Élie le Thesbite, qui a fermé le ciel par sa parole ; Élie le thauma­turge, qui a multiplié farine et huile pour une veuve qui l’héber­geait, et dont il a ressuscité le fils ; Élie le grand prophète, à qui Dieu répondit en faisant descendre le feu sur son sacrifice devant tout Israël et qui a massacré les prophètes de Baal ; Élie l’homme de Dieu, dont la prière a rouvert le ciel pour en faire descendre la pluie ; Élie qui, au comble de son exaltation, a couru miraculeusement devant le char d’Achab ; ce grand Élie, à la menace d’une femme, Jézabel, fuit au désert. Là, il se laisse choir sous un genêt, il demande la mort et dit : « Assez ! Maintenant, Seigneur, prends mon être ! » (1 R 19,4). Repu de fatigue et de désespoir, il s’abandonne au sommeil, mais un ange vient le toucher et lui souffle : « Lève-toi ! Mange ! » Sitôt redressé, il aperçoit près de sa tête un pain d’épeautre et une cruche d’eau ; il mange, boit, mais se recouche ; l’ange l’invite à se refaire des forces : « Oui, le chemin est trop long pour toi ! » Élie se met en marche, et au terme de quarante jours et quarante nuits de prière et de jeûne, il arrive, exténué, au mont Horeb. Dieu l’y attend.
 
 

Élie vu par les Pères de l’Église

 
Cette séquence d’Élie en proie au découragement et réconforté par la double venue d’un ange, avant sa rencontre avec Dieu à l’Horeb, n’a pas beaucoup retenu l’attention des