CHRISTUS N°249
-
En 1993, un an avant les premières élections nationales qui allaient le porter à la présidence de l'Afrique du Sud, Nelson Mandela recevait chez lui la visite impromptue de l'équipe de rugby d'East London. Interrompant son travail, il s'est immédiatement rendu disponible pour saluer chaque joueur, quand on lui a passé un appel téléphonique urgent. On l'informait de Johannesburg que le secrétaire général du parti communiste sud-africain, un dirigeant très populaire de l'ANCÂ [1], venait d'être assassiné par un Blanc. L"événement pouvait déclencher une guerre civile. L"appel terminé, Mandela n"en a pas moins repris sa conversation, plaisantant avec les rugbymen. Puis il a regagné son bureau pour étudier les mesures à prendre. Le soir-même, c'est lui et non le chef de l'Etat, Frederik De Klerk, qui passait à la télévision et tenait à la nation des paroles d"apaisement et de fermeté qui évitèrent le drame. Ce jour-là, Mandela a pleinement conjugué sa courtoisie et sa bienveillance à l'égard de ses visiteurs avec l'immense autorité morale dont il jouissait.
Un tempérament riche et complexe
Bienveillance et fermeté sont indissociables chez Mandela, et sont probablement les clés de sa réussite dans le...
Mots clés :
Bien commun
Bienveillance
Dignité
Lire la suite