Philippe ROBERT

SAINT VINCENT DE PAUL
CHRISTUS N°229
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Philippe ROBERT
À cause de Pierre Fresnay peut-être, nous gardons souvent de « Monsieur Vincent », l’inlassable adversaire des misères du XVIIe siècle, une image douloureuse et tendre. Voici un livre qui se propose d’enrichir ce pastel de tons plus vigoureux. L’auteur négligeant la piste biographique, cette vigueur ne vient pas d’un récit qui mettrait en scène, à frais nouveaux, l’intrépidité de l’apôtre, la liberté du pédagogue ou l’audace du fondateur. C’est plutôt la vigueur d’une exploration en eau profonde : à travers une étude bien charpentée des écrits du saint, sous l’homme d’action, nous découvrons l’homme d’oraison. Le coeur qui rend ses mains si actives. Larges extraits de lettres ou de conférences, où Vincent se révèle maître de sagesse, tout à la fois digne fils de rudes laboureurs landais et fidèle disciple de Celui qui s’est fait le pauvre des pauvres. Il veut transmettre un feu à d’autres, l’Esprit de Jésus qui l’a lui-même embrasé. D’où ces envols, ces exhortations pétris d’Évangile, où il pourra tout aussi bien être question de couteau que de pomme, au gré d’une imagination chaleureuse et inventive....
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QUESTIONS SUR L’AMOUR DE DIEU
CHRISTUS N°218
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Philippe ROBERT
Éd. et prés. H. Laux. Desclée de Brouwer, coll. « Christus », 2008, 198 p., 19 euros. Surin est mort quelques mois seulement, semble-t-il, après avoir achevé cet ouvrage. On lui trouvera des accents d’ultima verba ; ils en font aisément un beau livre. Mais c’est plus encore : un grand livre. Du beau livre, on signalera la composition vigoureuse, toute pédagogique. Trente-et-une questions, traitées pas à pas, rangées en trois parties équilibrées, qui invitent le lecteur à aimer Dieu, purement, parfaitement, « le cherchant en toutes choses » (I), proposent des moyens pour mettre en oeuvre ce désir (II), avant de suggérer les grâces qui jaillissent sur la route entreprise (III). Un but, un chemin, des fruits : rien de plus traditionnel, d’autant que l’auteur puise au trésor commun des Écritures, des Pères de l’Église, du Carmel, des Ignatiens… Beau livre, qui donne aux citations un impact souvent très personnel, lorsque Surin trouve en saint Paul un mystique plus qu’un théologien, ou lorsqu’il relit les Constitutions jésuites comme texte spirituel. L’ouvrage déplore la raison des savants autant que la tiédeur des prudents : pourquoi « borner l’amour », fixer des limites au cheminement intérieur ? N...
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RANCÉ
CHRISTUS N°218
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Philippe ROBERT
Perrin, 2006, 402 p., 22 euros. Un bel avenir ecclésiastique s’offrait à ce filleul de Richelieu. Armand-Jean de Rancé (1626-1700) avait le profil rêvé : prestance, savoir, ambition… Voilà qu’en 1657 il renonce brutalement aux vanités du monde. De façon baroque et sublime, nécessairement : pas de demi-teinte, dans un siècle passionné par les conversions spectaculaires et les récits de morts édifiantes.  En réformant le monastère cistercien de la Trappe (Normandie), Rancé va pouvoir codifier cet art de mourir au monde. Méprisante à l’égard des accommodements « gothiques » postérieurs, jugés bien tièdes, sa Règle prétend surtout revenir à la source pure, l’ascèse des Pères du désert. Elle attire d’ardents athlètes de Dieu, catégorie « champions en agonie ». Et le succès est prodigieux, car le Grand Siècle contemple la Trappe comme un Versailles pour soleil noir : étiquette implacable, jardins à thèmes, intrigues de Cour assassines et feutrées… L’Abbé suscite des polémiques passionnées ; prélats et rois prennent parti ; Rancé se voudrait loin de ces misères. Mais le moyen de se dérober ? En pleine q...
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À LA TABLE DES CONFESSIONS
CHRISTUS N°216
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Philippe ROBERT
On attend de cet article le témoignage d’un confesseur ; ce sera indissociablement le témoignage d’un pénitent. Cette double expérience donne seule la parole, elle qui fait la joie et la confusion du confesseur : il est lui-même un pécheur pardonné. À certaines heures, sentir la haine couler en soi comme un poison aide à mieux accueillir, sans dégoût et sans peur, ceux qui viennent à leur tour, devant Dieu, confesser la haine. Le Rituel Romain du sacrement de ré­conciliation 1 invite pénitent et confes­seur à recourir aux Écritures lors du dialogue qui conduit au pardon sa­cramentel. Sans toujours connaître explicitement cette proposition, bien des pénitents s’y conforment : il leur est comme naturel de prendre au mot celui qui est la Parole de salut. La Bible donne des mots (« Je me présente, dit la vieille dame, je suis la soeur aînée de l’Enfant prodigue »), des mots d’apaise­ment à entendre, des mots d’exigence à se redonner. Ces mots viennent d’un livre écrit par d’autres, relu par d’autres au long des siècles. Dès lors, la dif­ficulté, la souffrance, le péché qu’ils aident à exprimer, loin de nous couper de l’humanité, nous y replongent, dût notre or...
Mots clés : Corps Haine Mal Pardon Psaumes Réconciliation (confession) Sacrement
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PETITE VIE DE MADAME ACARIE
CHRISTUS N°213
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Philippe ROBERT
Préf. D. Poirot. Desclée de Brouwer, 2005, 201 p., 14,50 euros. L’aventure mystique du XVIIe siècle doit beaucoup à Madame Acarie, cet ouvrage le rappelle à point nommé. Et si le terme Petite vie le situe dans une collection désormais connue, disons tout net qu’il en suggère mal les grandes qualités de clarté et de chaleur communicative. Mêlant harmonieusement analyses et anecdotes, illustrations et rappels chronologiques, l’auteur sait rendre les saveurs souvent violentes de l’époque, et le lecteur suit sans peine les méandres d’une vie passionnante comme un roman. Un roman d’abord bien parisien — le Paris traumatisé de l’après-guerres de religion — où ne manquent à « la belle Acarie » ni intrigues de cour, ni rapts, ni chutes de cheval. Mais, dès le début, tout est en place pour qu’il devienne un vigoureux récit d’itinéraire spirituel : la jeune femme porte au coeur un désir de Dieu qu’elle va mettre en oeuvre avec une humilité, une détermination étonnantes, pour la plus grande édification de ses proches (François de Sales, Bérulle, etc.). Sa prière est une source de grâces mystiques qu’elle ne peut pas toujours dissimuler : l’auteur suggère que, dans ces ravis...
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BÉRULLE ET LA QUEST ION DE L’HOMME
CHRISTUS N°212
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Philippe ROBERT
Préf. J. Dujardin. Cerf, coll. « Théologies », 2005, 196 p., 22 euros. La saveur de cet ouvrage paraît d’abord incertaine à cause de la personnalité même de Bérulle : l’homme est loin d’avoir le charisme — et la plume inventive — de son presque contemporain François de Sales. Surtout, écueilplus rude encore, cette étude ne se veut pas qu’historique. Elle examine favorablement la pertinence pour aujourd’hui d’une spiritualité dont « servitude » est le maître mot, alors que cette notion heurte la sensibilité actuelle… La lecture achevée — par une conclusion synthétique lumineuse —, force est de constater l’apaisement de nos réticences. Certes, on retrouve dans les écrits de Bérulle la passion quelque peu rigoriste qu’il déploya pour implanter en France le Carmel réformé, puis l’Oratoire : l’homme apparaît chez lui esclave de son néant, comme créature et comme pécheur. Mais sa vie spirituelle l’oriente résolument vers le Christ. Et, dans l’anéantissement partagé qu’est l’Incarnation, Bérulle reconnaît le Christ parfait serviteur et adorateur, indissociablement Fils et vassal, entraînant les hommes de la vassalité &agrav...
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LES URSULINES D'ANNE DE XAINCTONGE
CHRISTUS N°207
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Philippe ROBERT
Publications de l'Université de Saint-Etienne, coll. « CERCOR », 2003, 448 p., 42 €. La lecture d'une thèse universitaire est-elle nécessairement rébarbative ? Faisons l'expérience inverse en lisant le travail qu'a réalisé Marie-Amélie Le Bourgeois, bien connue des lecteurs de Christus, sur la fondatrice de sa congrégation, la Dijonnaise Anne de Xainctonge (1567?-1621). Certes, les érudits y trouvent grasse pâture les annexes sont généreuses Mais le lecteur « ordinaire » y fait son miel, régulièrement soutenu par de bienfaisants paragraphes de synthèse dès les premiers chapitres, qui mènent des vierges consacrées de l'Antiquité chrétienne aux religieuses de la Contre-Réforme L'auteur rend perceptible la lente élaboration, au long des siècles de chrétienté, du carcan qui engonçait la vie consacrée féminine lorsqu'Anne se sentit appelée à suivre le Christ. Toute la thèse est là, ou là le suspense : comment une femme pourra-t-elle concilier un appel à la vie religieuse avec son désir de liberté, désir qu'elle juge fondateur de cet appel, et parfaitement incompatible avec l'obligation de la « sainte clôture » ? Mais résumons la thèse, quitte à tu...
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BOSSUET
CHRISTUS N°203
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Philippe ROBERT
Pemn, 2003, 747 p., 25 €. Pour honorer Bossuet mort en 1704, voici une biographie millésimée, aussi érudite que simple de ton. Avec elle, voici l'homme, descendant de la chaire où le cantonne notre imaginaire. Courageux, infatigable et fidèle, il fut de tous les combats politico-religieux : protestantisme, gallicanisme, quiétisme, etc. Au gré des événements, il avait choisi d'épouser les deux plus grandes causes, celle de Dieu et celle du Roi-Soleil. Mais au risque de les confondre et de perdre toute mesure. Bossuet n'a pas seulement illustré les splendeurs du Grand Siècle, il a contribué à ses misères. Il connut des triomphes et des camouflets ; il dépensa des trésors d'éloquence et de mesquinerie ; il se montra impitoyable et généreux, sublime et partial. Le théologien redoutable fut un oncle naïf, roulé, en pleine querelle quiétiste, par un petit prêtre paillard. L'orateur de feu était un directeur spirituel délicat, invitant à cultiver le goût du bonheur... Et ces déroutants contrastes permettent de conseiller cet ouvrage à d'autres lecteurs que les amateurs d'Histoire. Pourquoi ne pas en faire une lecture spirituelle ? Non que l'auteur ait voulu édifier en évoquant le destin du grand homme. Il s'interdit autant l'hagiographie que...
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LA FORMATION SPIRITUELLE DANS LES DIOCÈSES
CHRISTUS N°199
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Philippe ROBERT
En matière de formation spirituelle, comme en toute chose d'ailleurs, le diocèse de Nancy ne prétendra jamais être exemplaire. Ce n'est pas dans le tempérament lorrain. La saveur de l'expérience nancéienne peut être cependant révélatrice de ce qui s'élabore, ici et là, dans l'Église de France. C'est à ce titre qu'elle est proposée au début des pages qui suivent, avant d'inviter à des dégustations plus générales. Mais nous sommes bien d'accord : si la tarte aux mirabelles est un régal, c'est parmi d'autres. Passons par la Lorraine À Nancy, tout a commencé par la fin. La fin du Cénacle. Après celle de la Visitation, avant celle du Carmel. Tristesse dans le diocèse. Fin d'une longue histoire commune (depuis 1854) entre cette congrégation et les Nancéiens : les retraites de première communion, le parc si apaisant, les sœurs à qui l'on pouvait venir parler... Nostalgie affectueuse ? Pas seulement. Par vocation, le Cénacle était un lieu de vie spirituelle. De nombreux permanents d'Église 1 venaient « s'y poser », on venait y apprendre à prier, à écouter la Parole, à faire ses premiers pas dans le discernement spirituel. Et plus si affinités : depuis des années, les religieuses s'entouraie...
Mots clés : Eglise Expérience spirituelle Foi Media Pédagogie
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DIEU AU XVLLE SIÈCLE
CHRISTUS N°199
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Philippe ROBERT
Ed. H. Laux et D. Salin. Editions Facultés jésuites de Paris, 2002, 295 p., 20 €.   Cet ouvrage est la trace écrite, soigneusement retravaillée, d'une session pluridisciplinaire donnée sous le même titre au Centre Sèvres en septembre 2001. Avant d'être conquis, le lecteur devra donc triompher du préjugé tenace selon lequel un ouvrage collectif serait fatalement une monstruosité littéraire, d'une architecture (baroque ?) sans cohésion interne... Ce préjugé vaincu, on se réjouit de découvrir des textes qui semblent s'être donné pour but de raviver notre goût des œuvres classiques. Avantage d'une telle architecture on y pénètre par la porte de son choix, qu'elle se nomme Descartes, Monteverdi, Fénelon ou Spinoza, avant de reprendre une lecture plus fidèle au plan d'ensemble. On vérifie alors que loin d'être un obstacle à une réflexion unifiée, l'interdisciplinarité se révèle stimulante et savoureuse : Galilée pour mieux sonder le secret d'un Vermeer ? Molière pour s'interroger sur... la pédagogie pastorale ? Le Grand Siècle amplifie majestueusement les évolutions suscitées par les époques antérieures, avec, dans tous les domaines, l'expérience pour fonder la démarche de...
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LA CONTRE-RÉFORME ET LES CONSTITUTIONS DE PORT-ROYAL
CHRISTUS N°198
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Philippe ROBERT
Cerf, coll. « Histoire », 2002, 240 p., 29 €. Heureux qui ouvrirait ce livre en ignorant tout du drame de Port-Royal ! Comme l'auteur n'en révèle rien avant l'heure, il croirait simplement découvrir un couvent français du XVIIe siècle, choisi parmi d'autres pour illustrer la mise en œuvre du Concile de Trente dans la réforme de la vie religieuse. En suivant la méthode de F.E. Weaver, il se pencherait sur les sources et les versions successives des Constitutions dont le couvent voulut se doter. Et à travers les avatars d'un texte constamment malmené, c'est avec une stupeur croissante qu'il découvrirait les vicissitudes d'une vie communautaire en butte à la méfiance, à la jalousie, puis à la hargne destructrice des puissants du royaume. La dédramatisation du récit n'est pas une ruse littéraire Elle naît de la rigueur du plan suivi, qui interdit toute anticipation prématurée des faits. D'où la dissipation progressive de l'imagerie officielle, on pourrait presque dire du fantasme « Port-Royal », temple exécrable des excès de piété austère. Au fil des pages, les clichés tombent, les nuances s'imposent : un profond mouvement de réforme animait Port-Royal bien avant l'affaire janséniste. En amont de Saint-Cyran et de ses épigones, la sp...
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LES PAUVRES NOUS EXCÈDENT
CHRISTUS N°234
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Philippe ROBERT
Bayard, coll. « Christus – Spiritualité et politique », 2012, 140 p., 15 €.   Nous excéder. Est-ce nous exaspérer, suscitant tour à tour lassitude et répulsion ? Est-ce nous dépasser, avoir un plus grand poids d’humanité ? Et d’abord, ces pauvres, qui sont-ils ? Dès la quatrième ligne, on le sait ; pas de faux-fuyant pudique ou sulpicien : il s’agit des gens de rien, de ceux qui ratent tout, qui s’enivrent, qui injurient, qui puent. Des misérables. Il est donné au jésuite Philippe Demeestère, leur compagnon, de déployer la portée mystique de cette misère excédante. La vraie mystique jaillit d’une expérience individuelle, infiniment subjective, pour rejoindre le plus universel. Peut-on croire, sans romantisme ni complaisance spirituelle, que les exclus de la société disent le coeur de l’humanité ? Le fil conducteur de cet ouvrage est une chronique – un parcours de mémoire chaleureuse, entre genèse et exode – de La Margelle, une association qui crée un lieu de vie ouvert à des SDF (en région parisienne d’abord, puis, à partir de 1994, dans un village de Haute-Marne). ce n’est pas le récit d’une alternance d’échecs et de réussites, entre squat et bergerie, où l&r...
TRAVAILLER À SE REPOSER
CHRISTUS N°239
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Philippe ROBERT
 Travailler à se reposer. Pour un peu, l’entreprise semblerait rejoindre les défis qui font la gloire de grands artistes : peindre l’obscurité, raconter l’indicible, mettre en musique le silence… Plus que la gloire cependant, les pages qui suivent voudraient suggérer que ce travail et ce repos concernent le bonheur. Elles présenteront, pour nous donner du cœur à l’ouvrage, un lecteur attentif de la Bible et des femmes du temps de Jésus. Puis s’approcheront des petits enfants : irions-nous les en empêcher ? Se reposer comme Dieu Entrons, tout d’abord, dans cette question avec les Écritures : s’agissant du repos, au commencement est le sabbat. Au mont Sinaï, lorsque Moïse transmet solennellement à son peuple dix paroles de la part du Seigneur (le Décalogue), celle qui institue la loi du sabbat est de loin la plus développée. Elle est aussi la seule à fournir une justification du commandement qu’elle édicte. La Parole vient du fond des âges, la Loi relève du devoir de mémoire : à l’aube des temps, Dieu a vécu le sabbat, l’homme vivra donc le sabbat.   Tu te souviendras du jour du sabbat pour le sanctifier. Pendant six jours, tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage ; mais le septième jour es...
CONFESSER LA HAINE
CHRISTUS N°250HS
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Philippe ROBERT
On attend de cet article le témoignage d'un confesseur ; ce sera indissociablement le témoignage d'un pénitent. Cette double expérience donne seule la parole, elle qui fait la joie et la confusion du confesseur : il est lui-même un pécheur pardonné. À certaines heures, sentir la haine couler en soi comme un poison aide à mieux accueillir, sans dégoût et sans peur, ceux qui viennent à leur tour, devant Dieu, confesser la haine.Le Rituel romain du sacrement de réconciliation1 invite pénitent et confesseur à recourir aux Écritures lors du dialogue qui conduit au pardon sacramentel. Sans toujours connaître explicitement cette proposition, bien des pénitents s'y conforment : il leur est comme naturel de prendre au mot celui qui est la Parole de salut. La Bible donne des mots (« Je me présente, dit la vieille dame, je suis la sœur aînée de l'enfant prodigue »), des mots d'apaisement à entendre, des mots d'exigence à se redonner. Ces mots viennent d'un livre écrit par d'autres, relu par d'autres, au long des siècles. Dès lors, la difficulté, la souffrance, le péché qu'ils aident à exprimer, loin de nous couper de l'humanité, nous y replongent, dût notre orgueil en souffrir. (On peut si vite mettre son orgueil – et faire son malheur...