Au moment où paraît ce numéro nous venons de fêter l'Épiphanie. Il est un élément qui me saute aux yeux pour la première fois, alors que j'écris ce dernier édito avant de faire mes adieux à la revue : la pérégrination des mages est l'histoire d'un beau compagnonnage. Trois hommes, mus par un même désir, ont décidé de faire route ensemble. Ils ont joint leurs forces, se sont épaulés dans un voyage certainement semé d'embûches. J'imagine leurs échanges au long de la route, les récits partagés, la confiance mutuelle qui naît au fil des péripéties affrontées côte à côte. L'évangéliste ne leur donne pas de noms, il n'évoque qu'un trio, trois hommes qui parlent d'une seule voix, cheminent d'un même pas et partagent une même joie devant ce roi à figure d'enfant. Trois amis qui, sur la foi d'un même songe, se laissent déplacer d'un commun accord quant à l'itinéraire du retour.

La contemplation de ce trio légendaire me parle au moment où je m'apprête à quitter Christus. Car c'est ainsi que cette revue se fait : grâce à un compagnonnage, grâce à de longues discussions, grâce à une confiance tissée au fil des jours et du travail partagé. Les compagnons sont nombreux : il y a en premier lieu la petite équipe constituée des cinq membres de la rédaction, elle-même épaulée par tout le personnel de la société qui édite la revue (SER), il y a aussi les membres du comité de rédaction qui apportent un inestimable soutien à l'élaboration des dossiers et bien sûr les innombrables auteurs qui prêtent leur plume et leur savoir à chaque numéro. Autant de compagnons avec lesquels j'ai eu la chance de cheminer pendant plus de neuf ans à Christus ! Alors, bien qu'heureuse des nouvelles perspectives qui s'ouvrent pour moi, ce n'est pas sans regrets que je leur fais mes adieux ainsi qu'à vous, lecteurs, qui cheminez avec nous et nous encouragez à continuer la route.