C'est une question sociale et politique mais aussi spirituelle : comment l'Esprit est-il présent à notre façon de dire l'Histoire ?

Pour Ignace de Loyola, récit et histoire convergent dans l'amour du temps présent, temps de la décision pour Dieu. Produire le récit de son histoire personnelle et de l'histoire collective mobilise l'affectivité et permet de se décider à la suite du Christ. Ce travail intérieur de la mémoire s'opère dans la prière. La manière de raconter l'Histoire ou même de se raconter est le fruit d'un discernement ou l'autre et l'avenir sont présents. On existe spirituellement aussi par les choix et l'histoire qu'on fait et qu'on promeut avec d'autres.

Porteuses de la promesse de vie faite par Dieu (l'Alliance), la Bible et l'Histoire chrétienne nous rappellent qu'il n'y a pas d'avenir sans espérance. Celle-ci se fait l'expression de l'Alliance quand nous sortons de la poursuite immédiate de nos intérêts individuels et si, acceptant de nous ouvrir à Celui qui vient, nous recevons de lui notre foi dans la capacité humaine à construire ensemble aujourd'hui les conditions de demain. L'accueil partagé de la Parole fonde les relations d'une fraternité nouvelle en quelque culture que ce soit.

Favorisons l'action de l'Esprit qui rassemble et permet d'aller de l'avant, afin que ce soit ses forces qui prennent le dessus et non les puissances de désintégration et de mort qui, quant à elles, n'offrent aucune promesse d'avenir.