COMME UN FRUIT MÛR
CHRISTUS N°277
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Michel JOSEPH
Jeanne THOUVARD

Deux religieux échangent sur le pardon à partir de leur expérience d'accompagnement des personnes faisant les Exercices spirituels. Dans les Exercices, le pardon n'est pas un préalable à la relation qui va se nouer avec Dieu mais bien un fruit de celle-ci. La découverte de l'amour inconditionnel du Seigneur permet au retraitant de se présenter devant lui avec ses fautes, sans craindre le jugement.
Christus : Dans les Exercices spirituels, le sacrement de réconciliation n'est pas proposé dès le début de la retraite. Comment les retraitants vivent-ils cela ?
Jeanne Thouvard : Parmi les personnes que nous accueillons en retraite spirituelle, certaines éprouvent l'envie de déposer un fardeau sans tarder. Elles expriment alors le désir de commencer par se confesser. Mais, le plus souvent, si ces retraitants acceptent de reporter un peu la démarche de réconciliation, cela s'avère plus fructueux. Car il est bon de prendre le temps de se mettre en présence de Dieu, d'entrer dans une relation heureuse et positive avec lui, de bien laisser travailler les images que l'on se fait de lui. Les accompagnateurs ont souvent à ralentir ce mouvement vers le pardon. Lorsque cela s'avère impossible, on laisse le retraitant vivre cette première démarche, même si cela ne relève pas de l'expérience du pardon tel qu'Ignace le propose dans les Exercices. Notons, cependant, que cela peut mettre en route.
Comme un fruit bien mûr
Christus : Qu'est-ce qui vous fait penser qu'il est bon d'attendre ?...