Tibor Bartok

SAINT JOSEPH, DANS LA MYSTIQUE DE LALLEMANT
01 JUILLET 2016
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Tibor Bartok
C’est un lieu commun que de rappeler le rôle que saint Joseph remplit dans la conscience et la pratique religieuses du Grand Siècle. Patron des mourants, des pestiférés et de nombreux métiers artisanaux, il l’est aussi des mystiques. Les origines de son culte en France remontent à Gerson. Pourtant, une véritable dévotion au saint ne s’y répand qu’avec les spirituels du XVIIe siècle, eux-mêmes poussés par la Vie de sainte Thérèse d’Avila, grande dévote au père nourricier de Jésus1. Les jésuites de l’époque n’économisent pas non plus leur imagination, en inventant des théories et des pratiques pour célébrer les grandeurs de saint Joseph et invoquer sa protection universelle. Louis Lallemant (1588-1635) ne réserve pas beaucoup de place au père putatif de Jésus dans les conférences qu’il donne à Rouen entre 1629 et 1631 en qualité d’instructeur du Troisième An. Ces conférences sont recueillies par deux tertiaires, Jean Rigoleuc et Jean-Joseph Surin, et éditées plus tard par Pierre Champion sous le nom de Doctrine spirituelle. Saint Joseph n’y apparaît textuellement que sept fois. C’est une présence apparemment modeste, mais pas anodine. Champion, qui a composé une Vi...
SAINT JOSEPH, DANS LA MYSTIQUE DE LALLEMANT
CHRISTUS N°251
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Tibor Bartok
C’est un lieu commun que de rappeler le rôle que saint Joseph remplit dans la conscience et la pratique religieuses du Grand Siècle. Patron des mourants, des pestiférés et de nombreux métiers artisanaux, il l’est aussi des mystiques. Les origines de son culte en France remontent à Gerson. Pourtant, une véritable dévotion au saint ne s’y répand qu’avec les spirituels du XVIIesiècle, eux-mêmes poussés par la Vie de sainte Thérèse d’Avila, grande dévote au père nourricier de Jésus 1 . Les jésuites de l’époque n’économisent pas non plus leur imagination, en inventant des théories et des pratiques pour célébrer les grandeurs de saint Joseph et invoquer sa protection universelle. Louis Lallemant (1588-1635) ne réserve pas beaucoup de place au père putatif de Jésus dans les conférences qu’il donne à Rouen entre 1629 et 1631 en qualité d’instructeur du Troisième An. Ces conférences sont recueillies par deux tertiaires, Jean Rigoleuc et Jean-Joseph Surin, et éditées plus tard par Pierre Champion sous le nom deDoctrine spirituelle. Saint Joseph n’y apparaît textuellement que sept fois. C’est une présence apparemment modeste, mais pas anodine. Champion, qui a composé une V...