Les églises orthodoxes sont pleines de peintures murales. Le programme iconographique peut ne pas être immuable, les représentations principales se trouvent néanmoins à des endroits définis de l'église. Les peintures ne parviennent pas jusqu'au sol de l'édifice, la dernière partie du programme iconographique, avec les images des saints, s'arrête à la hauteur de la tête des fidèles. L'assemblée ecclésiastique constitue une unité indissoluble des fidèles, par l'intermédiaire des saints, avec le Christ pantocrator. Pour un orthodoxe, une église sans peintures murales ou, a minima, des icônes portatives est inimaginable. Le récent phénomène de l'art abstrait ou des murs blancs dans les églises catholiques1 ne peut représenter pour les orthodoxes qu'une nouvelle victoire de l'hérésie iconoclaste ou, autrement dit, de l'aniconisme juif. Il n'est évidemment pas nécessaire de décrire la place centrale de l'icône dans la théologie, le culte et la piété populaire des orthodoxes. Quiconque se rend dans un pays orthodoxe la constate au premier regard. Cette réalité doit être reconnue sans toutefois être idéalisée.

Une peinture liturgique et ecclésiastique

Cette observation ne signifie bien sûr pas que tous les types de peinture figurative à sujet religieux appartiennent à l'art liturgique et sont donc acceptables dans l'Église. La réaction de Fiodor Dostoïevski devant le tableau de Hans Holbein le Jeune, Le Christ mort au tombeau (1521),