Au départ de cette réflexion, nous observerons les deux définitions du mot « événement » telles que les propose un dictionnaire historique de la langue française. Cela pourra sans doute nous aider à réfléchir aux différences qui peuvent exister entre la manière dont bouddhistes et chrétiens se situent devant l'« événement », qu'il soit personnel ou collectif. Voici ces définitions : 1. « Fait auquel vient aboutir une situation » ; 2. « Fait d'une certaine importance pour l'être humain, de par son caractère exceptionnel » 1.
La première de ces définitions est très sobre et ne dit absolument rien de l'importance du « fait » en question. C'est presque comme si elle reconnaissait que l'importance ou la non-importance de l'événement dépendait d'abord du regard que l'on porte sur lui. En effet, et nous en avons sans doute tous fait l'expérience, le même événement qui laisse certaines personnes indifférentes peut être bouleversant pour d'autres... La seconde définition met en valeur le caractère important, voire exceptionnel, du « fait » en question, ainsi que son rapport avec l'homme. D'une certaine façon, au simple « fait », elle ajoute une interprétation de ce qui se passe. L'événement, en ce sens, fait partie d'une histoire — personnelle ou collective — et la marque. Certains événements peuvent parfois même l'infléchir, et c'est pourquoi l'on porte sur eux un regard tout à fait particulier.
De manière générale, on peut dire — mais avec beaucoup de prudence — que l'« événement » est d'abord, pour les bouddhistes, ce « fait auquel vient aboutir une situation » et, pour les chrétiens, un « fait d'une certaine importance pour l'être humain, de par son caractère exceptionnel ». L'incise : « mais avec beaucoup de prudence »