GALILÉE ET LES JÉSUITES
CHRISTUS N°226
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Philippe LÉCRIVAIN
Vouloir traiter ce sujet brièvement est une gageure, du fait de sa complexité, mais plus encore en raison des interprétations contrastées auxquelles il donne lieu. Pour certains, la cause est entendue : l’Église catholique a condamné, emprisonné et martyrisé Galilée, un astronome génial qui avait démontré que la Terre tourne autour du Soleil, ce qu’elle refusait d’admettre au nom des Écritures. Pour d’autres, « l’affaire Galilée », dont bien sûr les jésuites sont les principaux protagonistes, est un tournant symbolique. Pour d’autres encore, les choses doivent être au contraire réexaminées. Ceux-ci sont de plus en plus nombreux et, depuis une vingtaine d’années, les articles et les livres allant dans ce sens se multiplient.
L’autorité du Collège romain
Grâce à leurs préoccupations scientifiques et pédagogiques, les jésuites ont rapidement été conduits à réfléchir aux problèmes épistémologiques qui se posaient alors, à distinguer le simple recours à l’expérience et les expérimentations, et à montrer que ces deux conceptions donnent à l’expérience des fonctions différentes. En effet, si, da...
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Catholicisme
Compagnie de Jésus
Eglise
Foi
Politique
Sagesse
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PEDRO ARRUPE, SUPÉRIEUR GÉNÉRAL DES JÉSUITES (1965-1983)
CHRISTUS N°226
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Philippe LÉCRIVAIN

Lessius, coll. « Au singulier », 2009, 495 p., 24 euros.
Est-il besoin de présenter Pedro Arrupe (1907-1991) qui a occupé une place de première importance dans l’Église postconciliaire ? Ce Basque, après avoir commencé des études de médecine, décida d’entrer dans la Compagnie de Jésus. Cependant, la situation pour les ordres religieux étant devenue difficile en Espagne, il doit poursuivre ses études de philosophie et de théologie dans d’autres pays. Celles-ci achevées, il est envoyé au Japon où il arrive avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Il est à Hiroshima quand explose sur cette ville la bombe atomique. Médecin, aidé des novices dont il est le Père Maître, il donne aux blessés les premiers soins. Cette expérience, on s’en doute, le marquera à jamais. Devenu provincial, il participe à la 31e congrégation générale de son ordre et, à sa grande surprise, est élu préposé général.
Se situant résolument dans la mouvance du concile Vatican II, aidé de ses collaborateurs, il entreprend de transformer profondément la Compagnie qui s’était un peu endormie dans un certain conservatisme. Ce grand vent de renouveau en affole beaucoup en Espagne...
TROIS SUPÉRIEURS GÉNÉRAUX
CHRISTUS N°217
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Philippe LÉCRIVAIN
Le 5 janvier 2008 se réunira à Rome la 35e Congrégation générale de la Compagnie de Jésus qui devra élire le 30e Préposé général. Dans l’histoire de l’Ordre, un tel événement permet aux jésuites d’aujourd’hui de revivre la délibération et le discernement de leurs compagnons accomplis en 1539. « Allons-nous rester unis alors que nous sommes déjà envoyés en mission dispersés ? Si oui, allons-nous promettre l’obéissance à l’un d’entre nous ? »
Cette expérience fondatrice a été mise en forme dans les trois dernières parties des Constitutions de la Compagnie de Jésus. La IXe définit, avec sa dynamique interne, la tâche propre du supérieur général : être « responsable de tout le corps » et « se consacrer au bien universel ». Elle décrit aussi les qualités du Préposé général « en vue de l’édification ». Sa qualité spirituelle et morale, avec le sérieux de sa formation et la clarté de son jugement, lui permettra de servir ses compagnons et d’orienter leur travail apostolique. Le texte précise : « Si manquaient quelques-unes des qualités énumérées...
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Catholicisme
Compagnie de Jésus
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Justice
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Obéissance
Pauvreté
Politique
Résurrection
Saint Ignace de Loyola
Spiritualité ignatienne
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PIERRE FAVRE
CHRISTUS N°215
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Philippe LÉCRIVAIN

Ce livre de Dominique Bertrand, s.j., un bon connaisseur de la tradition ignatienne, est fort original. Son but est de dessiner un « portrait spirituel » de Favre, qui ne soit ni une biographie érudite, ni une hagiographie convenue. Sa présentation est convaincante, même si ses élans rhétoriques égarent un peu le lecteur. Le « portrait » retenu est celui d’une sanguine où Favre est montré parmi les premiers compagnons. Si sa présence physique impressionne (« le cou de taureau, les yeux profonds qui, même de trois-quarts, regardent en face »), elle peut, selon l’auteur, aider à « mettre au jour » le mystère de celui qu’il scrute. Pour ce faire, Dominique Bertrand s’explique clairement : « Nous disposerons donc les écrans de l’intérieur vers l’extérieur. Une première partie [“La force des choses”], réemployant les Vies [de saints], mettra en place le cadre, les dates et les actes. Une seconde [“L’intelligence des choses”], fondée sur les écrits, sera autobiographique en vue de laisser toute sa place au Dieu de Pierre Favre, cet homme saint… » Au seuil de la première partie qu’il veut « rigoureuse », l’auteur en fixe les principes : ne pas dépasser le cadre de son sujet (1506-154...
UNE HISTOIRE OUVERTE
CHRISTUS N°210
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Philippe LÉCRIVAIN
Il est assez traditionnel de présenter les différents instituts 1 en s'attachant au moment de leurs fondations et de montrer comment celles-ci, voulues par Dieu, ont été des réponses appropriées, voire prophétiques, à des questions qui se posaient dans l'Eglise ou la société. Cette approche ne manque pas d'intérêt, mais elle risque de faire oublier, comme l'a rappelé Jean-Paul II, « que la vie consacrée n'a pas seulement joué dans le passé un rôle d'aide et de soutien pour l'Eglise, mais qu'elle est encore un don précieux et nécessaire pour le présent et pour l'avenir du peuple de Dieu, parce qu'elle appartient de manière intime à sa vie, à sa sainteté et à sa mission » 2.
Les instituts au sein d'une Eglise locale
Selon Paul Ricoeur, tout corps social est régi par deux fonctions primordiales dont l'une a pour visée l'intégration et l'autre l'innovation 3.
Ceci se retrouve au sein de l'Eglise locale qui est, comme on le sait, l'Eglise universelle en un lieu, mais aussi une communauté de communautés. Au concile Vatican II, ces deux logiques de l'Esprit ont été qualifiées de hiérarchique et de charismatique (cf. Lumen gentium, n° 4), mais aujourd'hui, pour éviter toute ambiguïté, on préf&egr...
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Catholicisme
Eglise
Sainte Thérèse d’Avila
Vie religieuse
Universalité
Vocation
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JEAN-BAPTISTE SAINT-JURE
CHRISTUS N°205
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Philippe LÉCRIVAIN
Alors que s'éteignait le père jésuite Saint-Jure (1588-1657) et que s'imprimaient ses derniers ouvrages, Pascal soulevait l'indignation contre les jésuites par ses Provinciales. L'acharnement du polémiste se prolongea encore un an ou deux, puis se calma quelque peu. Il continua cependant à enrichir son arsenal, et, sur une page qu'on peut dater de 1657 ou 1658, il jeta l'un à côté de l'autre Escobar et Saint-Jure 1. Dans ce rapprochement, il faut assurément voir une opposition, même si, n'en déplaise à Pascal, le casuiste jésuite espagnol Escobar ressemblait à Saint-Jure par la sainteté de sa vie. Quoi qu'il en soit, il est clair que, pour l'auteur du rapprochement, Saint-Jure — dont il avait apprécié la Vie de Monsieur de Renty — représentait un type de jésuite et une doctrine spirituelle fort différents de la caricature des Provinciales. Cette note de Pascal n'est qu'un instantané, mais, selon l'historien jésuite Georges Bottereau, elle situe bien le débat à son vrai niveau en nous poussant à nous interroger sérieusement sur l'enseignement d'un jésuite « réel », et non point « virtuel » 2. Saint-Jure est un sage, un grand travailleur et un homme de prière. C'est aussi un homme de goût, sensible par-dessus tout à la bea...
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Eglise
Esprit
Expérience spirituelle
Foi
Jésus-Christ
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FRANÇOIS XAVIER
CHRISTUS N°196
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Philippe LÉCRIVAIN
C’est le 3 décembre 1552, il y a quatre cent cinquante ans, que François s'éteignit sur l'île de Sancian, à quelques encablures de la Chine. L'aube se levait déjà sur le pays tant désiré, mais, dans sa main, brûlait encore cette chandelle qu'Antoine, un jeune Chinois, y avait placée. Quand l'événement fut connu à Rome, Polanco, le secrétaire d'Ignace, écrivit : « La divine bonté [avait suggéré au P. François] ces désirs pour accroître son mérite, mais surtout parce qu'il voulait, à l'imitation du Christ, mourir comme le grain de blé jeté en terre à son entrée en Chine, pour que d'autres recueillent des fruits plus abondants ; mais elle trancha le fil de ses desseins » 1. Cette sobriété se mua bientôt en légende.
Mais laissons cela pour évoquer, à la suite de Xavier Léon-Dufour 2, l'itinéraire de François, en nous en tenant à ses trois moments les plus importants, c'est-à-dire quand il quitte l'Inde pour les Moluques, le Japon et la Chine. Ces trois départs se comprennent certes à la lumière des expériences parisienne et romaine, mais ils nous introduisent aussi à d'autres profondeurs. Le premier marque une rupture décisive ; le deuxième est...
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Amour
Charité
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Discernement
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Exercices spirituels
Saint François Xavier
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LES CAPUCINS
CHRISTUS N°195
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Philippe LÉCRIVAIN
Siloe,2001,283p,19€
Ce livre qui se présente comme un livre de vulgarisation est précieux a bien d'un titre Tout d'abord, il nous présente l'un des plus beaux rameaux de la famille franciscaine La réforme capucine, née en Italie vers 1 525 non sans quelques difficultés, ne tarda pas a se répandre dans toute l'Europe et bien au-delà Aux yeux de beaucoup, alors, les capucins comme les jésuites sont le fer de lance de la Reforme tridentine Introduits en France, ils participent à son grand renouveau spirituel II n'est que de rappeler la place que tinrent, dans le cercle de Madame Acane, la future carmélite de Pontoise, un Benoit de Canfield et le couvent de Saint- Honoré de Paris.
Mais c'est aussi avec beaucoup de talent que l'auteur évoque d'autres grandes figures capucines : Ange de Joyeuse Laurent de Paris, Joseph du Tremblay et Chérubin de Maurienne qui, chacun avec son talent propre surent être des spirituels, des missionnaires, voire des diplomates.
NICOLAS ROLAND ET LES SOEURS DE L'ENFANT JÉSUS
CHRISTUS N°195
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Philippe LÉCRIVAIN
Préf. T. Jordan. Cerf, coll. « Epiphanie », 2001,242 p., 13 €.
Le bienheureux Nicolas Roland (1642-1678) est assurément un homme attachant, qui a su, au cours de sa très brève vie aller simplement à l'essentiel, c'est-à-dire à la charité. C'est aussi un apôtre qu'il convient de replacer au milieu du XVIIe siècle alors que commencent à s'estomper en France les grands élans qui avaient suscité tant de « dévots ».
Bernard Pitaud nous introduit habilement à cette double dimension en présentant l'itinéraire personnel de Nicolas Roland, puis en s'arrêtant plus longuement sur quelques points de sa spiritualité. Au terme de la lecture, on comprend mieux la manière dont la foi et la charité étaient vécues à Reims, en ce temps-là, par un savant théologien qui fut aussi, bien que modestement un remarquable trait d'union entre un Nicolas Barré et un Jean-Baptiste de La Salle.
NICOLAS BARRÉ, MINIME
CHRISTUS N°186
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Philippe LÉCRIVAIN
Quand, il y a six ans, furent éditées les OEuvres de ce frère, certains se sont étonnés que l'on ait peu noté que cet homme avait vécu en un temps de transition sociale et religieusèTTe xviie siècle et notre époque ne sont pas sans analogies. Comme lui hier, nous vivons aujourd'hui de profondes ruptures. Nous sommes invités à renouveler nos représentations et à trouver de nouveaux repères. Cette conviction qui n'est, bien sûr, qu'une hypothèse nous permet de nous tourner vers Nicolas Barré et de l'interroger. Mais il importe de nous laisser surprendre, car, finalement, c'est un minime que nous allons découvrir : un chercheur de Dieu, un missionnaire auprès des pauvres, un fondateur épris de liberté 1.
UN CHERCHEUR DE DIEU
Lorsque Nicolas Barré entre chez les minimes en 1640, son intention est de suivre le Christ en vivant l'Evangile à la manière de François de Paule, leur fondateur. Ces deux hommes sont épris d'absolu. Dans l'Evangile, ce qui les séduit par-dessus tout, c'est la passion, la passion de la croix, la passion de l'amour. En vrais pauvres, ils mettent toute leur confiance en Dieu. Selon leur quatrième voeu, ils pratiquent le jeûne perpétuel « qui purifie l'entendement, élève les sens, et rend le coeur contrit et humil...
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PIERRE-JOSEPH-MARIE CHAUMONOT, COMPAGNON DES MARTYRS CANADIENS & FRANÇOIS-JOSEPH BRESSANI, MISSIONNAIRE ET HUMANISTE
CHRISTUS N°185
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Philippe LÉCRIVAIN
Pierre-Joseph-Marie Chaumonot, compagnon des martyrs canadiens, Bellarmin, 1998, 268 p., 138 F.
François-Joseph Bressani, missionnaire et humaniste, Même éditeur, 1999, 124 p , 74 F.
Bressani et Chaumonot sont beaucoup moins connus qu'un Isaac Jogues ou un Jean de Brébeuf, et il est heureux qu'on leur ait consacré ces deux livres. Ils sont exactement contemporains et arrivent au moment de la quasi-extermination des missionnaires jésuites en 1649. Leurs routes, alors, se séparent Chaumonot reste au Canada où il meurt en 1693, tandis que Bressani rentre en Europe et meurt à Florence en 1672.
Mais, à y regarder de plus près, ces deux compagnons de Jésus sont animés d'un même zèle et portés par une même mystique. L'un est bourguignon et l'autre romain. Le second entre tout jeune dans la Compagnie, tandis que le premier s'était auparavant égaré dans la délinquance. Bressani est un humaniste, et surtout un prédicateur de très haut vol. Chaumonot, quant à lui, est un linguiste et sans doute le meilleur connaisseur de la langue huronne.
Premier missionnaire jésuite italien à oeuvrer dans une équipe exclusivement française, fait prisonnier par les Iroquois, Bressani subit d'atroces tortures et mérite assurément le titre de « martyr vivant » de l'évan...
MOURIR, AU COURS DES ÂGES
CHRISTUS N°184
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Philippe LÉCRIVAIN
Sur un pilier de la cathédrale d'Albi, on lit, depuis le xvr siècle, une inscription qu'accompagne une tête de mort : « Souviens-toi de tes fins dernières. » Cette peinture voisine un Jugement dernier qui comporte un Enfer particulièrement expressif, tandis que les voûtes de l'église figurent le Ciel de gloire. L'ensemble traduit l'angoisse qui saisit les hommes devant la mort à la fin du Moyen Age, manifeste la pastorale que les clercs articulent autour de cette sensibilité et montre que l'histoire s'ordonne en fonction du salut, vers lequel l'Eglise conduit les chrétiens par sa liturgie et ses sacrements. A ce moment, l'espace et le temps de l'au-delà sont clairement définis, tandis que la christianisation du rituel de la mort et des suffrages pour les morts s'avère très largement avancée.
Mais cette composition n'appartient qu'à un moment de notre mémoire occidentale. Comme le suggèrent de très nombreuses études, les attitudes face à la mort et les représentations de l'au-delà ont varié dans le temps. De multiples témoignages nous permettent de connaître les sentiments de leurs auteurs quant à leurs fins dernières et de mesurer ce qui nous sépare d'eux. On dit souvent, en effet, que notre époque occulte la mort et ignore l'au-delà. Mais, sous le...
LES HÉRITIERS D'IGNACE
CHRISTUS N°182
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Philippe LÉCRIVAIN
En quoi l'expérience de Dieu que vous dites faire est-elle aujourd'hui fondatrice d'un nouveau commencement ?... Cette question ne nous vient pas seulement des autres : elle nous est intérieure. Pour y répondre, nous arguons souvent de la valeur de notre « charisme » ou de la qualité prophétique de nos entreprises. Ces propositions sont importantes en soi, mais insuffisantes. Aujourd'hui, la vérité d'une forme de vie est aussi dans la capadté qu'ont ceux qui la mènent de la proposer à d'autres et d'inventer avec eux un nouveau présent. Notre temps est celui d'un tel défi.
Depuis le matin de Pâques, les chrétiens vont de commencement en commencement, pour partager en chaque situation nouvelle ce qu'ils expérimentent. En dehors de ce dynamisme fondamental, la vie des moines, des Mendiants et des religieux des « temps modernes », n'a aucun sens. Ils ont été « donnés » en des temps opportuns pour inviter l'Eglise à répondre avec une fraîcheur évangélique renouvelée aux questions surgies de la société. Antoine, François ou Ignace sont incompréhensibles hors des frontières où ils ont été appelés à faire mémoire de l'Evangile et à devenir, par leur vie et celle de leurs compagnons, les signes viva...
LE PÈRE ANIZAN, PRÊTRE DU PEUPLE
CHRISTUS N°182
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Philippe LÉCRIVAIN
Préf. J.-M. Mayeur. Cerf, coll. « Histoire », 1997, 816 p , 240 F.
Pour certains, il peut paraître d'une importance toute relative que le Père Anizan, un ancien supérieur des frères de Saint-Vincent-de-Paul, ait fondé, le 25 décembre 1918, les Fils de la Charité. Il s'agit là, cependant, d'une authentique conversion. La pensée des « foules perdues », du « mal des délaissés » a saisi Emile Anizan au point d'y voir le « mal de Dieu ». Dans l'histoire de l'Eglise, ce saisissement est l'occasion d'un retournement, voire d'une révolution. La question sociale est devenue une question théologique. Anizan, même s'il n'a pas les mots pour le dire encore clairement, pense qu'il existe une relation étroite entre les pauvres et le Dieu-Trinité. Relire sa vie avec Jean- Yves Moy ne doit pas nous conduire à vouloir dupliquer ses oeuvres multiples, que le temps a marquées. Cela peut, au contraire, nous aider à comprendre comment cet homme de Dieu, qui « vit » le monde d'une façon nouvelle, ne s'est pas laissé enfermer dans les débats obsolètes d'un appareil autoritaire.
Par une lecture assidue des sources, Moy nous introduit dans un moment difficile de l'Eglise de France, que le Père Anizan a vécu au jour le jour. Jeune prêtre, il « s...
DIEU CHANGE EN SES VISAGES
CHRISTUS N°177
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Philippe LÉCRIVAIN
JEAN-NICOLAS GROU
CHRISTUS N°169
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Philippe LÉCRIVAIN
COMME À TÂTONS
CHRISTUS N°162
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Philippe LÉCRIVAIN
IGNACE DE LOYOLA À PARIS (1528-1535)
CHRISTUS N°154
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Philippe LÉCRIVAIN
IGNACE DE LOYOLA, UN RÉFORMATEUR ?
CHRISTUS N°147
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Philippe LÉCRIVAIN
QUAND L'EGLISE CHANGE DE VISAGE
CHRISTUS N°145
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Philippe LÉCRIVAIN
LA MONTÉE DU RIGORISME AUX XVIIÈ ET XVIIIÈ SIÈCLES
CHRISTUS N°134
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Philippe LÉCRIVAIN
LA POLITIQUE DE SAINT IGNACE (PAR D.BERTRAND)
CHRISTUS N°130
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Philippe LÉCRIVAIN
VIVRE EN EGLISE
CHRISTUS N°120
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Philippe LÉCRIVAIN
LES TERRES BLANCHES (L'ÉTAT DE CÉLIBATAIRES)
CHRISTUS N°115
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Philippe LÉCRIVAIN
JOSEPH PIGNATELLI (1737-1811)
CHRISTUS N°235
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Philippe LÉCRIVAIN
En 2014, la Compagnie célébrera le second centenaire de son rétablissement. En 1773, un bref l’a supprimée sans la faire disparaître totalement. En 1801, elle est approuvée en Russie et en 1804 dans le royaume de Naples. Parmi les acteurs de la renaissance, il y a le Français Pierre de Clorivière (1735-1820), mais aussi Joseph Pignatelli de Aragón y Moncayo (1737-1811), un Grand d’Espagne, originaire de Saragosse et élevé à Naples. Les premières années dans la Compagnie Inscrit au collège de Saragosse en 1749 par son frère Joaquín, Pignatelli découvre l’agitation au Portugal où le marquis de Pombal (1699-1782) veut expulser la Compagnie, en France où les Parlements se déchaînent contre elle, mais en Espagne aussi où une hostilité se diffuse dans les milieux marqués par les Lumières. En 1753, contre le gré de sa famille, Pignatelli décide d’entrer dans la Compagnie. Il fait son noviciat à Tarragone, étudie les lettres à Manrèse, la philosophie à Calatayud et enfin la théologie à Saragosse.
L’expulsion par Charles III
Son premier emploi est d’enseigner la grammaire à Saragosse, de secourir les pauvres et les malades, de visiter les prisonniers et d’accompagner les condamn&eacu...
UNE FIDÉLITÉ FONDATRICE
CHRISTUS N°257
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Philippe LÉCRIVAIN
Si la vie monastique, la vie religieuse, la vie consacrée sont données à l'Église, c'est pour constituer une instance de discernement au service du peuple de Dieu. Leur raison d'être n'est pas d'être vues ou imitées mais, par leurs manières de vivre, de faire voir et de raconter la fraîcheur toujours nouvelle de l'Évangile.
Cette vocation, ni les moines, ni les religieux, ni les consacrés ne peuvent se l'approprier, elle est le fait de tous. Reçue de l'Esprit, elle ne peut être qu'imprévisible, désinstallée au sens fort de ce terme, toujours innovatrice. La véritable fidélité n'est pas d'imiter ce qu'ont fait les fondateurs mais de ne pas hésiter à se rendre capable à son tour de créativité évangélique. Or cette créativité-là ne se programme pas, et consentir à ce que la vie repose sur une vocation de l'Esprit, c'est vivre sans cesse dans un dynamisme fondateur. Thérèse d'Avila ne cesse de le répéter : « J'entends dire parfois que le Seigneur a accordé de plus grandes grâces aux saints qui ont vécu autrefois parce qu'ils étaient les fondements de leur Ordre. Et cela doit être vrai. Mais il faudrait toujours considérer que l'on est comme un fondement par rapport à ceux qui viendront par...