Michel Gourgues

JÉSUS ET SON PÈRE
CHRISTUS N°202
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Michel Gourgues
«Nom / Occupation / Type de relation. » C'est habituellement dans cet ordre que se posent les questions relatives au père.   • « Nom du père ». L'information est accessible à tous. Elle relève du domaine public en quelque sorte, même si elle n'apporte rien à la connaissance de quelqu'un, à moins que le nom du père ne soit célèbre, en positif ou en négatif. Jusqu'à la fin de sa vie, celle-ci dût-elle s'étirer jusqu'à cent ans, une personne devra continuer de remplir les casiers et les pointillés prévus pour le nom du père en d'innombrables formulaires, y compris ceux que d'autres auront déjà remplis ou rempliront pour elle, depuis l'acte de naissance jusqu'au registre des décès. Et cette donnée restera disponible pour la postérité, aussi longtemps que les documents d'archives et les listes généalogiques.   • « Fonction » ou « occupation du père ». Cette information est moins fréquente et dit déjà davantage sur quelqu'un, dans la mesure où l'origine et la classe sociale permettent de mieux situer et comprendre une personne. « Qu'est-ce qu'il fait, ton père ?» Le plus souvent, à moins que les circonstances ou les conversations n'y mènent directement, on ne...
Mots clés : Affectivité Dieu Jésus-Christ Père Trinité
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LA VIE ET LA MORT DE JÉSUS
CHRISTUS N°184
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Michel Gourgues
Jésus face à la mort... Commençons par écarter deux fausses pistes. Il ne saurait s'agir, tout d'abord, de retracer une position de type intellectuel face à la mort en général, considérée de façon abstraite comme phénomène universel ou comme témoin inexorable de la finitude humaine. De cela, l'enseignement de Jésus ne porte aucune trace. Ce qu'il évoque maintes fois, au témoignage des récits évangéliques, c'est moins la mort en elle-même que, selon l'espérance qui l'habite, ce sur quoi elle doit déboucher. Jésus paraît en effet considérer comme allant de soi l'existence d'une vie après la mort. Etant don de Dieu, celle-ci ne peut être qu'une « vie éternelle » . « ... et, dans le monde à venir, la vie éternelle » (Me 10,30). A peine est-il fait mention (une seule fois au passage) d'une prise de position quelque peu articulée en faveur de la résurrection des morts, en réponse à des sadducéens enclins à ridiculiser cette croyance. La certitude exprimée alors par Jésus n'a rien d'abstrait, entièrement fondée qu'elle est sur la confiance en la fidélité de Dieu, « car il n'est pas un Dieu de morts mais de vivants » (12,27). Pour le reste, les réaction...