LA MUSIQUE AU RISQUE DE L’HISTOIRE
CHRISTUS N°223
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Jean-Luc Pouthier
Une fois au moins la musique a adouci les moeurs. À Prague, le 28 octobre 1918. Ce jour-là, les habitants de la capitale tchèque ont bousculé le calendrier et attrapé au vol leur indépendance. La Grande guerre était en passe de s’achever… L’empire austro-hongrois éclatait. Cela faisait trois siècles que les Tchèques attendaient d’échapper à la tutelle autrichienne et de recouvrer leur liberté. Alors ils furent les premiers à s’évader de la « prison des peuples », ainsi qu’était qualifié, à l’époque, l’Empire des Habsbourg.
Le 28 octobre 1918 donc, les dirigeants du mouvement national tchèque étaient en exil à l’étranger. En particulier Thomas Masaryk, le père de la patrie. Qu’à cela ne tienne ! La déliquescence de l’Autriche- Hongrie était telle que ceux qui avaient pu rester sur place, à Prague, décidèrent de passer à l’action. À moins qu’ils n’aient répondu, tout simplement, à l’impatience de la population. Non sans inquiétude. À Prague vivait alors une forte minorité de langue allemande, peu pressée – elle – de sortir de l’Empire. Les responsables du Conseil national voulurent pr&eacu...
Mots clés :
Art (cinéma, peinture, sculpture)
Catholicisme
Ecoute
Eglise
Mensonge
Musique
Politique
Réalité
Temps
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QUI A PEUR DE LA BIBLE ?
CHRISTUS N°220
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Jean-Luc Pouthier

Préf. S. Germain. Bayard, coll. « Spiritualité et politique », 2008, 160 p., 13,90 euros.
Les écoliers français apprenaient jadis, avec les amours de La princesse de Clèves, qu’une correspondance peut être oeuvre de fiction. Est-ce le cas avec les lettres que publie ici Annie Wellens, libraire et écrivain bien connue ? Peu importe, en fait. Oublions Madame de Lafayette et laissons-nous porter par ces échanges entre une libraire « religieuse » de La Rochelle et l’un de ses clients potentiels – sinon virtuels – qui vient d’emménager dans la ville.
Ce monsieur, attristé par un récent veuvage, et père d’une progéniture baba-cool, lit la Bible et souhaite être accompagné en cette aventure. Un gourou organisateur de « sessions bibliques » le laisse sur le bord du chemin. Notre homme est peu sensible aux fulgurances structurales du locuteur et du locuté. Plus, il est choqué par l’éviction de l’Ancien Testament lors de ces rencontres, et par la réponse qui lui est faite lorsqu’il s’en étonne : « Parce que la représentation de Dieu véhiculée par cette mentalité archaïque a fait beaucoup de mal, alors qu’elle ne nous concerne plus guère… » Ah, ce vieux fond de marcionisme qui n’...
CATHOLIQUES ENGAGÉS
CHRISTUS N°218
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Jean-Luc Pouthier
Le 7 janvier dernier, les représentants de l’Église catholique et ceux de l’État décidaient, lors de leur rencontre annuelle, de créer un groupe de travail sur « le statut des laïcs engagés dans des activités pastorales » 1. Et sans attendre, la ministre de l’Intérieur et des Cultes, Michèle Alliot-Marie, suggérait la création d’un « contrat de volontaire religieux », calqué sur celui existant pour le monde associatif.
En plein regain du débat sur la laïcité, une telle « négociation » entre l’Église et l’État aurait pu faire réagir. Il n’en a rien été. Le sujet est-il trop technique, ou ne concerne-t-il que trop peu de personnes ? Pourtant, il serait intéressant de se demander pourquoi l’Église sollicite un statut dérogatoire du droit commun pour celles et ceux qu’elle emploie dans ses diocèses et ses paroisses. Au regard du droit du travail, les laïcs qui exercent de façon permanente des fonctions ecclésiales (aumôneries, catéchèse…) concluent un contrat à durée indéterminée ; en revanche, vis-à-vis de l’Église, ils agissent dans le cadre d’une « lettre de mission » dont le retrait entraîne r...
Mots clés :
Athéisme
Catholicisme
Doctrine
Eglise
Mission
Politique
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