LIBRE TRAVERSÉE DE L’ÉVANGILE
CHRISTUS N°224
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Jean de Longeaux

Bayard, 2007, 207 p., 16 euros.
De courtes méditations, enlevées et souvent très suggestives, font parcourir les évangiles de Matthieu, Luc et Jean en suivant le cycle liturgique depuis l’Avent jusqu’à la Pentecôte. Pour chaque péricope, un seul élément est retenu, ce qu’indique bien le titre qui se veut sans prétention. L’ouvrage insiste sur la bonté de Dieu et le respect absolu qu’Il a de la liberté de l’homme. Il permet aussi de faire facilement le lien entre les scènes racontées par les évangélistes et bien des circonstances de notre vie d’aujourd’hui, entre adhésion au Christ et combat pour la justice, entre appropriation personnelle de la foi et nécessité de la dire dans les mots de notre époque.
Malheureusement, ces qualités sont mal servies par une écriture jetée, peu rigoureuse, qui sans cesse accole des phrases sans verbe et multiplie les formules en apposition. L’ouvrage, en fin de compte, semble viser à offrir des temps occasionnels de méditation plutôt qu’à proposer une lecture suivie.
QU’ÊTES-VOUS ALLÉS VOIR AU TOMBEAU ?
CHRISTUS N°222
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Jean de Longeaux

Cerf, coll. « Épiphanie » 2007, 208 p., 18 euros.
En commençant par une série de réflexions très suggestives sur l’ensevelissement de Jésus et l’attitude des personnages qui y participent, l’ouvrage se compose d’une série de méditations sur la personne de Jésus et sur l’Incaration du Fils en cet homme de Galilée, héritier des promesses et des prophètes. On repasse ainsi quelques-unes des principales scènes de la Passion et l’auteur parcourt à leur propos différents thèmes tels que l’humanité sans fard du Seigneur ; le statut des Écritures comme corps de parole donnant un corps vivant aux mots du Christ que nous sommes invités à reprendre ; la mort et son rapport au péché ; la liberté du Christ face au mal et à la haine. Il se continue par quelques scènes de la Résurrection, traitées dans le même style où l’on passe sans cesse de l’accomplissement des Écritures à l’expérience chrétienne actuelle à laquelle nous sommes appelés.
Cette écriture syncopée, qui peut dérouter et risque parfois de sentir l’affectation, se veut poétique et plus suggestive que démonstrative.
LE PSYCHANALYSTE ET LE BIBLISTE
CHRISTUS N°217
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Jean de Longeaux

Bayard, 2007, 130 p., 20 euros.
C’est le sous-titre qui indique le sujet du livre : comment les hommes de la Bible ont-ils vécu la solitude ? Depuis celle du premier homme, puis de Caïn, jusqu’à celle d’Abraham et d’Isaac, portant entre eux un lourd secret, et la solitude des prophètes, appelés souvent en secret par Dieu, mais aussi persécutés, harassés parfois comme Élie, ou encore celles de Marie d’un côté, de Joseph de l’autre, du « jeune homme riche », ou de la femme adultère et, bien sûr, de Jésus devant sa mort... Les études dues à Jacques Arènes précèdent celles de Pierre Gibert. Le premier s’est surtout intéressé à des personnages des Évangiles, le second a puisé davantage dans l’Ancien Testament. L’introduction sur le regard porté par les deux spécialistes sur l’homme dans sa condition concrète sera sans doute lue avec davantage de profit après les études des différents passages. L’un des points d’attention de Jacques Arènes est l’ambivalence de la solitude, qui peut être vécue soit comme enfermement sur soi, soit comme lieu intérieur de reprise de conscience de sa vocation. Pierre Gibert insiste beaucoup sur le lien entre secret et solitude :...
LE COURAGE DE LA FOI
CHRISTUS N°216
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Jean de Longeaux

Trad. I. Montersinon. Lethielleux, 2007, 130 p., 20 euros.
En commençant par une description du contexte historique, l’ouvrage d’Alberto Mello étudie les différentes parties du Livre de Jérémie. Il montre pour chacune à quelle situation elle répond, tant du point de vue de l’état politique des royaumes d’Israël, puis de Juda, que de celle du prophète lui-même.
L’évolution intérieure de Jérémie permet de comprendre pourquoi cet homme, dont le livre est à la fois l’oeuvre et l’autobiographie, demeure un cas unique dans la littérature biblique. Ce qui rend en effet ce personnage particulièrement attachant, c’est autant sa sensibilité que les circonstances dramatiques de son ministère.
On peut n’être pas tout à fait d’accord avec telle ou telle interprétation de l’auteur (ainsi sur la notion de « confession », où l’auteur voit des cris de révolte, alors qu’on peut aussi y lire des plaintes). Mais l’ensemble éclaire sous un jour très concret la prédication de Jérémie, il met bien en lumière la force héroïque de sa foi et permet de se repérer dans son livre un peu disparate au premier abord.
C’EST TOI, MON DIEU
CHRISTUS N°215
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Jean de Longeaux

Cerf, coll. « Épiphanie », 2006, 181 p., 18 euros.
Le P. Rey nous offre à nouveau une lecture de l’Évangile d’accès facile et susceptible d’aider ses lecteurs à renouveler leur image de Dieu. Il invite à un parcours de l’itinéraire de Jésus en le rapportant tout autant à l’attente d’Israël exprimée par les Prophètes qu’à celle qui était vécue à l’époque du Christ, mais aussi à celle des premières communautés chrétiennes.
L’ouvrage reprend les grands axes de la mission du Christ : préférence pour les pauvres, appel à s’engager, manifestation de la bonté du Père et désir de la manifester dans une vie pleinement humaine, vécue jusqu’au bout dans la logique de l’amour et du respect de l’homme. Cette révélation « révise de fond en comble l’idée que les apôtres avaient de Dieu », qui se révèle comme divin précisément dans la pauvreté, la faiblesse et la mort du Fils bien-aimé.
LA ROUTE VERS LA VIE
CHRISTUS N°213
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Jean de Longeaux

Anne Sigier, 2006, 126 p., 13 euros.
Les trois chapitres du livre commentent les termes du sous-titre. Bien qu’écrits entre 1965 et 1976, pour servir de trame à des sessions de formation, ils n’ont rien perdu de leur actualité. Le langage du père jésuite Ganne (1904-1979) est toujours accessible et sa pensée étonnamment moderne. Car les attitudes légalistes et pharisiennes qu’il s’attache à corriger pour revenir à l’esprit de l’Évangile sont restées, hélas ! très présentes à la conscience d’une large part du monde chrétien dans nos pays. L’auteur cherche donc à redonner le goût de la foi comme rencontre personnelle de Dieu, à voir dans le pardon un geste recréateur qui ne prend tout son sens que si l’homme veut entrer dans ce mouvement de recommencement de la relation, à rechercher la communion vraie dans une réappropriation du langage de la foi par chacun.
Les commentaires du P. Ganne sur le pardon et sur la communion des saints, avec un long développement sur ce qu’est la sainteté dans l’esprit de saint Paul et des premiers croyants, ainsi que sur langage de la communauté et langage où l’on s’engage personnellement, sont particulièrement éclairants et constructifs.
LE SIGNE DE LA FEMME
CHRISTUS N°212
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Jean de Longeaux
Cerf, coll. « Épiphanie », 2006, 249 p., 25 euros.
Tout en prenant en compte les reproches adressés par le courant féministe au christianisme, et en particulier à l’Église catholique, Anne-Marie Pelletier s’attache à relire quelques textes majeurs de la Bible qui mettent en scène des femmes. Elle montre que, dans leur sens authentique, ceux-ci ne sont pas a priori « machistes », malgré les représentations communes au monde antique auxquelles ils font inévitablement écho. Certes, les Pères et leurs successeurs ont souvent interprété ces passages en insistant sur le rôle subordonné de la femme qu’on peut y lire, mais, ce faisant, ils laissaient de côté l’essentiel du message de la Bible sur la condition féminine.
L’intérêt du livre d’Anne-Marie Pelletier est de montrer comment dans l’acceptation foncière de l’autre, qu’elle vit et comme mère et comme épouse, la femme est l’icône de ce rapport désintéressé au prochain qui est le propre de Dieu, lui qui a précisément en propre d’être tout entier tourné vers l’autre. Croisant la lecture de l’Écriture avec d’autres textes écrits par des non-croyants, l’auteur montre comment l’...
SAINTE MONTAGNE
CHRISTUS N°209
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Jean de Longeaux
Lethielleux, 2005, 124 p., 16 €.
Le livre suit pas à pas l'épisode de la Transfiguration, au cours de cinq étapes, dont il étudie les particularités dans les trois récits synoptiques. Tout en expliquant les différents symboles qui donnent une première signification du récit, il montre progressivement comment cette scène occupe une place considérable dans la Révélation du Fils venu parmi nous pour donner sa vie. En effet, nombre d'autres pages du Nouveau Testament et d'écrits de l'Ancien sont appelés à éclairer et à élargir la compréhension de la Transfiguration : elle n'est pas seulement centrale dans la perspective des Evangiles mais le centre même de toute la Révélation christique. Assez facile à aborder, cet ouvrage nourrit ainsi la foi en lui donnant une consistance concrète.
« HEUREUSE ES-TU, TOI QUI AS CRU »
CHRISTUS N°209
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Jean de Longeaux
Presses de la Renaissance, coll. « Biblik », 2005, 219 p., 16 €.
Le sous-titre dit bien l'intérêt du livre, qui est de replacer la vie de Marie dans le cadre de la Palestine du I" siècle : rôle des femmes dans les fêtes, la vie religieuse et quotidienne. A partir de là, l'auteur montre comment la Mère de Jésus, en assumant ces activités qui lui revenaient par tradition, incarne le peuple d'Israël, souvent représenté par le personnage de la femme, dans la Bible et les traditions juives. C'est parce qu'elle attend avec son peuple la délivrance d'Israël et reconnaît en Jésus Celui qui doit venir qu'elle représente aussi l'Eglise, peuple des croyants.
De l'Annonciation à la Croix et au Cénacle, Marie vit aux côtés de son Fils. Et l'auteur voit en elle celle qui a su faire le lien entre deux groupes initialement opposés dans l'Eglise primitive les « frères de Jésus », sa famille et les groupes attachés aux traditions juives, d'une part, et de l'autre, les « disciples », qui voient davantage en Jésus le médiateur d'une Nouvelle Alliance universelle
CET HOMME QUI ÉTAIT DIEU
CHRISTUS N°208
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Jean de Longeaux
Trad. B. Courteille. L'Atelier, 2005, 173 p., 20 €.
Cette méditation sur le Mystère de l'Incarnation se propose d'aider le lecteur à découvrir la divinité du Christ à partir de la contemplation de son comportement d'homme. L'auteur veut montrer comment la personne de Jésus est « transparence » de Dieu. En lui « se sont révélés la vérité de Dieu, la vérité de l'homme et le sens de l'histoire ».
Avançant pas à pas, de la révélation du Fils à l'appel des disciples, puis à l'affrontement de la contradiction, jusqu'à la révélation du Dieu de Pâques, l'ouvrage offre, péricope après péricope, un parcours non linéaire à travers les Evangiles. Il met en lumière la totale obéissance de Jésus, les exigences qui naissent de l'appel à le suivre, la « sequela », le combat contre le mal et contre Satan, l'amour jusqu'à l'immolation et au pardon.
Sur les enseignements de Jésus à ses disciples, le sens de la souffrance et des guérisons, le diable, on trouvera des pages pleines de saveur et parsemées de grands bonheurs d'écriture. La dernière partie sur la Croix et la Résurrection donne lieu à de magnifiques développements sur les Béatitudes...
LAZARE
CHRISTUS N°207
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Jean de Longeaux
Bayard, coll. « Evangiles », 2004, 150 p., 19,90 €.
Outre l'étude de la résurrection de Lazare dans le chapitre 10 de l'Evangile de Jean, l'auteur s'intéresse à la postérité littéraire de ce récit. L'annonce de la maladie de son ami et le retard avec lequel Jésus finit par se rendre à Béthanie offrent en effet aux différents protagonistes de l'épisode l'occasion de prendre la parole sur leurs questions par rapport à la mort, alors que Lazare reste totalement muet sur son propre sort
Ce silence de Lazare intéresse Alain Marchadour . ayant rappelé les différentes interprétations relativement convergentes des Pères et des auteurs du Moyen Age, il en vient à relire les essais d'exploitation du récit par des auteurs modernes depuis l'époque des Lumières jusqu'au XXe siècle. Dans ces relectures, on retrouve les questions du monde moderne sur la mort, chaque auteur relisant l'histoire de Lazare en fonction de ses intérêts culturels, de « son horizon d'attente ». Saurons-nous répondre à ces interrogations inquiètes ? Y aura-t-il en notre temps des Marthe et des Marie pour appeler le Seigneur auprès de celui qui ne peut plus parler ? Un exemple en est donné par la création d'organismes tels que la Maison de Lazare dans la r&eacu...
RENCONTRE AVEC LE DIEU VIVANT & MARCHER VERS TOI, MON DIEU
CHRISTUS N°206
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Jean de Longeaux
Rencontre avec le Dieu vivant, Trad. M. Evdokimov. Cerf, coll. « Epiphanie », 2004, 155 p., 17 €.
Marcher vers toi, mon Dieu, Mêmes édition, collection et date, 147 p., 15 €.
Les quatre chapitres de l'ouvrage de l'auteur orthodoxe Antoine Bloom offrent une relecture des quatre premiers chapitres du Second Evangile Ces exhortations orales se présentent comme une catéchèse assez libre à propos d'un certain nombre de thèmes rencontrés au cours de la lecture suivie des péricopes. Cela permet plusieurs excursus d'intérêt inégal sur les guérisons et la guérison intérieure, l'action des démons, les anges déchus ou les frères de Jésus. L'idée de fond de l'auteur est que la lecture de l'Evangile ne sera féconde qu'à condition de remettre en question les comportements quotidiens de son lecteur. Accueillir la Parole de Dieu, c'est rechercher une religion de l'intériorité plutôt que des observances formelles, en insistant fortement sur l'appel à une conversion qui change la vie du croyant. Dans la même collection, le P. Bernard Rey propose un exposé du Mystère chrétien davantage construit. Il souligne en particulier le paradoxe de la révélation du Dieu de la Bible à travers la pauvreté de l'homme. C'est dans la faiblesse du Chr...
LES PENSÉES DE PASCAL
CHRISTUS N°203
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Jean de Longeaux
Préf. J.-L. Vieillard-Baron. Kimé, 2003, 354 p., 29 €.
Ce gros livre veut faire découvrir de l'intérieur l'attrait de Pascal pour l'Écriture Sainte. Passant au crible l'utilisation de la Bible par les Pensées, il situe l'exégèse pascalienne par rapport à celle de son époque ainsi qu'aux lectures plus modernes de la Bible. Le principal intérêt de ces pages réside dans la pénétration avec laquelle elles font entrer le lecteur dans le projet apologétique de Pascal, qui prend racine dans un attachement passionné pour la personne de Jésus. Depuis son illumination de 1654, il s'est inlassablement nourri de la lecture des Évangiles, des Prophètes et des Psaumes, en tant qu'ils annoncent la mission du Christ. Dans la grande tradition des Pères et spécialement de saint Augustin, Pascal découvre la vie du Messie, et surtout sa Passion- Résurrection, comme l'accomplissement des prophéties et de l'ensemble de la révélation de l'Alliance.
Outre l'étude très fouillée de l'Apologie et de ses rapports intimes, jusqu'en son style, avec un grand nombre de versets bibliques, l'auteur signale l'influence du jansénisme sur cette lecture, ainsi que la distance que Pascal prend peu à peu vis-à-vis de lui par fidélité à l'Église, ga...
SAINTE COLÈRE
CHRISTUS N°199
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Jean de Longeaux
Labor et Fides/ Bayard, coll. Domaine biblique », 2002, 326 p., 22 €.
La colère a souvent mauvaise presse dans la mentalité chrétienne — ce qui relève davantage, note Lytta Basset, de l'héritage de Sénèque que de la pensée biblique. Au contraire la colère, qui est beaucoup plus souvent attribuée, surtout par les textes de l'Ancien Testament à Dieu qu'à des humains, est force de vie. Elle tire sa légitimité de la revendication de justice à laquelle tout homme aspire spontanément. Et le Dieu très bon est a priori le premier défenseur de cette justice due à l'être humain.
Si la colère peut dévier en haine de l'autre voire en déni de son droit à vivre, elle porte en elle un dynamisme essentiellement tourné vers la relation, qui s'exprime précisément dans le cri pour se faire reconnaître. Il faut donc qu'elle puisse se dire, à condition d'être vécue comme un appel au frère créé lui aussi par Dieu, qui veut pour tous la justice et la justesse du regard sur les autres, donc aussi sur moi. Ce travail intérieur sur sa propre colère exige lucidité, remise en question, et finalement conversion profonde de soi-même pour éviter qu'elle ne se détourne en rage homicide. Les exemples de Ca...
COMME UN FEU DÉVORANT
CHRISTUS N°199
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Jean de Longeaux
Bellefontaine, coll. « Flèche de Feu », 2002, 271p., 18,50 €.
La « spiritualité Sagesse », locution constamment reprise dans ce volume, fait référence à l'héritage spirituel de saint Louis-Marie Grignion de Montfort, dont Claire Dumont s'attache à reprendre, dans le langage de notre époque, l'enseignement contenu dans L'amour de la Sagesse éternelle. À la fois exposé catéchétique, témoignage personnel de foi et d'expérience pastorale, et livre d'initiation à la vie spirituelle, cet ouvrage clair et d'une lecture très abordable constitue un bon essai de proposition de la vie chrétienne pour des chrétiens engagés.
La première partie, après une brève présentation de la Sagesse dans l'Ancien Testament, décrit la mission et l'action de Jésus, dans son obéissance au Père et sa volonté de salut pour le monde. Parfois un peu psychologisante, elle parcourt les évangiles en aidant le lecteur à faire des paroles et des actes de Jésus la nourriture de sa foi. La seconde partie beaucoup plus courte, énonce les principales règles d'une existence croyante ferme et personnelle.
À la fin de chaque chapitre, le lecteur, ici appelé « pèlerin », est invité à prendre un t...
A LA DÉCOUVERTE DU DIEU INATTENDU
CHRISTUS N°198
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Jean de Longeaux
Desclée de Brouwer, 2002, 143 p., 14 €.
Ce petit livre présente huit portraits de personnages de l'Ancien Testament, dans l'ordre chronologique de l'écriture des livres correspondants : de Noé à Ruth. L'objectif de l'auteur est de montrer le dévoilement progressif de la révélation du Dieu d'amour, qui veut le bonheur de l'homme, l'aime de toutes ses entrailles, lui pardonne et étend sa bienveillance à tous, quels que soient leurs pays ou leur religion.
Écrit sur un ton alerte et dans un style simple, l'ouvrage se lit facilement. Il n'ignore pas, pour autant, les données de l'histoire et des genres littéraires, pour mettre en perspective les récits qu'il rapporte. Le texte biblique est fréquemment cité et expliqué pour lui-même. Bien sûr, il s'agit d'un survol, et quelques interprétations peuvent être discutées ; mais l'ensemble a le mérite de rendre accessible au lecteur non averti une présentation agréable et positive du message biblique.
Sans prétention, ce livre est un bon exemple de vulgarisation de la Parole de Dieu pour aujourd'hui.
LECTURES BIBLIQUES
CHRISTUS N°197
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Jean de Longeaux
Nathan/Cerf, 2001.384 p., 22,87 €.
L'ouvrage se présente comme une série de commentaires sur vingt-trois morceaux choisis tirés des Livres de l'Ancien et du Nouveau Testament. L'objectif déclaré par l'introduction est d'aider le lecteur moderne à comprendre des textes qui sont à la racine de la culture occidentale, alors que le grand public se trouve, de nos jours, dans une ignorance quasi totale de la plupart d'entre eux. Avant d'entrer dans le vif du sujet est proposée une brève mais très efficace présentation de ce qu'est la Bible. Puis le livre parcourt les principaux thèmes et genres littéraires qui la caractérisent.
La méthode est la même pour chacun des chapitres : comment a été composé le livre dont est tiré le texte à lire ? Quelles en sont les sources dans la culture d'Israël et dans celle du Moyen-Orient ancien, à l'époque des faits dont il traite comme à celle de sa rédaction finale ? Que dit ce passage ? Il en est fait alors une brève mais précise lecture littéraire qui permet d'en saisir le sens ou l'intention dans la perspective du rédacteur final, mais aussi de l'ensemble de la Bible avant de présenter quelques usages qui en sont faits par d'autres textes du corpus biblique ; enfin sont proposés quelques prolongements qui montrent...
LE VIN DES ECRITURES
CHRISTUS N°197
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Jean de Longeaux
Desclée de Brouwer, 2001, 109 p., 14,50 €.
Aussi délectable que le premier (L'ordinaire des jours, Desclée de Brouwer, 1 998), ce second signe amical de la libraire de La Rochelle aux amoureux des Écritures les comblera d'aise Rapporter leur lecture à la joie de goûter un bon vin se décline id comme une promenade pleine de charme à travers un vaste jardin, où les points de départ et les itinéraires se recoupent. On peut aller, à volonté, de l'expérience des événements de la vie, familiale ou de travail, vers la découverte de Dieu décrite par tel auteur biblique ou bien de la lecture d'une phrase qui a étonné ou enchanté vers la compréhension spirituelle des événements vécus aujourd'hui.
Douze courts chapitres pleins de sagesse mais aussi d'humour, où Annie Wellens distille à son lecteur quelques aperçus sur le discernement spirituel ou sur la manière de prier telle que la vivent les écrivains de la Bible. En les assortissant de comparaisons oenologiques ou autres, toujours tirées des scènes de la vie quotidienne, elle leur donne un parfum de fraîcheur et de vitalité où la Parole se dévoile comme bonne nouvelle pour chaque instant et en toute situation.
Tous ceux qui connaissent bien leur Bible et y cherchent l'alim...
RÉSURRECTION ET NATIVITÉ
CHRISTUS N°196
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Jean de Longeaux

Cerf, coll. « Théologies, 2002, 356 p., 28 €.
D'entrée de jeu, Michel Corbin affiche son parti pris de faire du chapitre XX de Jean une lecture croyante. Il entend par là une lecture qui suive pas à pas le texte sans se référer à des principes exégétiques ou théologiques qui surplomberaient l'écriture évangélique. Cette lecture théologique tente de comprendre la progression, le sens et la cohérence de l'écrit johannique.
Jésus s'y révèle Verbe et Fils du Père dans le mouvement même de son abaissement et de la donation de sa vie. Cette révélation s'achève dans le récit de la Résurrection et la montée vers le Père — ce mouvement suscitant la foi des disciples et engendrant l'écriture des Evangiles. Précis, étudiant minutieusement chaque phrase et presque chaque terme de ces trente-et-un versets, l'ouvrage les lit à la manière des Pères, auxquels il se réfère continuellement. Le principe fondamental de sa méthode consiste à rechercher l'unité et le caractère concerté du texte, en interprétant ses incohérences apparentes comme un moyen original d'expression. L'auteur de l'Evangile exprimerait par là que la réalité révélé...
AGIR SELON L'EVANGILE
CHRISTUS N°196
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Jean de Longeaux
Seuil, coll. « Parole de Dieu », 2002, p., 19 €.
Le P. Léon-Dufour réalise id un objectif qui lui est cher : réfléchir sur l'agir de Jésus et sur l'agir chrétien, afin de montrer comment l'homme croyant accomplit l'œuvre du Christ.
Les évangiles ne sont pas des livres de morale mais ils décrivent la manière d'agir de Jésus et indiquent qu'elle peut devenir celle de ses disciples. Que veut dire le projet fondamental de Jésus d'annoncer la venue du règne de Dieu ? Comment se situe-t-il face à la Loi et à la Tradition de son peuple ? Quelle est l'originalité de cette action tout imprégnée par l'amour du Père ? Comment la situer par rapport à l'attente du Royaume qui vient et face aux grandes réalités de l'existence humaine ?
L'enquête sur ces questions conduit à montrer comment le pardon et l'amour vrai des frères sont au cœur d'un agir chrétien authentique. Chaque chapitre comporte une étude minutieuse des textes, d'abord dans les évangiles synoptiques, puis dans celui de Jean. Si la présentation d'ensemble se rapproche davantage d'un exposé exégétique que d'un développement spirituel, l'ouvrage atteint bien son but : découvrir dans l'annonce évangélique les fondements d'une morale de l'action.
DÉCOUVRIR DIEU COMME PÈRE
CHRISTUS N°195
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Jean de Longeaux
Saint Paul, coll « Spiritualité contemporaine », 2002, 284 p , 19 €
Ces sermons de Mgr Rouet sont à la fois un commentaire du Notre Père et une réflexion théologique sur notre rapport à Dieu Chaque invocation de l'oraison dominicale est commentée en un ou deux chapitres, et, a propos de chacune, l'auteur présente quelques éléments de réflexion sur des sujets importants paternité, sacré et sainteté, Règne de Dieu, captation ou accueil de la vie, dette et offense, tentation, etc
L'ensemble invite l'homme contemporain à accueillir la Révélation comme un don pour sa vie, à démasquer les idoles qui le poussent à s'enfermer dans sa suffisance ou a se réfugier dans le passé Loin d'une spiritualité qui s'abstrairait des réalités quotidiennes ou se satisferait des illusions d'une affectivité fusionnelle, la foi est experience faite en Eglise et engagement il s'agit de vivre sa vie en y déchiffrant les signes qui manifestent l'amour de Dieu et appellent l'homme a aimer , bref, à imiter Jésus qui n'a voulu que s'offrir à la volonté salvifique du Père
Dense, original, nourri d'Ecriture Sainte attentif au monde d'aujourd'hui, mais écrit peut-être un peu vite (charge épiscopale oblige), l'ouvrage conforte la pens&ea...
L'HOMME DE DÉSIR, ICÔNE DE DIEU
CHRISTUS N°194
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Jean de Longeaux
Beauchesne, coll. « Le point théologique », 2001, 299 p., 27,44 €.
Le désir de Dieu est en l'homme le signe qu'il est créé à l'image de Dieu : tel est l'horizon de ce livre. Le Dieu de la Bible apparaît en effet comme Dieu d'amour dans le fait qu'il désire s'allier à l'homme En somme, l'homme désirant Dieu est icône de Dieu désirant l'homme.
L'ouvrage comprend deux parties. La première étudie l'expérience du désir de Dieu, telle qu'elle est décrite et expérimentée par trois grands écrivains spirituels Augustin, Bernard de Clairvaux et Thomas d'Aquin. L'auteur montre l'apport de chacun d'eux à l'élaboration théologique de cette expérience Augustin illustre le rapport du désir en l'homme avec la concupiscence, d'une part, et l'amour de charité, de l'autre, ainsi qu'avec la découverte de l'image de Dieu dans sa créature. Bernard, dans son Commentaire du Cantique des Cantiques, étudie la véhémence et la croissance du désir Thomas montre que le désir naturel de Dieu, qui est source de notre être, illustre comment l'homme est créé à l'image de Dieu, et comment, par son intelligence, il peut se représenter en quelque sorte la fin qu'il poursuit dans cette quête.
La seconde partie s'intéresse...
JOB
CHRISTUS N°192
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Jean de Longeaux
Cerf, 2001, 193 p., 120 F.
Ce petit ouvrage propose une lecture du Livre de lob du point de vue de la foi de Job. Sans prétendre à une analyse exégétique, l'auteur prend le texte tel quel dans la traduction de Chouraqui.
L'idée directrice de l'auteur est que, du fond de sa détresse, Job le croyant, « le frémissant d'Elohim », ne cesse de s'adresser à Dieu et de croire que, dans tous les cas, Dieu ne peut pas ne pas l'entendre D'où le sous-titre. Malgré le malheur, malgré les reproches de ses amis, malgré surtout l'abandon où il se voit comme oublié par le Seigneur qu'il aime, Job ne peut s'empêcher de croire en son attention pour sa créature. Les reproches qu'il lui adresse ne sont donc pas, comme on le dit parfois, des cris de révolte, mais un appel sans cesse répété à celui qui, ayant fait l'homme à sa ressemblance, ne peut pas rester insensible à son sort.
Les apostrophes de Job à Dieu sont à rapprocher de la prière d'Abraham devant Sodome : « Le Juge de toute la terre agirait-il contre la justice ? Loin de toi qu'il en soit ainsi. » C'est obstinément en présence de Dieu que se situe Job. Et c'est précisément à cette foi en sa présence que Dieu, qui s'intéresse à l'homme, répond.
Aux chapitres 38 &...
L'ESPRIT DE LA LETTRE
CHRISTUS N°191
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Jean de Longeaux
Desclée de Brouwer, 2 001,239 p., 135 F.
Cet ouvrage est fidèle à son titre. Il s'agit de montrer qu'en prenant à la lettre un certain nombre de passages du troisième évangile on peut y découvrir une intention de l'auteur. Car le choix de tel vocable plutôt que de son synonyme dit quelque chose du sens que l'évangéliste a voulu nous communiquer, sans recoupements avec d'autres textes. Chaque chapitre présente d'abord les termes d'une péricope dans une traduction de l'auteur, qui les commente en style oral, sous la forme d'une courte conférence.
En procédant à différentes « traversées » des trente-cinq épisodes de son choix, Guy Lafon conduit ses auditeurs, comme par la main, sur le chemin qui se dessine pas à pas au fil de ses observations sur les mots et leurs assemblages.
Parler supposait aussi pour Jésus d'avoir des auditeurs ; faute de quoi, sa parole n'aurait pas été une réalité, mais une production de sons insignifiante D'ailleurs, Guy Lafon invite à réfléchir sur le mot « temps » (le temps qu'il fait et celui qui passe) pour découvrir la nature du temps de Dieu dans l'épisode étudié.
A partir de remarques apparemment banales, mais dont l'entrecroisement est parfois complexe, l'auteur aide à découvrir un sen...
L'ART DU RÉCIT BIBLIQUE
CHRISTUS N°187
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Jean de Longeaux
Trad. P. Lebeau et J.-P. Sonnet. Lessius, coll. « Le livre et le rouleau » , 1999, 265 p., 129 F.
Spédaliste de littérature comparée à Berkeley, Robert Alter nous fait relire un bon nombre des récits contenus dans le Pentateuque et les Livres historiques. Son propos est de faire découvrir, que l'on soit ou non initié à la méthode historicocritique, que les récits de la Bible sont avant tout des oeuvres d'art. Sans nier l'intérêt d'identifier leurs sources, il démontre que ces oeuvres de « prose-fiction », ainsi qu'il les appelle sont des textes conçus par les rédacteurs de leur forme définitive comme des compositions parfaitement concertées. Leur réalisation met en oeuvre des règles artistiques précises, qui ont probablement donné aux écrivains qui les ont produites un aussi grand plaisir que celui qu'elles promettaient à leur lecteur ou à leur auditeur israélite.
Or ce plaisir peut devenir le nôtte, pour peu que nous nous laissions initier à la signification des procédés employés : répétition de mots-clés ou de thèmes, apparition de scènes-types, narration rapportée sous forme de dialogue entre ses personnages, discrétion du narrateur qui néanmoins se permet parfois...