plonge dans la mort du Christ et nous oriente vers le monde nouveau de la résurrection, le baptême donne à chacun une identité personnelle. Il fait entrer dans une vie nouvelle en donnant de traverser dès maintenant, sacramentellement, la mort. Celle-ci n'est plus la fin absurde de toute vie. La vie est tout autre chose que cette seule réalité biologique qui nous enchaîne à la succession des générations.
« Désormais, vous êtes morts avec le Christ, vous êtes soustraits aux éléments du monde » (Col 2,20). Les croyants qui vivent déjà de cette vie nouvelle forment entre eux un corps, à la fois social et mystique, dont le Christ est la tête. Entre eux, ils sont tous frères et sœurs. Saint Paul élabore pour les chrétiens un style de relation nouveau pour les contemporains. Chacun devra respecter le corps, le sien et celui de l'autre, puisqu'il est promis à la résurrection. En famille, avec sa femme, son mari, ses enfants, dans la cité avec les responsables, au travail, ces relations nouvelles ne sont plus celles de la domination issue du péché, mais celles du respect réciproque, du renoncement à la puissance, à l'exemple du Christ qui s'est livré à la croix. Or cette nouvelle sagesse de vie va paraître folie aux yeux des contemporains. En effet, ces relations nouvelles entre chrétiens vont donner à ce corps, que déjà Paul appelle « communauté nouvelle » ou « Église », un statut particulier dans la société où elle se trouve, si possible en harmonie avec elle. Ce statut va démarquer les chrétiens. Parfois, la société va les intégrer, et même se laisser influencer par eux. Parfois, le monde ambiant va les rejeter et les proscrire. De fait, cette nouvelle cité, ouverte à tous, conteste la culture de mort développée par la perspective d'une vie vouée à une fin sans issue. Au temps de Paul, elle s'oppose aux initiations des cultes à mystères, à la philosophie stoïcienne ou à celle de Platon, à la vantardise des Corinthiens (« Tout m'est permis »), à la rhétorique des Athéniens. Elle s'oppose à tout le système social. Il n'y a plus maîtres ou esclaves, Juifs ou Grecs, pauvres ou riches, élites distinguées par la sagesse païenne ou la loi juive. Tous sont un dans le Christ. Pour saint Paul, le chrétien est animé par le souffle de l'Esprit du Seigneur, tandis que l'homme charnel pense pouvoir décider de tout à partir de soi. Or l'Esprit Saint, loin de refermer le chrétien sur sa propre identité, l'ouvre au don gratuit de soi à l'autre.
Qu'est-ce qui va nourrir cette vie spirituelle ? Ce sont les assemblées de la communauté autour du Ressuscité, dans la prière de louange ou de supplication, avec l'eucharistie et les sacrements qui éduquent les baptisés à se renouveler dans la mort et la résurrection du Christ à toutes les étapes de leur existence. Et, pour Paul, c'est avec tout le cosmos que s'établissent de nouvelles relations. La création doit être respectée et cultivée, car elle est appelée à être récapitulée, non plus comme autrefois par Adam, mais sous un seul chef : le Christ. Ainsi, la résurrection du Christ, qui est prémices de notre propre résurrection, est déjà à l’œuvre en nous, dans l'Église, dans le monde, comme un ferment, même si elle n'est pas pleinement dévoilée, ni pleinement manifestée.
Paul est-il l'inventeur génial de l'Église comme certains le prétendent ? L'Église est fondée par Jésus de son vivant. Le groupe des douze apôtres autour de lui en est la première réalisation. L'Église dans son mystère est apparue comme en germe à Paul dans la vision de Damas. Il entendit la voix du Seigneur lui dire : « Pourquoi me persécutes-tu ?... Je suis celui que tu persécutes. » Toute sa vie, il va méditer et expliciter le mystère de l'identité du Christ glorifié avec la communauté des fidèles. Il va développer l'image du corps mystique avec sa tête et ses divers membres, pour montrer l'unité de l'Église dans sa diversité. Quelquefois, il emploiera l'image du temple ou celle du peuple de Dieu.
La foi pleinement éveillée s'ouvre au mystère de l'Église. Sans doute, la vérité de notre foi est simple. Il suffit pour être sauvé de croire en Jésus sauveur que Dieu a ressuscité d'entre les morts. « Je suis la résurrection et la vie, dit Jésus, celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » (Jn 11,25). Mais, avec Paul et les apôtres, nous creusons le mystère de Jésus. C'est une exigence de l'intelligence qui cherche à comprendre pour mieux aimer. Le prisme décompose la lumière en sept couleurs, les couleurs de l'arc-en-ciel. L'intelligence éclairée par le don de l'Esprit, va détailler la vérité du mystère de notre salut dans l'énoncé des articles du Credo. Elle cherche aussi à saisir leur unité organique. Elle aime chanter ce résumé de notre foi.
D'emblée, dans le peuple de Dieu, les petits, les catéchumènes, ont un véritable sens de l'Église. Leur foi simple conforte celle des grands théologiens. Et désormais, la prière du plus petit des baptisés adressée au Père, au nom du Christ ressuscité, par lui, avec lui et en lui, même implicitement, est prière en communion avec l'Église dans l'unité de l'Esprit Saint.