En ces jours où tant de nos contemporains se découvrent travaillés par l’inquiétude, ce numéro fait réentendre la voix inspirante de la Bible. L’Écriture nous rappelle que la succession de crises n’est pas un fait nouveau, que toute existence connaît son lot d’épreuves. Vivre, c’est aussi apprendre à affronter les tempêtes. Mais, pour cela, nous ne sommes pas sans secours. Tel est le message que nous transmettent les auteurs bibliques : l’enjeu est d’apprendre progressivement à nous laisser aider par Dieu. Car il en faut des encouragements et des éclairages pour voir émerger un sens lorsque les difficultés nous assaillent. Or, la Bible ne cesse de raconter des histoires de déserts arpentés, de tempêtes surmontées et de vie qui l’emporte envers et contre tout. En ce sens, ses pages deviennent source d’une espérance renouvelée.

Jusqu’à ce jour, la revue Christus n’avait jamais consacré de numéro ni de hors-série à la Bible. Il nous a paru opportun de remettre en valeur cette si grande richesse contenue dans les centaines d’articles bibliques publiés dans la revue depuis sa création, et dont ce hors-série livre un aperçu.

Introduction

Avec la Bible, traverser les épreuves - Thierry Anne

Lire la Bible

La Bible, relecture de l’histoire d’Israël - Jean-Louis Ska

Pour que la Bible reste un livre dangereux - Anne-Marie Pelletier

Fidélité de Dieu, réponse des hommes

Un Dieu qui tient parole - Michel Quesnel

Un point de passage - Jean-Marie Carrière

L’engagement de la foi - Bernard Rey

La prière dans l’attente - Jacques Guillet

La traversée des épreuves

Perdre ses repères - Anne-Marie Aitken

L’expérience du prophète Élie - Éliane Poirot

Esther ou la revanche des petits - Jean-Louis Ska

Jonas, Jésus et Paul dans la tempête - Chantal Reynier

Les tentations de Jésus - Jean-François Baudoz

L’évangile des boiteux - Jean-Pierre Lemaire

« Il leur échappa tout nu » (Marc 14, 52) - Dolores Aleixandre

Le cri de l’humanité croyante

La révolte du psalmiste - Carmélites de Mazille

La lutte avec Dieu - Eberhard Jüngel

La prière dans la tentation - Jacques Guillet

L’angoisse du Christ - Albert Vanhoye

Rejeté des hommes et de Dieu - Jacques Guillet

Trouver l’espérance

Jésus, la maladie et la mort - Jacques Guillet

« Va avec la force qui est en toi ! » - Remi de Maindreville

Les chemins de la providence dans la Bible - Alain Marchadour

La joie dans l’œuvre de Luc - Juan Manuel Martin-Moreno

Lecture de l’Apocalypse - Christoph Theobald

*Ce hors-série n'est pas compris dans les abonnements à la revue Christus

Vers l’unification

En janvier 2003, la revue Christus publiait un numéro intitulé « Psychologie et vie spirituelle » qui remporta un tel succès qu’en 2006, la rédaction le transforma en hors-série, afin d’en enrichir le dossier. Au lieu de le réimprimer tel quel une nouvelle fois, nous avons préféré en offrir une version revue et augmentée. Car, seize années plus tard, plusieurs éléments ont évolué, du nouveau est advenu en nos comportements et en notre environnement.

« Distinguer pour unir »

Le numéro initial était sous-titré « Distinguer pour unir ». Il s’agit bien en effet d’aller explorer cette zone énigmatique au plus profond de nous-même, car il y a là un enjeu de maturité et de liberté.

Oser regarder les mouvements ou pensées qui nous débordent, nous dérangent et même nous déplaisent peut demander un certain courage. Nous n’avons pourtant pas à craindre de considérer ce qui se déroule dans notre vie intérieure, tant dans sa dimension spirituelle que dans sa dimension psychique. Pour ce qui est de la dimension spirituelle, une connaissance de nos arcanes intérieurs s’appuie sur un discernement continu ; ce travail ne nous épargne pas le combat spirituel. Pour ce qui est de la vie psychique, une intelligence dans le domaine de la psychologie nous permettra de nous repérer face à ce que nous éprouvons intérieurement. Nous serons ainsi en mesure d’aborder de manière plus sereine et franche les tiraillements et incohérences internes, d’être  moins esclaves de telle pulsion ou de tel fantasme, de nous sentir mieux armés face à telle désolation.

Oser considérer les relations possibles entre les dimensions psychoaffectives et spirituelles est la seconde étape de ce travail. Autant nous avons à bien distinguer ce qui relève de la psychologie de ce qui relève de la vie spirituelle, autant nous reconnaissons être une seule et même personne. Notre conviction est que Dieu est présent également en notre chemin d’unification. L’unification – que nous pourrions nommer aussi articulation heureuse – est gage en effet d’un élan dans la vie et vers les autres. Autant la vie psychique ignorée et mal soignée peut-elle devenir un frein au déploiement spirituel, autant son intégration peut-elle devenir un atout. Ce hors-série a cette humble ambition d’aider chacun en ce sens et plus encore d’offrir du soutien à ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont appelés à tenir une position d’aide envers autrui.

« Rien de nouveau sous le soleil », vraiment ?

Depuis 2006, du nouveau est apparu. Premièrement, nous sommes sortis du tout psychanalytique. Désormais, nous constatons la pluralité des approches psychothérapeutiques, au point qu’il peut nous arriver de nous interroger sur la pratique qui sera la plus adaptée à la situation d’une personne en demande de soutien. Nous observons aussi combien la psychothérapie s’est démocratisée.

Deuxièmement, nous observons de profondes évolutions sociétales. Le concept de la société liquide^[1] s’avère très pertinent ; certains qualifient même nos contemporains d’hommes de sable^[2].

Troisièmement, la succession des révélations concernant les crimes sexuels, violence et abus en tout genre a mis au jour la part sombre qui nous habite tous. Elle a aussi interrogé plus d’un sur sa propre conduite, sur les garde-fous dont il dispose, sur l’attention collective à laquelle il se doit. Nous sommes enjoints à davantage recourir aux sciences humaines, à la psychologie en particulier.

Ces bouleversements sociétaux, auxquels s’ajoutent l’état de notre planète, les pandémies et les guerres, entament en profondeur notre foi dans les technologies, la possibilité d’une vie tranquille et même l’espérance.

L’ampleur et la profondeur de ces nouveautés nous convoquent à un grand réalisme, à une modestie aussi, et à une approche interdisciplinaire (une des recommandations du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église [Ciase]). Tout comme nous avons à articuler en chacun de nous les différentes dimensions de notre être, de même, pour aider quelqu’un qui le demande, il est bon de savoir tenir notre place soit d’accompagnateur soit de psychothérapeute, mais sans oublier la complémentarité de ces deux approches. La psychologie, par exemple, peut tenir en éveil notre écoute spirituelle. Elle peut aussi nous conduire à évoquer auprès d’un retraitant la possibilité de recourir à une aide psychologique. Par ailleurs, l’accompagnateur, qui serait mis à mal dans un accompagnement ou atteint au niveau de ses propres fragilités psychoaffectives, devrait avoir le réflexe de solliciter une supervision psychologique et non pas seulement spirituelle. Cette situation illustre ce à quoi nous-mêmes, en Église, sommes appelés : sortir d’un éventuel vase clos ou de l’entre-soi^[3].

Joie et espérance, malgré tout !

Parler du rapport entre les dimensions psychologiques et spirituelles de nos vies nous convoque à l’ouverture. C’est aussi une invitation à considérer la place de Dieu, qui vient nous rejoindre dans le composé entier de nos existences.

Reconnaître nos fragilités est finalement source d’espérance. Car personne ne peut plus alors surdéterminer sa mission. Il n’est qu’un seul Dieu, laissons-lui la place, ainsi qu’aux si nombreux moyens humains à disposition.

NOTE :

^[1] Sygmunt Bauman, La vie liquide, Le Rouergue – Chambon, 2006 (Fayard, 2013), et Le présent liquide. Peurs sociales et obsession sécuritaire, Seuil, 2007.

^[2] Catherine Ternynck, L’homme de sable. Pourquoi l’individualisme nous rend malades, Seuil, 2011.

^[3] Voir Collectif, J’écouterai leur cri. Cinq regards de femmes sur la crise des abus, Éditions de l’Emmanuel, 2022, en particulier l’article d’Agata Zielinski, pages 115-119.

SOMMAIRE

Introduction

Vers l’unification - Thierry Anne

La sanctification dépend-elle du psychisme ? - Louis Beirnaert

Accompagner l’homo viator - Jacques Arènes

Du spirituel et du psychologique - Dominique Salin

Approches psychologiques

D’abord s’aimer soi-même - Maurice Bellet

Vie psychique ou vie spirituelle ? - Bernard Pottier et Dominique Struyf

Distinguer la désolation de la dépression - Pedro Mendoza Busto

Venir à la parole - Nicole Fabre

L’humain en ses paradoxes

Le temps du désir - Denis Vasse

Loi et sexualité - Françoise Bordes et Pierre-Pascal Gaudet

L’enjeu des « troubles dans le genre » - Julie Saint Bris

Le plaisir d’être insatisfait - Nicole Jeammet

L’excuse et l’aveu - Jean-Claude Sagne

L’acédie dans la tradition spirituelle - Claude Flipo

Le Christ médecin - Jacques Guillet

Trouver sa vie en vérité

Entretien sur l’accompagnement spirituel - Claude Flipo et Odilon de Varine

Décision bonne, décision heureuse - Dominique Bertrand

Récit de mon élection - Jérôme Nadal

Désolation spirituelle ou dépression - Brigitte-Violaine Aufauvre

Les larmes dans la prière - Geneviève Perret

Illusion et vérité dans le renoncement - Louis Beirnaert

Le chemin qui conduit au bonheur de cette vie - Vincent Huby

Se haïr, se trouver - Marie Balmary

Perdre sa vie pour la trouver - Bernard Pitaud

Voici la 7ème édition du hors-série sur l’accompagnement spirituel, devenu un best-seller de Christus, dont le succès auprès des lecteurs ne faiblit pas depuis sa première édition en 1992. En trente ans cependant, du nouveau est apparu et nous ne pouvons plus parler de manière tout à fait identique de cette mission singulière. Les temps récents nous ont par ailleurs appris que cette relation de compagnonnage spirituel peut malheureusement être dévoyée et même pervertie. Dans l’objectif de répondre aux enjeux actuels nous avons décidé de proposer une édition revue et augmentée de ce numéro.

Ce hors-série reprend ainsi peu ou prou tous les grands articles qui en ont fait la qualité et l’intérêt. Signés de grands noms (Jean Daniélou, Louis Beirnaert, Maurice Bellet, Maurice Giuliani, Michel Rondet, etc.), ils esquissent au fil des pages, un art de l’accompagnement et du discernement des esprits. Ils précisent aussi la place de la psychologie. A ces textes qui n’ont pas perdu de leur pertinence, s’en ajoutent d’autres qui embrassent les questions : de l’emprise, de la dimension psycho-affective, de la supervision, du rapport à la loi, de la place de l’Ecriture sainte et de l’accompagnement des jeunes adultes.

Plus que jamais, l’accompagnateur est encouragé à prendre appui sur d’autres que lui-même. Ce numéro lui assure un soutien.

Plus que jamais la personne accompagnée doit être consciente de ce qu’elle est en droit d’attendre de cette relation d’aide et du cadre qui lui est offert. Le cadre lui assure le respect de sa liberté pour une plus grande croissance spirituelle.

Tous gagneront à découvrir la beauté de ce service à la vie fraternelle et à mieux connaitre ses risques afin de s’en prémunir.

SOMMAIRE

Accueillir les mouvements contradictoires qui cohabitent en soi n’est pas tâche aisée. Que faire de notre lassitude quand on voudrait servir, de nos ressentiments teintés de haine alors qu’on aspire à aimer ? Nous nous désirons pacifiés et pourtant nous nous savons tiraillés intérieurement par des forces contraires. Malgré tout cela notre aspiration à nous tourner vers la vie n’en demeure pas moins réelle, sans cesse renaissante. Une issue pacifiée serait-elle donc possible ?

Ce hors-série de Christus propose de faire résonner l’appel à vivre, d’indiquer un mouvement possible, de dire également ce qui caractérise cette « vie en plénitude ». Pour cela, il est bon de prendre conscience de ce qui nous affecte. La tradition spirituelle tout comme les approches psychologiques actuelles nous encouragent à cultiver cette attitude de contemplation de soi-même. C’est bien ainsi qu’Ignace fit en son temps. Alors osons nommer ce qui nous habite : l’aspiration à la vie mais également nos tendances à laisser parler son contraire. Certes cela nous amène à repérer qu’un combat se livre au plus profond de nous-mêmes. Mieux nous connaître, nous accueillir tels que nous sommes avec nos failles et nos forces afin de pouvoir saisir la promesse de vie qui est faite à chacun, voilà ce à quoi ce numéro invite. N’est-ce pas simplement cela vivre en plénitude ?

Si des articles, tirés du riche fond de Christus, se focalisent sur des moments précis de notre cheminement, d’autres, comme des respirations, illustrent comment une vie entière avec ses hauts et ses bas peut être le réceptacle de la promesse de vie même au plus sombre de notre existence.

SOMMAIRE

À l’image de nos vies… - Sœur Samuelle

Présentation

Entrer dans la promesse de vie - Jean-Luc Fabre

Aspirer à vivre

Tout commence aujourd’hui - Sylvie Germain

Vivre à son rythme - Nathalie Sarthou-Lajus

Vivre en plénitude - Françoise Le Corre

Parcours d’un alcoolique - Respiration - Remi de Maindreville

Considérer l’humain en sa complexité

La résistance spirituelle chez les Pères du désert - Placide Deseille

La marque du vivant en nous - Philippe Jeammet

De l’idôle à l’icône - Xavier Thévenot

L’accompagnement de Claire - Respiration - Une accompagnatrice

L’épreuve du combat intérieur

De la pauvreté des autres à nos pauvretés intérieures - Nicolle Carré

« Je ne parviens pas à me reposer » - Laurent Ysèbe

Veilleur, où en est la nuit ? - André Louf

La tentation du découragement - Dominique Salin

Ruptures et désolation spirituelle - Remi de Maindreville

La haine qui nous habite - Lytta Basset

Évangéliser la peur - Marguerite Léna

Sortir de la désolation spirituelle - Anne Stalé

Combattre le découragement - Isabelle Le Bourgeois

La promesse de vie

L’enfance est toujours devant nous - Paul Houix

Une force de résurrection - Étienne Grieu

L’espérance, ou l’ouverture de l’avenir - Geneviève Comeau

Maîtrise de soi et abandon - Bernard Pitaud

En étant là pour autrui de cette façon si particulière qui consiste à lui prêter l’oreille, nous contribuons à rendre nos sociétés plus humaines. L’écoute est une expérience personnelle dans laquelle chacun est appelé à entrer, tant pour écouter que pour être écouté, mais c’est aussi une expérience collective, expérience qui reprend et poursuit le geste créateur. Cette troisième édition revue et augmentée de notre hors-série consacré à l’écoute honore ces deux dimensions. Afin d’illustrer l’écoute dans sa pratique, ce numéro ouvre sur des récits puis il rappelle que, dans l’écoute de la parole de Dieu, nous trouvons une matrice de cette pratique. Hier comme aujourd’hui, la tradition spirituelle dans sa diversité a déployé ce geste comme un service rendu à l’autre. Il est bon, en ces temps, de finir sur la promesse qu’ouvre le chemin de l’écoute communautaire, pour tout croyant et pour l’Église.

Par son oeuvre, dont Christus garde une trace précieuse, Maurice Bellet demeure un passeur de vie au service d'une foi qui respire.

Il entraîne le lecteur dans une marche frayant un chemin de liberté. Dans ses lignes jaillit à nouveau de l'Evangile une Parole vive et féconde. Si Maurice Bellet a fait partie de l'équipe de rédaction de Christus pendant vingt ans (1965-1985), c'est une vie entière qu'il a consacrée à l'écriture, à la lecture ainsi qu'à l'écoute. Jusqu'à sa mort, il a accueilli avec bienveillance celles et ceux qui venaient lui apporter leurs souffrances ; son accueil était comme "la prise de terre" de cet homme à la foi et à la bonté profondes. 

Avec la même attention, il prêtait l'oreille aussi bien à "la voix de fin silence" murmurée dans la parole de Dieu qu'aux personnes qui venaient le trouver. Fort de ces deux "écoutes", il a tracé pendant un demi-siècle un chemin inédit dont témoigne ce hors-série de Christus.

Le discernement n’est pas d’abord une démarche intellectuelle, une technique éprouvée ou même l’application de valeurs morales. Dans la dynamique d’une vie orientée par l’Evangile et dans l’esprit des Exercices spirituels d’Ignace de Loyola, il s’agit de repérer les mouvements intérieurs qui surgissent en nous pour distinguer ceux qui sont signes d’un surcroît de vie, de ceux qui apportent avec eux le découragement et la paralysie intérieurs.
Discerner, c’est faire le tri dans les aspirations ou les résistances que suscite en nous un choix. Il nous faut pour cela libérer nos facultés d’analyse des attachements mal placés qui peuvent les altérer, car c’est en désirant vraiment la décision qui viendra que nous accomplissons ce que la foi chrétienne appelle la volonté de Dieu.

L'autre tient une place centrale dans notre vie. Tantôt complice, tantôt rival, il éveille en nous des sentiments mêlés et pourtant lui seul peut nous appeler à sortir de nous-même. Notre identité se construit avec les autres.

Or la place faite à l'autre est menacée quand l'emporte le sentiment d'être perdant dans la relation. A cause de nos peurs, la construction sociale est en danger alors qu'il nous faudrait imaginer ensemble un avenir commun. Le décentrement de soi au profit du prochain procure une joie qui est une expérience de l'Esprit. 

Cette expérience fait l'objet de nombreux articles dans Christus. Ce hors-série en réunit quelques-uns pour éclairer dans toute sa dimension spirituelle la question de la place que l'on fait à l'autre, en soi et hors de soi.
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La miséricorde est l’excès de l’amour gratuit de Dieu et de sa justice.
Ce hors-série décline différentes facettes de la bonté de Dieu, notamment à travers la figure de Jésus Christ qui en est l’expression ultime. Il nous faut passer par la contemplation de l’amour infini du Seigneur pour comprendre ce à quoi nous sommes appelés. Non pas à nous poser en juges de nos frères, ce que Jésus lui-même s’est  refusé  à  faire,  mais  à  accueillir  le  message  révélé par le Christ et nous faire, à notre tour, médiateurs de la miséricorde  divine  en  contribuant  au  soin  des  corps  et des âmes.
Servir  les  pauvres,  soigner  les  malades,  consoler  les affligés,  accompagner  les  mourants,  pardonner...  sont autant d’œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles qui  sont  illustrées  dans  ce  numéro.  
Nous  verrons  ainsi que  mettre  notre  cœur  à  l’écoute  de  toutes  les  pauvretés  tant  matérielles  que  physiques,  psychiques  et  spirituelles, afin de les soulager, est notre seul moyen d’incarner l’amour agissant de Dieu.

Les évolutions de la famille soulèvent de nombreuses questions dont les enjeux humains nous mettent devant des choix parfois vertigineux. On n'attendra pas ici l'exposé d'une spiritualité familiale, ni la justification spirituelle d'un modèle de famille tiré des Ecritures et de la tradition. Il n'y en a sans doute pas. Dieu ne dit pas ce que « doit » être une famille, il invite à y vivre de son amour. Ce hors-série veut éclairer la manière dont la famille tisse des liens durables.
Comment la parole de Dieu peut-elle guérir et ouvrir ces liens à un vivre-ensemble plus évangélique ? De sa naissance à la mort, chacun peut faire de la vie qu'il reçoit et qu'il donne une expérience de l'Esprit. En libérant d'attachements trop immédiats, l'Esprit ouvre à une vie relationnelle plus vaste. La famille est ainsi ouverture sur l'avenir et terreau privilégié de l'espérance. Pour le chrétien, la famille n'a pas sa fin en elle-même.

L’Eucharistie est signe de la rencontre vivante que le Christ propose à chacun dans l’Église. Et cette rencontre faite d’impressions, de sentiments, de mouvements intérieurs, s’opère avec lui, à travers les gestes et les paroles qu’il nous a laissés. L’accueil, le pardon et le respect de l’autre y sont expérimentés, une parole qui nous précède et nous dépasse y est intériorisée en communauté.
L’Eucharistie peut alors devenir ce repas attendu, désiré, où le Christ refait nos forces en habitant toujours davantage notre chair et nos relations. Ces dernières décennies, le rayonnement d’une présence eucharistique discrète, mystique, a ainsi illuminé des pages magnifiques de la mission de l’Église, à travers sa présence active auprès des populations délaissées. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes se sentent appelés à une vie eucharistique, en mettant en œuvre un nouveau « vivre ensemble » qui implique de croire, espérer, partager, célébrer.

Le premier pas de la démarche de ce hors série nous amène à accueillir ce regard du Créateur qui donne aux hommes sa parole et son souffle. Se recevoir de l'environnement naturel qui ouvre à la confiance, telle est la toute première position de l'homme au monde.

Ajuster son regard sur l'environnement ouvre aussi au discernement. Car il faut toute une éducation intérieure pour refuser de jouer la terre contre le ciel, ou inversement. L'expérience du désert, l'épreuve du temps, le goût de la forêt et de la méditation modulent alors notre regard en lien avec celui du Christ et forgent en nous une manière d'habiter la terre.

Habiter la terre, c'est habiter "en elle" avec un respect, une sobriété, une simplicité dans ce que nous exigeons, prenons, recevons d'elle. Mais c'est aussi habiter "avec elle" et prendre soin d'elle. La Contemplation pour obtenir l'amour, au terme du parcours des Exercices spirituels, offre une manière de le vivre au quotidien dans l'amour et la foi.

Ce hors-série est né d’un désir de revenir aux sources spirituelles de la pédagogie ignatienne. Tout part en effet de l’expérience de saint Ignace de Loyola telle qu’il la fait partager dans les Exercices spirituels. On verra dans ce volume comment, malgré la distance dans le temps, les premiers collèges jésuites du XVIe siècle et les actuels établissements ignatiens sont animés par le même esprit. Pédagogie du désir, de la décision, a priori de bienveillance, souci de la personne, exercices développant le goût et les sens intérieurs, accompagnement, excellence, relecture : tels sont quelques-uns des grands thèmes développés ici en 35 courts articles. Fruit d’une étroite collaboration entre le Centre d’Études Pédagogiques Ignatien et la rédaction de Christus, ce hors-série a été pensé autant pour les lecteurs en quête de nourriture spirituelle que pour les enseignants passionnés par les nouvelles pratiques pédagogiques.    

La façon dont nous comprenons nos propres « choix de vie » a profondément évolué ces dernières décennies. Poids des circonstances, enjeux affectifs, changements culturels ont leur part. Pourtant, ce sont bien des choix audacieux - anciens ou récents - qui orientent, à tout âge, nos existences.
Dans ce hors-série, nous souhaitons éclairer le devenir des choix que chacun a été amené à faire pour vivre selon l’Évangile. C’est ainsi que nous proposons des repères pour mieux comprendre le sens des choix que chacun est amené ou a été amené à faire au cours de son existence. Le mariage comme la vie presbytérale et religieuse sont longuement abordés et interrogés, tout comme le divorce, le remariage, le célibat ou les ruptures de voeux.
Pour éclairer cette question, Christus a proposé une enquête auprès de ses lecteurs. Nous en rendons largement compte de leurs très riches réponses. Si la plupart des articles ici rassemblés sont tirés du fonds de la revue, certains ont été écrits spécialement pour ce hors série.

Proposer un regard spirituel sur le corps répond à une double nécessité. Fortement valorisé et mis en scène, le corps est en effet devenu un véritable enjeu scientifique. Pour autant, n’assiste-t-on pas à un nouvel oubli du corps ? Derrière l’objet médical, derrière la performance inlassablement recherchée, derrière la foison d’images désincarnées, que devient le corps humain, sexué, fécond, aimé, limité ?
C’est d’abord par le recueillement que l’on peut réparer cet oubli. C’est par là que Jésus vient révéler la tendresse de Dieu à celui qui l’appelle, avec sa lèpre, son infirmité, ses mauvais penchants. C’est par là que s’inscrivent nos joies et nos blessures.
Signes par excellence de l’Incarnation, les sacrements sont la nourriture spirituelle de notre corps et nous ouvrent à la vie fraternelle. Ainsi se façonne, avec la multitude des autres croyants, un Corps de louange que le Christ engendre dans le monde pour célébrer la gloire de son Père.

La formule est provocante. Pourtant, toute la tradition spirituelle témoigne du bonheur fécond et de la liberté accrue qu’il y a à « chercher et faire la volonté de Dieu ». Expression de l’amour créateur pour nous, cette volonté ne se déchiffre qu’au prix d’une démarche de foi. La volonté de Dieu est d’abord un appel, peu perceptible mais aussi doux et encourageant que le « murmure d’une brise légère ». Et elle se donne à entendre dans l’Alliance : « Ma nourriture, dit Jésus, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé. »
« Vouloir ce que Dieu veut » est donc moins un programme de recherche et d’action qu’une humble réponse de reconnaissance : qu’est-ce qui dans ma vie relève de l’Esprit de Dieu et construit ce règne d’amour? qu’est-ce qui s’y oppose?
À travers une rigoureuse sélection des articles tirés du fonds de Christus, ce hors-série précise et décrit chaque étape de cette aventure spirituelle qui nous permet de dire au terme : « Que ta volonté soit faite. »

Trois étapes que tout vivant est appelé à parcourir, sur un chemin existentiel qui est aussi un appel à la foi. Car la vieillesse n’est pas seulement le temps où les forces s’en vont. Elle ouvre aussi à la gratitude pour tout le bien reçu, elle est invitation à la reconnaissance du Donateur. Alors, désirer mourir entre les mains du Père devient possible, dans la foi en la résurrection promise. Dans le Christ, la gloire du Dieu plus grand nous attend.
À quelle expérience intime ouvre la vieillesse? À quel moment le travail de la mort nous demande-t-il de discerner les signes de la vie en nous mais aussi en nos proches? Comment accueillir la Vie qui vient de Dieu et qui nous conduit à Lui? À quelle Gloire sommes-nous promis dès à présent ?
Après le grand retentissement des numéros « Mourir, entre tes mains » (n° 184, octobre 1999) et « Vieillir, le temps de la reconnaissance » (n° 196, octobre 2002), ce recueil de vingt-huit articles, tirés du fonds de Christus, approfondit l’aventure humaine de la Pâque.

Ce hors série veut faire droit à ces trois dimensions : Marie dans l’Evangile ; Marie, figure de l’Eglise ; Marie entre toutes les femmes. Sans cesse reprise au fil des articles, la méditation du mystère de Marie dans les Ecritures crée comme un thème musical. S’il est parfois souterrain, il réapparaît toujours avec éclat, de façon inattendue ; ses multiples variations donnent de la saveur et du poids à l’écoute de la Parole : la beauté de Marie, la beauté de son itinéraire, surgit des Ecritures et s’offre dans ces pages.
Le primat de l’amour, pour Marie, est signifié dans le don total qu’elle fait d’elle-même. Sa maternité virginale ne cesse d’interroger nos existences, leur fécondité, à l’intime de nos choix. Voilà pourquoi la virginité et la chasteté chrétiennes sont abordées avec force dans ce numéro. Ainsi, le visage maternel, virginal et sponsal de l’Eglise transparaît dans la multitude de ses enfants, quelle que soit leur vocation. Dans un troisième temps, nous avons tenu à laisser s’exprimer le génie chrétien d’un certain nombre de femmes dans leur relation à Marie. Femmes consacrées, femmes prophètes, elles ont profondément renouvelé le visage de l’Eglise. A travers elles, la Mère de vérité et de vie ne cesse de donner le Christ au monde et le monde au Christ. Comme un prolongement du cinquantenaire de " Christus ", ce hors série était en préparation de longue date. Le passage à Dieu de Jean Paul II vient lui donner un autre sens : il est notre hommage à celui qui, inlassablement, a médité le mystère de celle à qui, dans le Christ, il avait voué sa vie : " Totus tuus ". Insistant dans l’encyclique " Redemptoris Mater " (1987) sur le caractère intérieur du pèlerinage de l’Eglise, il écrivait : " C’est justement dans ce cheminement, ce pèlerinage ecclésial à travers l’espace et le temps, et plus encore à travers l’histoire des âmes, que Marie est présente, comme celle qui est “heureuse parce qu’elle a cru”, comme celle qui avançait dans le pèlerinage de la foi, participant comme aucune autre créature au mystère du Christ. Le Concile dit encore que, “intimement présente (...) à l’histoire du salut, Marie rassemble et reflète en elle-même d’une certaine façon les requêtes suprêmes de la foi”. Au milieu de tous les croyants, elle est comme un “miroir” dans lequel se reflètent “les merveilles de Dieu” (Ac 2,11) de la manière la plus profonde et la plus limpide. "

Le propre d’une revue n’est-il pas de « revoir », ou de « relire » ce qui a été vécu ? Ce numéro spécial, fruit du colloque des cinquante ans de Christus, propose, à travers son histoire, la relecture d’un demi-siècle de la vie spirituelle dans l’Église de France. Ces années mouvementées, qui ont connu le Concile, la crise des années 70, l’avènement des sciences humaines, la sécularisation, le retour à la prière et, plus largement, à la vie spirituelle, ont profondément marqué les étapes de la rédaction de Christus.
Ces pages alertes, écrites par des rédacteurs qui se tinrent sur la brèche, jettent une vive lumière sur les enjeux spirituels d’alors et sur ceux d’aujourd’hui. Ils évoquent aussi les grands témoins, écrivains et auteurs, qui ont cherché à les éclairer de leur foi et de leur intelligence spirituelle.
Cet acte de mémoire, qui est une contribution à l’histoire de l’Église, est aussi un acte d’espérance, une invitation au discernement des dynamismes de l’Esprit Saint à l’oeuvre en ce temps.

La voie ignatienne a ouvert un chemin d’union à Dieu au coeur de l’action. « Il faut trouver Dieu en toutes choses », disait saint Ignace. Ainsi, les tâches quotidiennes peuvent devenir le lieu de cette union dans l’amour et le service.

Les textes ici rassemblés illustrent comment cette voie a été balisée d’Ignace à Clorivière, de la Renaissance à la Révolution, en particulier en France, jusqu’à la suppression de la Compagnie de Jésus. Ils demeurent d’une grande actualité, montrant combien une mystique chrétienne authentique, loin d’être une évasion, est un chemin de croissance et de liberté dans le monde même.
Il revenait à Christus, en cette année cinquantenaire de sa fondation, de recueillir de son fonds les articles les plus remarquables de cette tradition vivante. On y trouvera, avec des textes anciens significatifs, des articles de Rahner, Giuliani, Certeau devenus introuvables, et d’autres contemporains.
En ces temps incertains qui, de bien des façons, ressemblent à ceux d’Ignace, ces écrits toujours jeunes peuvent éclairer la quête mystique actuelle de leur dimension chrétienne.

La question du mal demeure, avec des traits nouveaux, source particulière d’agnosticisme. Alors que les uns, après Voltaire, en concluent que le Dieu tout-puissant est indifférent à la souffrance des hommes, les autres, après la Shoah, pensent simplement que le Dieu tout-aimant est impuissant à changer le cours des choses. Mais la foi ne se reconnaît ni dans cette image d’un Souverain distant, ni dans celle d’un Visiteur de malade. Devoir d’incroyance ? Bien plutôt urgent appel à dépasser les figures simplistes d’un dieu bien ordinaire, somme toute à notre image, pour interroger le Dieu de Jésus Christ. Quelle puissance n’a-t-il pas mise en oeuvre dans la passion et la résurrection du Christ, prenant tout sur lui pour vaincre le mal en sa racine et le transformer en bien !
Puisant dans son fonds, Christus reprend ici une série de 22 articles, choisis parmi les plus significatifs et signés des noms les plus qualifiés (en particulier dans les numéros sur la souffrance et sur le mal, devenus introuvables).

Rarement, dans l’histoire de l’Église, un emblème religieux aura été aussi controversé que celui du Sacré Coeur. Tour à tour évoqué comme un appel à l’intériorité du « coeur à coeur » avec le Christ, comme l’image désuète d’une piété sentimentale ou comme un drapeau à couleur de croisade, ce symbole refait surface d’une façon qui nous interroge. Entre la contemplation du côté ouvert de l’évangile, la dévotion aux plaies du Christ du Moyen Âge et la spiritualité du Coeur de Jésus de l’époque moderne, il y a bien une continuité, une insistance de la foi qui ne cesse de parler aux mystiques comme aux gens simples.
Ce hors-série, développant un numéro publié en 1988 lors des anniversaires de Paray-le-Monial, invite à redécouvrir la richesse de cette spiritualité : le Coeur révélé dans la Bible, l’histoire d’une tradition très liée à l’esprit ignatien, les questionnements récents, et enfin la tradition revisitée, telle qu’elle se présente aujourd’hui dans la vie de nombreuses communautés chrétiennes.

Les Exercices ne sont pas seulement un best-seller. Ils ont été donnés si souvent et ont produit de tels fruits qu’ils sont devenus une référence de la spiritualité chrétienne.
Ignace mettait par écrit ce qui, tiré de son expérience, pouvait servir à d’autres. Ainsi sont nés les Exercices. Et aussi les nombreux commentaires de ce petit livre si dense, dont on trouvera ici une sélection. Beaucoup se sont reconnus dans ces essais où d’autres se sont risqués, et y ont trouvé une aide pour approfondir le parcours. Tel un battement d’ailes, ils emportent là où souffle l’Esprit.

Les chrétiens ont redécouvert la prière. Ils savent, en ce tournant du siècle où tant d'hommes sont tourmentés par le vide intérieur, qu'ils sont appelés à vivre jusqu'au bout l'aventure de la foi. Or on ne saurait la vivre sans être homme et femme de prière.

Rencontre tant désirée et tant redoutée, qui suppose que l'on quitte les rivages rassurants des formules récitées ou des émotions partagées, pour durer en solitude devant le Père qui voit dans le secret.

Bien des obstacles viennent contredire ce désir : le rythme de la vie, les soucis, le conformisme ambiant. Bien des promesses, pourtant, le raniment : "Combien plus le Père du ciel donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui l'en prient." Sur la base d'une enquête sur la prière et de plus de mille réponses analysées, Christus propose une sélection de vingt-cinq articles publiés dans ses numéros, ou inédits, choisis pour éclairer le chemin. Des pistes pour recommencer, ou persévérer.

Ce reccueil rassemble des notes et pratiques ignatiennes, élaborées par une équipe sur une période de neuf ans, pour aider ceux et celles qui donnent les Exercices spirituels. Ses vingt-cinq auteurs, jésuites, religieuses, laïcs, tous praticiens expérimentés, suivent pas à pas le livre de saint Ignace, en faisant ressortir pour aujourd'hui sa pédagogie spirituelle.

Il complète deux autres hors-série de Christus : "L'accompagnement spirituel" (n°153HS), qui concerne la pratique pastorale en dehors de la retraite, et "Aimer davantage" (n°186HS), qui propose une lecture suivie des Exercices. Ni commentaire, ni directoire, ce hors-série propose des outils et des manières de faire, permettant à chacun de trouver dans l'Esprit Saint sa pratique personnelle.

Il offre aussi à ceux et celles qui ont fait les Exercices spirituels l'occasion d'une relecture et d'un approfondissement de leur expérience, selon la pédagogie de la répétition chère à saint Ignace.

Il suffit d'aimer, dit-on. Mais qu'est-ce que l'amour ? Et comment mettre au service de l'amour authentique, qui est l'âme de toute vie spirtiuelle, ce formidable réservoir d'énergie que sont les forces souvent anarchiques de l'affectivité, des émotions et des passions ?

Voilà bien une question brûlante, qui concerne autant les éducateurs que les accompagnateurs de la vie spirituelle : après avoir promu l'engagement comme critère de la vie chrétienne, voici que l'on revient au sentiment. Aimer, ce serait éprouver. Mais la confusion des sentiments est le domaine qui requiert de façon la lus urgente le discernement spirituel.

Bien des maîtres chrétiens, qui furent des psychanalystes de l'âme humaine, se sont penchés sur cette alchimie spirituelle par laquelle les passions, trouvant leur véritable objet, se transmuent dans l'amour. Sciences humaines et tradition chrétienne se retrouvent ici pour éclairer le chemin.