Devant l’avenir, en général, les jeunes ont « bon espoir ». C’est ainsi que les caractérisait Aristote, et c’est pour cela, ajoutait-il, qu’il est difficile de leur enseigner la philosophie morale. D’entrée, le « bon espoir », l’« insouciance », une certaine « naïveté » devant l’avenir, allant de pair avec une authentique générosité, semblent former le « portrait-robot » de la jeunesse (et pas seulement celui du temps d’Aristote). C’est particulièrement vrai des jeunes des milieux favorisés que l’on rencontre au sein des différents réseaux ignatiens, mais aussi, me semble-t-il, des jeunes en général ; même si, dans un monde interconnecté, beaucoup sont conscients des difficultés objectives qu’ils rencontreront pour bien vivre.
 

Le désir d’être aimé


Bien sûr, il faut compléter cette première esquisse par d’autres traits plus critiques et moins flatteurs communément rapportés au sujet des jeunes de notre temps :
• Ils manquent d’intérêt pour les autres et pour ce qui se passe dans la société ; ce à quoi ils sont encouragés, il est vrai, par l’individualisme ambiant.
• Ils reconnaissent qu’ils sont centrés sur eux-mêmes et leur petite tribu, via ordinateur, « chat », télévision, téléphone portable.
• Ils se définissent eux-mêmes comme la génération de « l’orgasme inachevé », qui cherche la satisfaction sans jamais la trouver, parce qu’ils zappent sans cesse d’un centre d’intérêt à un autre.
• Ils ont besoin de la protection de leurs parents, tout en voulant être indépendants. Ils se veulent « indépendants », sans être assez « autonomes ».
• Leurs passions sont éphémères et superficielles.
• Ils sont connectés en permanence et en un sens condamnés à la réussite, mais la nature de cette « réussite » fait rarement l’enjeu d’un questionnement.

L’exemp